Meg Corbyn, tome 1 : Lettres Ecarlates de Anne Bishop

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Auteur : Anne Bishop  – Traducteur :  Sophie Barthélémy – Editions : Bragelonne  – Parution : 16/04/14 – 504 pages – prix : 20€ – genre : Urban Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Meg Corbyn est une cassandra sangue, une prophétesse du sang, capable de prédire l’avenir lorsqu’elle s’incise la peau. Une malédiction qui lui a valu d’être traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules prêts à la taillader pour s’enrichir. Mais aussi un don qui lui a permis de s’échapper et va la pousser à chercher refuge chez les Autres. Là où les lois humaines ne s’appliquent pas. Même si elle sait, grâce à cette vision, que Simon Wolfgard causera également sa perte. Car si le chef des loups est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, peu de choses la séparent d’une simple proie à ses yeux…

 

Mon ressenti :

J’ai mis pas mal de temps à sortir ce livre de ma bibliothèque, pensant (à tort) que j’aurais affaire à une histoire très classique d’urban fantasy à tendance romance paranormal. Mais quelle erreur! et quelle agréable surprise! Le lecteur va pouvoir suivre trois récits entremêlés. Le plus évident est celui d’une nouvelle drogue qui est mise en circulation et qui fait des ravages parmi les « Autres », il va rythmer toute la lecture et lui donner ses grands moments d’action. Il y a l’histoire de fond, celle des habitants qui peuplent Namid et de leurs interactions, dont j’ai apprécié la découverte. Enfin, il y a l’arrivée de Meg, la fugitive, dans l’enclos et son intégration au sein de ses habitants non humains.

L’auteur prend le temps de construire un univers très complet, où pour une fois les humains ne sont pas la norme. Il y a bien des sortes de métamorphes, mais leur forme naturelle est animale. Leur comportement s’en ressent et ici ce n’est pas l’anthropomorphisme qui domine mais l’inverse. Le loup ne se transforme pas en agneau au contact de la belle Meg, ce qui est réjouissant! L’auteur fait appel à des narrateurs multiples, ce qui va permettre de mieux comprendre les différents protagonistes et les différentes espèces. Enfin, l’action est bien dosée et le romantisme n’est pas preignant ou dégoulinant, à mon grand plaisir. 

Au niveau des personnages, on a le droit à un beau grand héros costaud, le loup Simon, mais il ne rechigne pas à manger de l’humain (gloups). L’héroïne ne rentre pas par contre dans la catégorie femme-forte-qui-se-bat. Elle découvre le monde après avoir grandit en captivité et est complètement naïve, ce qui donne lieu à des scènes assez cocasses. Ils dénotent donc des héros habituels. Il y a de très nombreux autres personnages, avec des personnalités très fortes, qui rendent l’histoire très riche (ça fait beaucoup de très, je sais) : des élémentaires (l’hiver serait donc une petite fille?), des policiers biens démunis face aux « Autres », Tess  une divinité tenancière de bar mortellement inquiétante…

Au final, Anne Bishop construit un univers très riche et intrigant. Y prennent place des personnages authentiques et surprenant. Le tout donne une lecture addictive, avec une histoire très bien menée. Un livre qui se démarque des autres dans le genre Urban Fantasy et que je conseille aux amateurs.J’ai hâte de lire la suite ! 

 

Arracher la main d’un client s’essayant au vol à l’étalage instillait un certain sens de l’honnêteté chez les humains fréquentant les Bouquins Hurlants.

 

D’autres avis chez : Zina, Melliane

n°21

W3, tome 2 : Le mal par le mal de Jérôme Camut & Nathalie Hug

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Auteur : Jérôme Camut & Nathalie Hug – Editions : Télémaque – Parution :  22/01/2015 – 752 pages – prix : 22 € – genre : thriller

 

Quatrième de couverture:

Sous le choc de la découverte du responsable de sa séquestration, la journaliste Lara Mendès décide de se reconstruire loin du site d’info W3 fondé avec ses proches pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice.
Pendant que Léon Castel, l’activiste ingérable et porte-parole du site, poursuit ses actions coups de poings, une vague de meurtres violents cible des officiers de police partout en France.
Alors que tout semble mis en oeuvre pour étouffer l’affaire, la Web TV est convaincue de tenir sa nouvelle bombe médiatique.
Fragilisée par des tensions internes et de violentes pressions extérieures, l’équipe de W3 se retrouve bientôt plongée en plein chaos.

 

Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais il y a peu de temps j’avais fait un top ten sur « Les 10 livres à paraître en 2015 que vous attendez impatiemment » et Le mal par le mal en faisait partie. Je m’étais régalée avec la lecture du tome 1 « Le sourire des pendus » de Jérôme Camut & Nathalie Hug (Prix des Lecteurs du Livre de Poche) l’année dernière et j’avais terminé ma chronique par : « Ce qui manque ? La suite ! ». La voici enfin et pour couronner le tout, j’ai eu la chance d’être retenue pour la recevoir dans le cadre du dernier Masse critique de Babelio. Un grand merci à Babelio et aux Editions Télémaque.

Mon ressenti :

Les auteurs ont été très gentils avec nous, lecteurs, un résumé d’une page condense les 750 pages du précédent opus. Il est très court, mais permet de se rappeler un peu toute l’histoire. Si celle-ci était touffue, que dire de ce tome 2 ! Tout d’abord, on a à peine le temps de se réapproprier les personnages, qu’il leur arrive des misères. Le stress est au rendez-vous, le jumeau maléfique du suspens. Meurtres inexpliqués de policiers, menaces contre le site W3, une Lara Mendès traumatisée par son rapt et les sévices qu’elle a subis… Il y a de quoi faire. Le début du livre est « rassurant », on retrouve des personnages connus, dans des situations qui leur sont propres, puis peu à peu tout devient plus complexe, les histoires sont plus profondes et s’entremêlement. On en vient à douter, qui est gentil, qui est méchant ? Comme pour le précédent tome, l’histoire nous happe et l’on se retrouve à dévorer les pages jusqu’à ce que l’on repose le livre terminé en criant : NONNNNNNNNNNNNNNNNNNN!!!!!

Je ne sais pas comment travaillent Jérôme Camut et Nathalie Hug, mais ils ont trouvé une recette magique pour rendre leur écriture efficace et addictive. Elle est facile à lire, mais n’est pas simpliste, toute l’histoire est très bien construite. Ils excellent dans la gestion du rythme du récit, ni trop lent, ni trop rapide, rien à redire.

Une des richesses de l’univers de W3 est la multitude de ses personnages. Nous en avons rencontré la plupart dans le tome 1 : Lara, son frère Valentin, Jo Liéras, Leon Castel, Arnault  De Battz, Sookie Castel et ses boîtes…. On en apprend un peu plus sur chacun. Il faut dire qu’ils ont de sacrés caractères (et de sacrés casseroles aussi).J’ai un petit faible pour Hervé Marin, ce grand idiot si gentil. Puis l’on découvre de nouveaux personnage comme le fameux Kalinine, tout juste évoqué dans le tome 1.

Je rajouterais une mention spéciale pour la maquette et la mise en page. Il y a une double couverture très belle et la présentation du texte est très aérée.

Au final, une lecture qui comme le précédent opus m’a séduite au point de me clouer 5 heures d’affilée sur ma chaise (pour lire les derniers 3/4 du livre). Une histoire plus complexe qu’il n’y paraît, avec un rythme très bien géré, des personnages attachant : Un véritable page turner. En deux mots : à lire ! Mais attention : les auteurs doivent être un brin sadiques et ils vous en feront voir de toutes les couleurs.

Black’Mor Chronicles, intégrale, tome 1 : Premier cycle : Sur la piste des dragons oubliés de Élian Black’mor & Carine M.

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Auteur : Elian Black’Mor, Carine M et Patrick Jézéquel – Editions : GlénatBD, Collection Drugstore – Parution : 13/11/2014 – 212 pages – prix : 39.50€ – genre : fantastique, beau-livre

 

Quatrième de couverture:

J’ai vu l’ombre des hommes hanter les plaines du Jeun lez. J’ai vu le peuple des Vents marcher au Nord du monde. J’ai vu les Dragons errer dans les brumes du port de Saigon…

Une étrange confusion habite ce soir mon cœur et mon esprit. Le sentiment troublant de parcourir ce monde en rêveur éveillé, de vivre ce qu’aucun autre homme n’a pu imaginer.

Lisez ceci et croyez-moi.
E.B’M.

 

Si vous vous êtes un peu promené sur mon blog, vous devez connaître maintenant mon amour pour les beaux livres, les encyclopédies de l’imaginaire et pour le travail de  Élian Black’mor & Carine M.

 Mon ressenti :

Comme j’ai découvert tardivement Élian Black’mor & Carine M. (en 2012), j’ai le plaisir de continuer à découvrir leurs livres. Initialement publié sous la forme de trois carnets, j’ai lu la version intégrale de sur la piste des dragons oubliés.

Ici c’est l’avatar de papier d’Élian Black’mor qui part à la recherche des dragons. Son périple est retracé sous la forme d’un magnifique carnet de voyage. Tout y est : annotation, ticket, croquis, carte …. En partant de Bretagne, il va nous faire voyager jusqu’à Saïgon, avec toujours comme fil conducteur les dragons, parfois juste devinés.

J’ai eu l’impression de voyager avec lui, de découvrir ces lieux réels peuplés de créatures imaginaires. Le récit est très entraînant du fait de sa forme. Il fait rêver et accompagne la découverte des illustrations.

Et là que dire des peintures et des dessins? Les dragons prennent vie devant nos yeux ébahis. Les illustrations nous font ressentir la puissance de ces créatures mythiques.  

 

 Élian Black’mor & Carine M. crée un véritable bestiaire imaginaire, rendu vivant par leur illustration. A découvrir de toute urgence, si vous ne l’avez pas encore fait ! Une seule alternative pour moi, me procurer la suite : Les maudits !

 

D’autres avis chez : Ptitetrolle, AcroBlackwolfHarmony, Tigger Lilly (1&2, 3)

n°17

Les Faucheurs sont les Anges de Alden Bell

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Auteur : Alden Bell – Editions Bragelonne  – Parution : 20/04/2012 – 306 pages – prix : 18€ – genre : science-fiction (post-apo, zombie)

 

Quatrième de couverture:

Depuis vingt-cinq ans, la civilisation se réduit à de pauvres enclaves qui s’efforcent d’endiguer des flots de morts-vivants. Une jeune fille nommée Temple sillonne ces paysages d’une Amérique dévastée lors d’une errance solitaire qui lui permet de faire taire ses démons intérieurs. Elle n’a pas souvenir du monde avant l’arrivée des zombies, mais se rappelle le vieil homme qui les avait recueillis, son jeune frère et elle ; un cadet dont elle a eu la charge jusqu’à la tragédie qui l’a poussée à aller de l’avant, en quête de rédemption. Un voyage initiatique d’îlot préservé en îlot préservé, à travers un Sud ravagé en proie à la sauvagerie, au cours duquel Temple devra décider où fonder un foyer et trouver le salut qu’elle cherche désespérément.

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Le Dernier Lapon de Olivier Truc

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Auteur : Olivier Truc – Editions : Points, collection : Points policier   – Parution :  12/09/2013 –  576 pages – prix : 8,20 € – genre : Policiers

 

Quatrième de couverture:

Depuis quarante jours, la Laponie est plongée dans la nuit. Dans l’obscurité, les éleveurs de rennes ont perdu un des leurs. Mattis a été tué, ses oreilles tranchées ? le marquage traditionnel des bêtes de la région. Non loin de là, un tambour de chaman a été dérobé. Seul Mattis connaissait son histoire. Les Lapons se déchirent : malédiction ancestrale ou meurtrier dans la communauté ?

 

Sia a tellement recommandé ce livre, que j’avais craqué et je l’avais acheté. A l’occasion, du Festival Toulouse Polars du Sud, je l’avais même fait dédicacé par l’auteur. Depuis, je l’avais recommandé sans l’avoir lu (oui c’est possible). Mais il a fallu que Stellade me propose de le lire dans le cadre du Déstockage de pal en duo, pour que je franchisse le pas et que je l’ouvre. Avais-je peur que la lecture ne soit pas à la hauteur de mes attentes? Mystère.

 

Mon ressenti :

J’ai donc commencé cette lecture pleine d’espérance et d’inquiétude, est-ce que ce livre allait vraiment me plaire ? Les premières pages nous plongent dans l’histoire de la Laponie au XVIIème siècle, un chaman lapon est poursuivi, puis torturé. Pourquoi? On ne le comprendra qu’à la fin du livre. Mais cette scène est marquante. Dès le début, un spectre de violence plane sur le récit. Retour au présent et première rencontre avec Klemet, policier lapon dans la police des rênes. Klemet pense au premier levé de soleil de l’année, à s’il ne se levait pas. J’étais rassurée, déjà conquise par l’ambiance, partie en Laponie. Vous le saviez qu’il y a une police des rênes? Comme beaucoup de chose dans ce livre, je ne le savais pas et je l’ai découvert. Car avant de parler de l’intrigue policière (qui est très bien menée), le gros point fort de ce roman est son cadre. Olivier Truc nous fait découvrir la Laponie, ses problèmes de frontière, d’intégration des populations autochtones au sein d’états, l’antagonisme entre croyances locales et religions… Un véritable voyage dans le grand nord. 

Sur ce fond passionnant, vont entrer en scène des personnages attachant : Klemet, partagé entre ses racines lapones, son éducation protestante et son métier de policier ; Nina, seule femme policière dans la police des rênes, qui cherche à faire ses preuves dans une partie de sa patrie qui lui est totalement étrangère. Un sacré duo d’enquêteur, très humains, entre Nina qui veut être prise en photo un peu partout et Klemet qui se rêverait un peu plus jeune et fringant. Il y a de nombreux personnages secondaires, qui même s’ils n’ont pas le premier rôle ont de sacré personnalité : le dernier éleveur qui se déplace à ski, la géologue brut de décoffrage….

Vous avez le fond, les personnages, ne manque plus que l’intrigue policière : cambriolage d’artefact ancien, meurtre, flic ripoux…. Il y a tout. Il ne reste qu’à assembler le tout d’une main de maître et Olivier Truc crée Le dernier Lapon.

Au final, l’auteur nous offre une enquête policière passionnante, des personnages uniques et riches , tout en nous faisans voyager en Laponie. On en revient des aurores boréales plein les yeux, avec une seule envie : y retourner !

 (PS : ça tombe bien, l’auteur a publié un nouvel opus en septembre dernier chez Métailié : Le Détroit du loup)

 

C’était la journée la plus extraordinaire de l’année, celle qui portait tous les espoirs de l’humanité. Demain, le soleil allait renaître. Depuis quarante jours, les femmes et les hommes du vidda survivaient en courbant l’âme, privés de leur source de vie.

 

D’autres avis chez : Sia, Joyeux Drille