Futurs insolites anthologie dirigée par Jean-François Thomas et Elena Avdija

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Anthologistes : Jean-François Thomas et Elena Avdija  – Edition : Hélice Hélas  – Parution : 10/02/16  –  386 pages – Prix : 24 € – Genre : Science-Fiction, nouvelles

Auteurs : Emanuelle Maia, Nicolas Alucq, Vincent Gerber, Adrien Bürki, Jean-Marc Ligny, François Rouillier, Anthony Vallat, Denis Roditi, André Ourednik, Florence Cochet, Julien Chatillon-Fauchez, Bruno Pochesci, Gulzar Joby, Olivier Sillig.

 

Quatrième de couverture :

Dans un futur plus ou moins lointain, qui peut dire ce qu’il restera de la Confédération helvétique ?

Qu’adviendra-t-il de ce fier pays abritant un peuple hétéroclite, scindé en autant de cultures que de cantons divers et variés, mi-ville mi-campagne, à la fois poli et polyglotte, à la bureaucratie aiguisée et impeccable, à la technologie et au tourisme rentables et même florissants, à l’armée de milice indispensable et indéfectible, aux multinationales si bien implantées, à la neutralité à toute épreuve, au secret bancaire si bien conservé, aux paysages et à la prospérité subjuguant touristes, migrants et expatriés de tous horizons… ?

En partant de la Suisse qu’ils côtoient tous les jours (pour les résident·es hélvétiques) ou qu’ils observent de loin (pour les français·es et suisses expartié·es), 14 auteur-es détournent la Suisse dans l’Imaginaire. Chacun-e, avec son style, son genre, met à jour et extrapole dans cette anthologie certains traits perçus « typiquement » helvétiques ; nos façons de vivre, de mourir, de considérer le monde, de l’organiser etc. Sous couvert d’anticipation, à l’aide de ce laboratoire, c’est une plongée dans l’auto-réflexion nationale que propose cet ouvrage.

 

Mon avis :

Cette lecture m’a été proposée lors des Utopiales. Mon emploi du temps ayant été bousculé entre la fin d’année et le début de la nouvelle, je ne l’ai attaquée qu’en avril. Et me voilà trois mois plus tard sur la rédaction de ma chronique. Je n’ai pas été séduite à la fin de ma lecture , j’ai donc laissé le temps à mes idées de se poser. Les auteurs étant différents, ainsi que mes ressentis, je vais traiter les nouvelles une part une.

 

  • Préface de Elena Avdija et Jean-François Thomas :

Les anthologistes présentent clairement le pourquoi du comment de cette anthologie, de même que sa contrainte : « Il s’agira d’un livre interrogeant la société helvétique, et il sera ouvert à toutes et à tous ». Ne soyez donc pas surpris de trouver Jean-Marc Ligny au sommaire (seul auteur de l’anthologie que je connaissais d’ailleurs). La Suisse est entrevue comme un laboratoire d’imagination et de pensée futuriste.

  • Helvé… ciao d’Emmanuelle Maia

Le contexte de la nouvelle n’est pas sans rappeler la problématique de gestion des politiques migratoires actuelle. Ici pas de bête fermeture des frontières mais carrément une puce qui permet l’accès, ou pas, à la suisse ! La première moitié de la nouvelle m’a beaucoup plu et surpris, la seconde est plus classique et attendue. Une bonne lecture avec une écriture très agréable.

  • Alleingang de Nicolas Alucq

 Cette nouvelle m’a laissée sur le bas-côté de ses batailles intergalactiques. Deux sociétés s’affrontent, des egos également.

  • SuissID de Vincent Gerber

Un sujet glauque mais très bien traité et avec de l’humour, j’adore ! Nous suivons les actions de la SuisseID qui propose du suicide accompagné. Attention pas de retour possible… Le suicide présenté comme un service comme les autres, décapant.

  •  Rhodanish Elektrik AG d’Adrien Bürki

Une bonne idée de départ, avec un barrage immense, démentiel, qui fait tout le Valois. Mais deux histoires différentes vont se télescoper sans que la seconde apporte plus que ça au texte. La première : le barrage qui vieilli et qui va s’autodétruire, la seconde : des factions rebelles pas très futées…

  •  Mission divine de Jean-Marc Ligny

Ce texte est un spin off de Exodes et on peut dire qu’il m’a sacrément donné envie de lire le livre !  La nouvelle est très noire et ne nous rassure pas quant à l’espèce humaine.

  •  La Mémoire de Lo de François Rouiller

 Hum… fouille archéologique, mémoire de l’eau, soirée orgiaque… et on mélange le tout, pour une lecture qui m’a laissée dubitative.

  •  Là où croît le pays d’Anthony Vallat

Une idée assez intéressante, une Suisse reconstituée, utilisée comme parc d’attraction typique pour des populations intergalactique. Mais pourquoi plaît-elle autant ? Parce qu’elle fait pays.

  • Exit de Denis Roditi

On retrouve dans ce texte, la thématique du suicide assisté. L’idée de proposer une téléréalité avec des suicidaires prend alors tout son sens. Cette suisse du futur n’est pas rassurante. Pour profiter de la vie, une drogue a été inventée afin de la ralentir et de profiter de chaque instant. Une nouvelle moins jubilatoire que celle de Vincent Gerber, mais qui présente une vision du futur très intéressante.

  • Audemars, le ver d’André Ourednik

On rebondit sur la vision du temps avec ici une société basée sur l’instant présent et l’oubli. Mais la fin vient casser ce concept si bien déroulé dans la nouvelle. Pourquoi ne pas être allé jusqu’au bout?

  • Issue de secours de Florence Cochet

Suicide, à nouveau. Le texte est très court et bien écrit. Le suicide assisté est ici proposé dans l’espace. (A force je me suis renseignée sur ce qui est proposé en Suisse, où en effet le suicide assisté est légal).

  • Vreneli de Julien Chatillon-Fauchez

Ce récit de guerre galactique est très bien écrit et passionnant ! La Suisse se retrouve prise en sandwich entre deux nations, du fait d’un hasard de développement commercial. La solution de fin de conflit proposée est très amusante et fait un gros clin d’œil à la suisse actuelle.

  • Sketches helvétiques de Bruno Pochesci

Le train fou de cette nouvelle ne m’aura pas emmenée en voyage, je dirai même que je suis restée sur le quai.

  • La vallée perdue de Gulzar Joby

 Une nouvelle gentillette, avec des géants. L’histoire est parfois maladroite.

  • Baptistin de Olivier Sillig

 Un spationaute  qui échange sa place avec un pauvre hère du moyen âge. Tout est dit.

  • Post face

Texte assez complexe, un peu trop conceptuel pour moi.

 

Pour conclure, la lecture s’est avérée inégale avec certains textes qui m’ont carrément ennuyée, d’où le ressenti global négatif. Heureusement, certains sortent positivement du lot comme SuissID de Vincent Gerber, Mission divine de Jean-Marc Ligny et Vreneli de Julien Chatillon-Fauchez, ou encore Exit de Denis Roditi.

 

n°6 n°2 X

J’ai liké ton profil… et j’aurais pas dû de Paula Hadda

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Auteur : Paula Hadda – Edition : Archipoche  – Parution : janvier 2016  – 155 pages – Prix : 6 € – Genre : humour, témoignage

  

Quatrième de couverture :

« Le monde des rencontres sur Internet semblait merveilleux tant que vous ne faisiez pas partie du CPA, le Club des Profils Anonymes. Jusque-là, vous regardiez d’un air amusé la fiche de votre meilleure amie, de votre collègue ou de votre mère. Puis vous avez commis l’impensable : vous vous êtes inscrite sur un site.. Passé la magie des premiers clics, le verdict est sans appel : le Web est un vivier de candidats inquiétants, les fameux e-boulets ! Pourtant, un jour, vous avez franchi le pas : aller à un rendez-vous…« 

 

Mon avis :

Les opérations du genre Masse critique sur Babelio, sont pour moi l’occasion de faire des découvertes sortant de mes lectures SFFF habituelles. Je me suis laissée tenter par ce synopsis qui, il faut l’avouer, vendait du rêve. Qui n’a pas déjà entendu parler de rendez-vous « foireux », de plans « moisis » provenant de sites de rencontre ? Il y a bien entendu, aussi, les versions positives, avec « ils vécurent heureux », mais ce n’est pas le propos de ce livre.

L’auteur, ici, y a mis du sien. En effet, elle a testé de nombreux sites et nous un fait un magnifique compte-rendu de ses découvertes à travers ce faux guide, ce manuel de survie sur les sites de rencontre, 10 ans et 123 e-boulets plus tard. Mais qu’est-ce que le e-boulet ? Le boulet rencontré en ligne, je ne détaille par le terme boulet qui veut tout dire.

Le début du livre est vraiment très drôle. L’auteur décrit avec beaucoup d’humour différents sites de rencontre (adopteunmec, meetic, attractiveworld…), les différents type d’abonnés ( de l’abonné crevard au booster…), les meilleurs périodes pour décrocher un rendez-vous, les photos… Le best of des pseudos est pas mal du tout et j’avoue avoir fréquemment bien éclaté de rire ! Les motivées qui souhaiteront toujours s’inscrire sur un site de rencontre, après avoir lu ce guide, auront des informations précieuses pour décrypter les professions des eboulet (du genre « médecin = soirées sur le forum de doctissimo »), comprendre leur hobby… ou encore comprendre les résultats des tests de compatibilité des sites de rencontres qui sont parfois bien surprenant ! Le tout bien sûr étant toujours très drôle. 

Par contre je me suis un peu ennuyée à la description des différents eboulet qu’elle a pu rencontrer ou dont on lui a parlé. Il faut dire qu’il y en a qui paraissent bien peu réalistes, voir très caricaturaux. Et là la légèreté de l’écriture s’est fait ressentir.

Pour conclure, une lecture pour moitié hilarante, pour moitié un peu moins drôle, mais de quoi passer un bon moment pendant les vacances.

 

« Do/don’t – les trucs à ne pas dire au premier rencard : – « Ah… c’est toi…. » (avec un demi-sourire de garce) – « T’as eu combien de rencard cette semaine? » -« T’as toujours été célibataire avant internet? » -« Pourquoi tu mets situation perso Ne sais pas? »

Pour vous donner envie, l’auteur vous présente son livre :

Un lieu à soi de Virginia Woolf

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Auteur : Virginia Woolf – Traducteur : Marie Darrieussecq  – Edition : Denoël, Collection Empreinte  – Parution : 14/01/2016  – 176 pages – Prix : 13 € – Genre : essai

  

Quatrième de couverture :

Un lieu à soi rassemble une série de conférences sur le thème de la fiction et des femmes que Virginia Woolf prononça en 1928 à l’université de Cambridge. Ce vaste sujet a donné naissance à une tout autre question, celle du lieu et de l’argent, qui donne son titre à l’essai : «Une femme doit avoir de l’argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction.» À la manière d’un roman, et s’appuyant sur l’histoire littéraire, Virginia Woolf retrace ainsi le cheminement qui l’a conduite vers cette célèbre thèse, qui reste incontournable de nos jours. 

Chef-d’œuvre de la littérature féministe, Un lieu à soi brille d’un nouvel éclat sous la plume de Marie Darrieussecq. Jouant de l’humour et de l’ironie de Virginia Woolf, cette traduction propose une remise en perspective essentielle de la question de l’écriture et des femmes au sein de la littérature contemporaine.

 

Mon avis :

Virginia Woolf, un nom tant entendu mais que je n’avais jamais lu. J’ai profité de cette nouvelle traduction pour la découvrir. Marie Darrieussecq partage son amour de l’auteur dans le prologue et en neuf pages, elle a réussi à me donner envie de dévorer le livre. Elle explique également son choix pour la traduction du titre et j’ai trouvé cette explication très intéressante (le tire original est A Room of One’s Own, la traduction de « room » en « lieu » a donc pu prêter à polémique).

Le livre fait certes peu de pages, mais sa lecture s’est avérée très dense. Intervenant à des conférences de l’université de Cambridge, sur le thème de La fiction et les femmes, Virginia Woolf retrace la place des femmes dans la littérature depuis les siècles passés jusqu’à son présent. La réflexion va bien entendu au delà des seuls livres, englobant les conditions de vie, d’éducation, de liberté des femmes…. et l’impact que cela a pu avoir sur leur écriture. J’ai beau savoir d’où l’on vient en terme de droit, j’ai quand même eu du mal à lire ces rappels d’injustices, qui sont terrifiants pour une femme née à la fin du XXème siècle. Pourtant l’objet de l’auteur n’est pas de tenir des comptes, de se lancer dans de grandes récriminations contre la société, les hommes, ou encore de demander des réparations. Au contraire, elle invite les femmes qui souhaitent écrire à aller au de là, à s’affranchir de la colère. Son propos est de démontrer que les femmes ont besoin d’indépendance financière, d’avoir « un lieu à soi », afin de pouvoir écrire des romans, des poèmes, de qualité.

Difficile à lire donc, mais au combien instructif. Chaque page pourrait d’ailleurs faire l’objet d’une citation. Si la démonstration est un peu difficile à suivre au départ, elle est vraiment bien construire. Virginia Woolf semble suivre le chemin de ses pensées et nous emmène dans son vagabondage dans les universités et les bibliothèques. 

Pour conclure, mes mots semblent bien légers et hésitants pour parler de cet essai que je ne peux que vous engager à lire. Une lecture marquante et une auteur dont je brûle de découvrir les autres écrits !

 

« Écrivez ce que vous désirez écrire, c’est tout ce qui importe, et nul ne peut prévoir si cela importera pendant des siècles ou pendant des jours. Mais sacrifier un cheveu de la tête de votre vision, une nuance de sa couleur, par déférence envers quelque maître d’école tenant une coupe d’argent à la main ou envers quelque professeur armé d’un mètre, c’est commettre la plus abjecte des trahisons. »

 

D’autres avis chez : Felina, Ramettes

Transperceneige : Terminus de Jean-Marc Rochette et Olivier Bocquet

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Dessin: Jean-Marc Rochette – Scénario : Olivier Bocquet – Edition : Casterman – Parution : 14/10/2015  – 222 pages – Prix : 25€ – Genre : SF, post-apocalyptique

  

Quatrième de couverture :

Après des décennies d’un voyage sans but sur notre Terre gelée, le transperceneige est hors d’état de continuer son périple. Les passagers, toute l’humanité survivante, sont contraints de quitter le train à la recherche d’un nouvel abri. Malgré les risques, c’est pour chacun l’espoir d’une vie meilleure. Car rien ne pourrait être pire que l’existence à bord… Pensent-ils.

 

Mon avis : 

Je n’ai pas lu la bande dessinée Transperceneige, dont le premier tome est sorti il y a 30 ans.  Mais j’ai vu le film coréen Snowpiercer, qui l’a adaptée à l’écran. L’histoire m’avait bien plu, aussi quand Babelio a proposé en Masse critique Terminus, j’ai sauté sur l’occasion et je les en remercie.

L’histoire commence là où s’était arrêté Transperceneige : la révolution a eu lieu à bord du train, mais il n’y a plus de vivre. Les passagers sont affamés, ils comment à avoir froid et manque d’espace. Pour pouvoir survivre, ses habitants partent à la recherche d’un lieu pouvant les accueillir. Cette recherche est menée par un petit groupe, équipé pour résister aux températures extrêmes. J’ai vraiment aimé cette exploration en milieu hostile, la terre complètement glacée. La découverte d’un complexe sous-terrain s’avère prometteuse, tout en étant angoissante. Ont-ils enfin trouvé le salut, un éden pouvant les accueillir ? Elle laisse vite la place à la découverte d’une étrange société, dont les membres portent des masques de rat… La terre promise s’annoncera, sans grande surprise, pourrie et posera la question de la survie, à quel prix.

Le scénario est bien mené et l’histoire est captivante, bien que peu surprenante. Si le lecteur se penche sur les thèmes abordés (expérimentation, eugénisme, nucléaire), il pourra pousser très loin la réflexion. On peut aussi, bien entendu, se limiter au caractère récréatif de l’histoire.

Le dessin porte bien les émotions, notamment par les couleurs choisies, parfois très crues (comme par exemple une page de couleur rouge). Par contre je n’ai pas du tout accroché avec le graphisme. 

On retrouve les personnages présentés dans transperceneige, auxquels s’ajoute les savants fous du complexe sous-terrain. Il n’y a donc pas de renouvellement, mais une véritable continuité avec le précédent tome.

Pour conclure, la lecture de Terminus s’est avérée agréable avec un scénario assez classique, mais un dessin qui ne m’a pas convaincu. Le lecteur peut s’interroger sur la nécessité de vouloir proposer une fin optimiste à la BD transperceneige. Faut-il, à tout prix, laisser de la place à l’espoir dans un scénario post-apocalyptique?

Nous entrerons dans la lumière de Michèle Astrud

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Auteur : Michèle Astrud – Edition : Aux Forges Vulcain – Parution : 07/01/2016  – 306 pages – Prix : 19 € – Genre : SF, post-apocalyptique

  

Quatrième de couverture :

« Je suis le guetteur de la nuit, le gardien des hautes cimes. Je surveille l’arrivée du désert, l’avancée des tempêtes, bientôt la maison sera ensevelie sous le sable. Seuls ceux qui habitent les étages les plus hauts arriveront à survivre. » Dans un monde en déliquescence, la sécheresse et la canicule font des ravages, l’égoïsme et l’anarchie règnent, et chacun lutte férocement pour sa survie. Antoine, un ancien professeur, rend quotidiennement visite à sa fille Chloé qui, suite à un événement traumatique dont il se sent coupable, souffre de graves troubles de la mémoire et réside depuis des années dans une maison pour enfants malades. Antoine se bat contre l’oubli et la destruction, en photographiant son environnement en train de disparaître, et en reconstruisant sa relation douloureuse avec Chloé. C’est alors que réapparaît Sonia, son amour de jeunesse, devenue documentariste de renom, mais elle meurt avant qu’ils ne puissent tourner la suite du film qu’ils avaient jadis commencé ensemble. Antoine décide de partir sur les routes avec Chloé, dans l’espoir que ce voyage lui permette de sauvegarder les archives de Sonia, et de les sauver eux-mêmes.

Dans une atmosphère des derniers jours où l’obscurité gagne, dans une errance où l’oubli croît, Antoine réussira-t-il à assumer son rôle de père ? Chloé arrivera-t-elle à grandir ? Parviendront-ils, ensemble, à retrouver la lumière ?

 

Mon avis :

En mode curieuse, je me suis laissée tenter par ce récit post-apocalyptique atypique. Pourquoi atypique me direz-vous ? Car plutôt que de nous faire un cours de survie en conditions extrêmes (suite à des dérèglements climatiques), l’auteur s’attache à décrire les interactions entre humains. Mais revenons au début du récit. Le lecteur ne sait pas ce qui c’est passé, il découvre à travers le récit du principale protagoniste, Antoine, l’état du territoire français. Celui-ci retourne sur son lieu de travail dévasté, petit à petit, il va nous décrire son environnement, les villes abandonnées, les vols, la sécheresse, la décrépitude… Antoine n’est pas parti, car il va voir sa fille placée en institut. Le texte va explorer cette étrange relation père-fille et nous présente l’expérience traumatique de Chloé. Le caractère post-apocalyptique n’est alors qu’une trame de fond, servant de prétexte à un road movie, quand Chloé doit quitter la clinique où elle réside. 

Une vielle histoire d’amour avec Sonia, une cinéaste, refait surface et donne un but au cheminement des deux personnages. Antoine décide de sauver l’œuvre cinématographique de Sonia, ce qui implique de récupérer ses films et d’aller les mettre en lieu sûr. On découvre alors les histoires d’amour passées d’Antoine. Tout tourne autour de son passé et de l’agression dont a été victime Chloé. Ils ont beau traverser la France, cela leur permet surtout de se découvrir et pour le lecteur d’explorer leur lien.

L’écriture est particulièrement bien soignée. Les sentiments ambiguës des personnages très bien rendus. On ne sait pas où l’auteure va nous emmener, mais on la suit.

Ici point de super héros, mais de simples humains dont la vie continue même si le monde s’écroule. Des humains au passé lourd, fêlés, qui tentent de se réparer, de se retrouver. Le personnage d’Antoine m’a cependant dérangé. J’ai trouvé son comportement vis à vis de sa fille traumatisée très étrange. Il l’observe comme un animal bizarre, mais paraît détaché de ce qui lui est arrivé, bien qu’il ait sa part de responsabilité. J’ai été gênée qu’il ne se remette pas en cause. 

Pour conclure, Nous entrerons dans la lumière de Michèle Astrud est une sorte de road movie en huis clos. Il est très bien écrit, mais l’ambiance étrange qu’il véhicule m’a semblé pesante. Le comportement d’Antoine, le personnage principal, m’a mis mal à l’aise. Un livre à lire si vous vous intéressez à la psychologie des personnages, moins pour le côté post-apocalyptique, qui sert de prétexte au voyage. 

 

D’autres avis chez : Valunivers, Cornwall