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Auteur : Adam Sternbergh – Traduction : Florence Dolisi – Couverture : Aurélien Police  – Editions : Denoël, collection Lunes d’Encre – Parution :  13/05/2015 – 264 pages – prix : 19,90€ – genre : SF, thriller

 

Quatrième de couverture:

«Tous les cimetières sont pleins, depuis longtemps.»

Il se fait appeler Spademan, le Fossoyeur, presque un nom de super-héros. Vous ne saurez jamais son vrai nom. Il a été éboueur. Un jour, il a trouvé un bébé dans un sac-poubelle. Quelques années plus tard, sa femme est morte dans la série d’attentats radioactifs qui a vidé New York de ses habitants.

C’était il y a longtemps : une autre vie.

Maintenant, Spademan est tueur à gages. Il est resté dans les ordures, mais son salaire a considérablement augmenté. Il n’est pas sexiste : homme, femme, il s’en fout. Vos raisons, il s’en fout. D’ailleurs, le fric aussi il s’en fout.

Et quand on lui demande de tuer la fille du richissime prédicateur T K Harrow, une gamine qui vient tout juste d’avoir dix-huit ans, il n’y voit aucun problème. Mais dans la toile de Harrow, pour la première fois de sa sinistre carrière, Spademan n’est pas la plus grosse araignée.

Mon avis :

Avec une telle quatrième de couverture, je m’attendais à du fun, du gore, de l’action… Et je ne fût pas déçue. Spademan, le fossoyeur, va nous faire partager une partie de sa vie. En cinq lignes à peine, nous découvrons qu’il est tueur à gage et il nous livre les grandes ficelles de son métier, comme par exemple la façon dont il est recruté. L’histoire est celle de l’un de ses contrats, il est engagé pour tuer Persephone, tout juste adulte, mais forcément rien  ne se déroulera comme prévu. Cela fait déjà une très bonne histoire en soi, mais ce qui donne sa couleur au récit est le fond quasi post-apocalyptique. New-York a subi plusieurs attentats à la bombe sale, la ville a été en partie abandonnée, reste les pauvres qui n’ont pas pu partir et les riches plongés dans une réalité virtuelle, nourris à l’intraveineuse, on les appelle les « limnés ». L’histoire se déroule donc dans le monde réel et dans cette réalité virtuelle. Enquête, meurtres et bagarres s’enchaînent, le tout étant très bien ficelé. Il y a un rebondissement dont je n’ai pas vraiment vu l’intérêt, mais l’histoire se tient bien dans sa globalité.

Le style d’Adam Sternbergh est très particulier. Il écrit des phrases très courtes, qui rappellent le roman noir. Le récit est à la première personne et le narrateur, Spademan, nous interpelle, comme s’il nous racontait directement son histoire. Les dialogues se mêlent au récit, pouvant rendre la lecture un peu complexe parfois, mais très dynamique. Les mots sont crus, la réalité cash. Personnellement j’ai apprécié ce style qui change beaucoup de ce que j’ai l’habitude de lire.

Les personnages principaux sont haut en couleurs. Spademan, ex-éboueur, devenu tueur à gage par hasard et parce qu’il aime bien ça, peut-être? Sa seule règle : il n’accepte pas les contrats sur des enfants. Persephone, jeune femme traquée par son père, qui semble sans ressource au premier abord, mais ne vous laissez pas avoir, vous pourriez le regretter. Spademan a quelques amis, assez étranges, que je vous laisserait les découvrir.

Un petit mot sur la couverture que je trouve particulièrement belle et qui reflète bien l’esprit du roman. Aurélien Police  a réalisé un excellent travail.

Pour conclure, j’ai passé un bon moment à la lecture du Fossoyeur. Le style d’Adam Sternbergh est très direct et trash, donnant une lecture divertissante. Le background post-apocalyptique fournit un terreau riche pour le déroulement d’histoires sanglantes. Je ne suis donc pas surprise qu’Hollywood ait déjà acquis les droits d’adaptation cinématographique.

« S’il y a bien une chose que nous avons retenue de ce monde si arrogant jadis, c’est que dès qu’on découvre un truc miraculeux, on peut en détourner l’usage dans la foulée. Pour vous permettre de sucer la bite d’un cheval, par exemple. Dans un univers simulé. »

n°24  challenge Littérature de l’imaginaire édition 3