Le Contrat Salinger par Adam Langer

 

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Auteur : Adam Langer – Traduit par Emilie Didier –  Super8 Editions  – Parution : 20/08/15  – 460 pages – prix : 20 € – genre : thriller

 

Quatrième de couverture:

Signez, vous ne risquez rien, ou presque…

Journaliste désabusé, Adam Langer retrouve un jour une vieille connaissance : Conner Joyce, auteur de thrillers en perte de vitesse en pleine promotion de son dernier roman.
Ce dernier lui confie avoir reçu une offre ahurissante : un homme d’affaires richissime, lui a proposé d’écrire un roman rien que pour lui moyennant une somme colossale.
Seule particularité, le contrat s’assortit de certaines clauses assez particulières :
1/ le livre rejoindra la collection privée d’exemplaires uniques de l’homme d’affaires, pour lequel ont déjà travaillé des écrivains aussi prestigieux que Thomas Pynchon, Norman Mailer ou J. D. Salinger… et n’en sortira jamais.
2/ Le propriétaire se réserve le droit d’exiger de l’auteur quelques modifications de son cru.
3/ l’accord doit rester absolument secret.
Bientôt, et tandis qu’un Conner visiblement aux abois s’obstine à tout raconter à son ami – lequel se passerait bien de ces révélations –, l’histoire prend une tournure des plus inquiétantes : l’offre n’a évidemment rien de philanthropique, et le contrat désormais signé aura des conséquences imprévues.

 

Mon avis :

Cette histoire d’écriture et d’écrivains célèbres ne pouvait que m’attirer en tant que livrophage invétérée. Le tout annoncé comme thriller, m’a fait définitivement craquer. Et ce livre va tenir ses promesses.

En effet, le début est très axé sur la vie d’Adam Langer, qui explique son parcours de journaliste, puis d’auteur. Il va également introduire le personnage de Conner Joyce, auteur à succès, passés. A travers leurs expériences respectives, on découvre les affres de l’écritures, les romans débutés mais jamais terminés, comment rebondir après un premier livre? mais aussi les tournées dans des librairies quasi désertes, quand la célébrité s’en est allée, l’angoisse de l’avenir quand écriture rime avec nourriture et traites à payer…  L’auteur évoque également avec un œil critique le monde de l’édition, avec les campagnes de promotion, les éditeurs et leur poulain… De quoi prendre un bon bain dans le monde des livres.

Si c’est un des aspects du livre qui m’a beaucoup plu, il y a également la partie thriller. Conner Joyce va céder aux sirènes financière et accepter un drôle de contrat, que d’autres auteurs extrêmement célèbres ont signé avant lui. Je ne vous dirais pas en quoi il consiste, mais celui-ci va le plonger et par ricochet Adam Langer, dans des machinations impossibles. Rebondissements après rebondissements, la fin est un peu rocambolesque, mais l’auteur retombe sur ses pieds.

Adam Langer nous prend à témoin dans cette histoire racontée à la première personne. Il a d’ailleurs poussé le vice jusqu’à donner son nom au narrateur. Avec un style très efficace et entraînant, il nous fait retenir notre respiration jusqu’à la dernière minute.

Les personnages sont peu nombreux, mais on a le temps de les découvrir en profondeur, en les accompagnant dans leur périple. Adam Langer, auteur au foyer sympathique, nous décrit sa vie faite de quatre heures et de couches. Il donne une touche réaliste à l’histoire de Conner Joyce, en indiquant les réactions qu’il aurait eu, toutes beaucoup moins téméraires. Ce dernier est un peu plus nébuleux. J’ai toujours du mal à saisir pourquoi il se confit à Adam Langer, même si celui-ci nous donne son point de vue sur la chose à la fin du livre. Il y aussi l’étrange collectionneur, qui apporte une part de mystère.

Pour conclure, Adam Langer nous présente une vision du monde de l’écriture et de l’édition très intéressant, doublé d’un thriller haletant, parfois un peu trop rocambolesque.

Le Septième guerrier-mage de Paul Beorn

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Auteur : Paul Beorn –  Editions :Bragelonne  – Parution : 20/05/15  – 528 pages – prix : 25 € – genre : Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Lorsque Jal se réveille, perdu et agonisant, il ne se doute pas que sa survie dépendra de son serment. Celui de défendre un village face à l’immense armée conquérante qu’il vient de déserter. Une armée menée par le plus puissant des Guerriers-Mages… Bientôt, de violents cauchemars assaillent le jeune soldat, les souvenirs de douze années de sa vie jusque-là oubliées, et avec eux, des capacités insoupçonnées… Sa promesse lui permettra-t-elle de découvrir ce qu’il est vraiment ?

Mon avis :

J’ai immédiatement saisi ma chance, quand Livraddict a proposé de découvrir ce livre. De la Fantasy, Française en plus, dont j’avais entendu parlé aux Imaginales (l’auteur était présent), je ne pouvais pas résister ! Je remercie donc Livraddict et les Editions Bragelonne pour cette découverte, mais aussi l’auteur, qui avait dédicacé l’ouvrage.

J’ai attaqué cette lecture pleine d’entrain et le texte a répondu à mon enthousiasme. De l’action, du combat, des blessés!!! dès le départ. Voilà une belle entrée en matière (ne soyez pas inquiet, je ne suis pas une sadique pour le coups des blessés, mais ça a son importance dans le récit). On découvre peu à peu les différents protagonistes de l’histoire : Jal et son écureuil Gloutonne, Dame Rikken, Nola… Jal ne se rappelle plus de son passé, mais est animé de réflexes de militaire, a le souvenir de la voix d’un « Maître Hokun ». Même si le coups du héros qui a perdu la mémoire n’est pas nouveau, il a parfaitement attisé ma curiosité. Forcément cette amnésie révèle une histoire sombre et des compétences spectaculaires. Cela tombe bien, puisqu’il se retrouve responsable dans la défense d’une vallée, contre une armée immense. Ce qui en très résumé, représente le thème principal du récit, avec bien sûr la découverte des secrets de Jal, ainsi que des liens qu’il crée avec de nouveaux compagnons.

Paul Beorn retravaille ces thèmes classiques de la Fantasy avec efficacité. Sa plume est facile à lire, avec un bon dosage entre les descriptions de l’univers et l’action. Un petit bémol pour l’écriture des scènes les plus « chaudes », que j’ai trouvé un peu bancale et pas très fluide.

Les différents personnages sont très complémentaires. Jal le guerrier brutal, héros tourmenté aux puissants pouvoirs, Nola la fragile guérisseuse, Rikken la noble farouche, attachée à sa vallée, Odomar le gentil géant…. Le tout forme une jolie troupe assez classique, mais agréable à suivre. Un petit plus pour Gloutonne, qui sort du lot.

Pour conclure, Paul Beorn nous propose une fantasy assez classique, mais bien menée. Des personnages nombreux et attachant, quelques surprises… de quoi passer un très bon moment de lecture.

D’autres avis chez : Licorne, Blackwolf, Unchocolatdansmonroman

Brutes de Anthony Breznican

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Auteur : Anthony Breznican  – Traductrice : Mathilde Tamae-Bouhon – Editions : Denoël  – Parution : 20/08/15 – 546 pages – prix : 24.90€ – genre : Contemporain

 

Quatrième de couverture:

Pittsburgh, années 1990. Saint-Mike est un lycée catholique en perdition. Sa réputation désastreuse l’a transformé en décharge à délinquants et le corps enseignant a depuis longtemps baissé les bras, préférant fermer les yeux sur les agissements de certains élèves qui se livrent à un bizutage sans merci sur les plus jeunes. C’est au milieu de cet enfer que Peter Davidek fait son entrée en première année. Il se lie avec Noah Stein, un garçon plein de ressources portant une mystérieuse cicatrice au visage, et la belle et fragile Lorelei, qui rêve d’entrer dans le clan très fermé des filles populaires. À trois, auront-ils une chance de survivre à ce système scolaire cruel où l’on entre innocent et dont on ressort en ayant fait de l’intimidation et de la brutalité un mode de vie ?

 

Mon avis :

Si le synopsis peut sembler un peu caricatural, il m’avait bien fait de l’oeil. Allait-on avoir le droit à une histoire ressemblant à une énième série télévisée américaine ? Et bien non et heureusement d’ailleurs. Le livre démarre au quart de tour avec un élève qui s’enferme sur le toit du lycée, rien que ça. On enchaîne par la visite de Saint Mike par Noah, qui constate que c’est un peu le grand n’importe quoi dans ce lycée, entre les profs qui ont des têtes de turcs et des élèves qui en persécutent d’autres avec l’excuse du bizutage, tradition ancestrale de l’établissement… Mais cette histoire ne va pas rester superficielle, petit à petit le lecteur va comprendre de l’intérieur ce qui se passe à travers la vie de Noah, Peter et Lorelei. Si parfois les évènements font sourire, on découvre des adolescents déjà abîmées par la vie, des adultes à côté de la plaque. L’histoire s’avère dure et souvent j’aurais voulu pouvoir voler au secours des différents protagonistes. La fin laisse la place à de nombreuses ouvertures et je me suis prise à espérer une suite, car franchement c’est dur d’arrêter de suivre les différents personnages à la fin de l’année scolaire.

Il s’agit du premier roman d’Anthony Breznican, mais cela ne se voit absolument pas. Il trouve toujours le mot juste pour représenter les situations, décrire les sentiments des personnages.Le point de vue va régulièrement changer et suivre soit des professeurs, soit des élèves. Cela permet de comprendre l’histoire dans sa globalité, ce qui lui donne encore plus de poids.

Les personnages sont très riches. Leur description permet de se les représenter parfaitement, tout en gardant une part de mystères comme pour Noah. Chacun porte le poids de sa famille, même si celui-ci est différent entre Noah, Peter et Lorelei. Pour Peter et Lorelei, on sait dès le départ  quel est leur objectif pour cette année scolaire. La terminer pour le premier, repartir sur de nouvelles bases pour la seconde. Peter, lui, semble se laisser porter. Cet objectif, ou son absence, va influencer les décisions de chacun durant l’année scolaire. Mais ce qui c’est passé avant le lycée continue à avoir son influence, malgré de bonnes résolutions et cela viendra gravement impacter certaines de leur réaction. Je ne souhaite pas en dire plus afin de préserver le plaisir (voir le choc) de la découverte pour d’éventuels futurs lecteurs.

Pour conclure, Anthony Breznican nous parle avec justesse de sujets difficiles : l’adolescence, la place dans la société, le bizutage, grâce à une d’amitié, qui transcende tout. L’histoire est dure et nous prend aux tripes, mais elle vaut le coup!

 

« Il avait notamment appris cette leçon simple – que beaucoup apprennent à cet âge : surprise ! les gentils ne gagnent pas toujours. Parfois, avec un peu de chance, ils restent quand même des gentils. »

Chant pour enfants morts de Patrick Brisebois

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Auteur : Patrick Brisebois –  Editions : Le Quartanier, Série QR – Parution : novembre 2011 – 184  pages – prix : 18 € – genre : contemporain

 

Quatrième de couverture:

Chaque génération répète les erreurs de la précédente, mais chacune vit à sa manière ses peurs profondes. Isidore Malenfant est un écrivain de science-fiction raté. Comme pour son père Théodore, c’est avec les femmes que surviennent ses problèmes. Avec les femmes belles et fantasques, parfois brisées par le chagrin et la folie, avec les filles androgynes et les créatures ambiguës. Il s’installe un temps avec la charnelle Marilyn, mais celle-ci part pour Paris et le laisse seul. Peu à peu, quelque chose s’immisce dans la vie d’Isidore, un visage, une silhouette, alors qu’en kaléidoscope repassent les moments anxiogènes de sa jeunesse. Si c’est à Redfield Park qu’a commencé son histoire, naissance et mort jumelées, pour plus tard se figer à Montréal, c’est par Redfield Park à nouveau qu’elle devra se poursuivre.

 

Quelques mots :

Quand Libfly a mis à l’honneur deux maisons d’édition québécoises, dans le cadre de La voie des indés, j’ai immédiatement été tentée. L’accent québécois me fascine et je ne désespère pas, un jour, d’aller visiter une partie de ce beau pays.

 

Mon avis :

Avec une telle quatrième de couverture, je m’attendais à un roman complètement déjanté. Au final, l’adjectif est même trop léger pour décrire ce livre. Au début, on peut rire en découvrant le personnage d’Isidore, qui est passé maître de l’auto dérision. Il est désœuvré, sans illusion sur la vie. Le lecteur découvre comment il fout sa vie en l’air, sur fond d’ambiance no future éthylique. Mais rapidement cela disparaît pour laisser place à un univers sordide. La suite du livre nous fait découvrir ses parents, son enfance. On découvre une mère pas très stable psychologiquement et un drame familiale qui pourrait expliquer le naufrage d’une famille vaguement équilibrée au départ, un enfant mort né, la jumelle d’Isidore. Mais parfois, on doute, est-ce la réalité qui est décrite ? ou un rêve éveillé ? on ne sait pas. J’en suis venue à me demander, si j’avais affaire à un récit fantastique avec de vraies monstres, ou  uniquement à des représentations fantasmagoriques des démons intérieurs des personnages. Est-ce réel ou pas? On ne le saura jamais, l’auteur ne nous donne pas de réponse. J’ai donc terminé ma lecture, désemparée.

Il faut dire que l’écriture est très particulière et sert parfaitement cette histoire folle. Le début est facilement lisible, mais la deuxième moitié est plus cacophonique. Suivant les chapitres, l’écriture change. On passe d’un récit linéaire, à des textes hallucinés, dont la trame est hachée. Cela m’a rappelé une lecture de William Burroughs, où l’histoire se devine dans un semi-chaos narratif.

Isidore, sacré personnage ! Cela prend du temps, de remettre bout à bout les petits morceaux de son histoire. Une fois ce travail fait, le lecteur comprend l’état de mal-être dans lequel il vit et pourquoi il s’autodétruit. Mais au départ, on ne peut que constater que c’est un raté, un brin nuisible pour les femmes. Il faut dire que ses parents ne sont pas mal non plus, notamment sa mère. Est-elle complètement folle ? Difficile à savoir. Et son père, absent, n’aide pas. Vous l’aurez compris Patrick Brisebois nous dépeint des personnages hauts en couleur.

Pour conclure, si le titre rappel le poème de Friedrich Rückert « Chants pour des enfants morts », je ne pense pas que c’est un hasard. Patrick Brisebois a écrit un livre très sombre, poétique et triste. Le texte est porté par l’écriture, aussi déjantée que ce qui arrive aux personnages, au point, parfois, d’en perdre le lecteur. Une lecture étrange qui laisse des marques.

 

« Le monde s’atrophie, et les gens perdent le sens de la réalité. ils oublient pourquoi ils sont venus au monde. Ils oublient tout. Pourquoi ont-ils peur que plus personne ne les aime ? Quelque chose ne tourne pas rond. Plus le monde tourne, plus tout s’écroule, et plus il y a de pleurs. Il ne faut jamais regarder les gens dans les yeux, ne jamais leur demander leur numéro de téléphone, ne jamais compter sur qui que ce soit. »

Bara Yogoï de Léo Henry, Jacques Mucchielli et Stéphane Perger

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Auteurs :  textes de Léo HENRY et Jacques MUCCHIELLI, Illustrations de Stéphane PERGER  – Editions : Dystopia – Parution :11/06/10- 150 pages – prix : 10€ – Genre : Science fiction, nouvelles

 

Pitch :

Yama Loka terminus receillait les témoignages des habitants de Yirminadingrad. Une ville qui n’est pas encore sortie de terre, a déjà été détruite, n’a jamais pu exister… Henry, Mucchielli et Perger en évoquent les marges rêvées : Bara Yogoï est composé de sept légendes, sept vérités disjointes, sept contes sans clé.

 

Mon avis : 

Ce livre m’intriguait depuis un bout de temps du fait de sa couverture. Oui, parfois cela tient à peu de chose. Il faut dire que les livres des Editions Dystopia sont toujours de très beaux objets. J’ai donc franchi le pas et découvert le premier livre publié par cette maison d’Edition il y a 5 ans. C’est un objet littéraire étrange, qui est proposé au lecteur. Il mélange textes et illustrations (7 et 7), fruits de la collaboration de Léo HENRY et Jacques MUCCHIELLI à l’écriture et de Stéphane PERGER pour les illustrations. Je ne reviendrai pas sur leur façon de travailler, mais je vous invite à écouter l’interview réalisée par ActuSF.

Ces sept textes se placent dans l’univers de Yirminadingrad, ville imaginaire de l’Europe de l’Est développée dans leur précédent opus : Yama Loka Terminus. Je ne l’ai pas lu, mais cela ne m’a pas gêné pour embarquer dans cet univers étrange. Les liens entre les textes n’ont rien d’évident, à part la destruction plus ou moins avancée, une humanité qui survit, un monde en déliquescence…. 

A travers des  tranches de vie, des portraits, le lecteur va pouvoir approcher un peu ce monde. Dans PlaylistShuffle, nous allons être pris comme témoins par un chauffeur de taxi, qui roule sans but et pleure la mort de son frère sur fond de ville fantôme. L’ambiance n’est pas sans rappeler celle des polars.

La ville aura une place plus importante dans Tom + Jess = Love, elle devient presque un personnage. Le changement d’ambiance entre les deux textes est surprenant et est brillamment porté par un vocabulaire étrange, mélange d’argot de banlieue et de vocabulaire plus soutenu.

Chaque personnage est surprenant et différent des précédents. Dans Enfer périphérique numéro 21, nous allons suivre Le Protecteur, qui ne souhaite pas mourir pour laisser la place à sa réincarnation suivante. Il participe au récit globale, en ayant eu un rôle à jouer dans les guerres et les destructions qui en ont résulté.

Ces guerres sont d’ailleurs évoquées dans A propos d’un épisode méconnu des guerres coloniales motherlando-mycroniennes. Ce texte m’a beaucoup intrigué. On change complètement de cadre, de forme de récit, une fois de plus. L’histoire prend la forme d’un conte africain, on pourrait presque imaginer un griot raconter la rencontre entre l’enfant (qui n’est pas ce qu’il semble être) et l’étranger, des dieux se joue des morts. Mais que se passe-t-il réellement, qui est qui? Les auteurs nous perdent un peu, une seule certitude, la destruction est toujours là, la guerre omniprésente.

Le lecteur va pouvoir comprendre les effets de celle-ci dans L’atmosphère asphyxiante dans laquelle nous vivons sans échappée possible. C‘est le texte que j’ai préféré. Il se découpe en trois parties. La première très déroutante, décrit des humains-animaux, ne fonctionnant que dans un objectif de survie, ne comprenant pas ce qu’il leur arrive. Les deux parties suivantes parlent du même site, Bara Yogoï, mais avec à chaque fois plus de recul. La présentation de ces trois points de vue est une véritable réussite.

En mauvaise compagnie pourrait être le « Un jour après » de toutes ces guerres. Un prisonnier erre seul dans une cité carcérale vide. Comment rester sain d’esprit dans ce cadre?

Délivrances apparaît comme l’ovni du livre. L’histoire de Yirmin, dont la destinée est de combattre la monstrueuse Scolopendre, nous est présentée de façon mythique. Que fait ce récit ici? Quelle est sa place? Est-ce une légende racontant le passé de ce monde? Autant de questions qui resteront sans réponse.

Je n’ai pas évoqué les illustrations, car j’y suis restée hermétique (à part la couverture). Peut-être la faute de la lecture en numérique, en noir et blanc.

Pour conclure : La lecture de Bara Yogoï ne s’avère pas simple, les liens entre les différents récits ne sont pas évident, certaines histoires très abstraites. Mais, les textes sont portés par une véritable richesse stylistique. L’univers très noir, est riche et mystérieux. Il faut se laisser porter et découvrir ce monde étrange.

 

Plus d’information sur Yirminadingrad.

D’autres avis chez : Efelle, Noosfere

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