Quatrième de couverture :
« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d’attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.
Les matchs de la rentrée littéraire de PriceMinister-Rakuten sont une occasion de découvrir des auteurs, des styles, des livres qui changent de nos lectures habituelles. Il a suffit que la quatrième de couverture parle d’Islande pour que je choisisse La lettre à Helga.
Mon ressenti :
L’auteur implique directement le lecteur dans l’histoire. En effet, le texte est narré à la première personne. Bjarni écrit à son amour Helga. Ce texte, sans pudeur, sans chichi, nous emporte dans cette histoire tranquille. J’ai été séduite par l’histoire de cet homme, qui nous narre sa vie sans fard. J’ai cru que l’histoire se limiterait à un amour impossible, fantasmé. Mais non, l’auteur décrit « la vraie vie », celle où l’humain peut céder aux tentations et où il doit continuer à vivre sans vie en supportant les conséquences de ses actes. J’aurais rêvé d’un happy end, mais cela n’aurait pas été congruent avec le reste du texte.
Le style est parfois poétique, d’autre fois il est très cru et très terre à terre. Soit en accord avec l’imaginaire d’une île, soit en accord avec la réalité d’une vie de berger en Islande : une écriture toujours en adéquation avec le récit.
Le personnage de Bjarni m’a émue, un peu brut de décoffrage il a quand même une grande sensibilité. La lettre qu’il écrit à Helga est très belle, il s’y livre totalement.
Mon passage préféré est la conclusion, mais pour la connaître il vous faut lire le livre.
Au final une lecture qui m’a fait voyager, partager les sentiments du narrateur et qui m’a donné envie de découvrir d’autres écrits de l’auteur. 17
Un beau billet. Une belle lecture. J’ai beaucoup aimé ce livre bleu. Bjarni est un campagnard qui aime les livres, aussi et mérite d’être connu!
Tout à fait d’accord, j’ai bien aimé le côté rude et poétique à la fois.