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Auteur : Jo Walton – Traducteur : Florence Dolisi – Editions : Denoël, collection Lunes d’encre – Parution : 22/04/2016 – 342 pages – Prix : 21,50 € – Genre : uchronie
Quatrième de couverture :
Londres. 1960. Dix ans ont passé depuis l’attentat contre Hitler déjoué par Peter Carmichael. L’homme qui fut un brillant inspecteur de Scotland Yard dirige maintenant le Guet, la redoutable police secrète créée par Mark Normanby pour juguler l’opposition et traquer les Juifs. Il a adopté Elvira Royston, la fille de son ancien adjoint.
Alors que la jeune Elvira se forge lentement mais sûrement une conscience politique et découvre avec effroi les coulisses d’une Angleterre vendue au fascisme, de nouveaux mouvements sur l’échiquier politique secouent le pays. Le retour du duc de Windsor, fasciné par Hitler, n’étant pas le moindre.
En danger, plus que jamais, Carmichael va être confronté au plus grand défi de son existence.
Mon avis :
Voici le troisième tome qui vient clôturer La trilogie du Subtil changement (Le Cercle de Farthing, Hamlet au paradis). Les deux premiers tomes m’avaient laissée un peu dubitative, mais désireuse de connaître la fin de l’histoire. Quelle bonne surprise avec ce tome 3, qui m’a vraiment plu ! Certains des éléments qui me gênaient dans les tomes précédents étaient moins présent et j’ai enfin ressenti un réel enthousiasme à la lecture de cet opus.
J’ai commencé à me faire au style si particulier de Jo Walton, qui aborde des thèmes graves par la voix de son héroïne Elvira, avec légèreté. Lire « Le fascisme est si excitant », me rend malade. Mais cela correspond bien au personnage, à son éducation et à celle des femmes dans ce récit. Il y a également quelques tournures des évènements un peu simplistes dans le roman, du genre un personnage inconnu aborde Carmichael, qui va croire immédiatement ce qu’il lui dit…
Ces petits désagréments sont cependant vite oubliés et l’on se concentre sur les histoires que vivent Elvira et Carmichael, entre l’éducation d’une dame dans la société anglaise et moult conspirations et complots. Cette fois-ci, la partie uchronique* est beaucoup plus développée et subira de nombreux rebondissements. On dépasse le cadre de l’Angleterre pour découvrir que l’URSS a été anéantie et a été partagée notamment avec le Japon. Le travail de Carmichael (commandant du Guet, sorte de Gestapo anglaise) opposé à ses actions (il fait fuir en cachette des juifs) provoque une tension dramatique qui pimente l’histoire, le récit est prenant jusqu’à la fin. Celle-ci plaira plus ou moins, suivant s’il on est optimiste ou pas.
J’ai vraiment apprécié la construction du texte, qui alterne entre l’histoire racontée par Elvira et celle racontée par un narrateur extérieur quand il s’agit de Carmichael. Ce changement de point de vue l’a rythmé avec efficacité.
Pour conclure, Jo Walton conclue brillamment La trilogie du Subtil changement, avec un tome que j’ai trouvé très intéressant au niveau de la construction de l’histoire (développement du fond uchronique), du récit ou encore du traitement profond des personnages. L’histoire m’a tenue en haleine jusqu’à la fin, malgré quelques petits raccourcis simplistes.
* : « L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. » Dixit Wikipédia
« Et vous, Miss Royston, que pensez-vous du fascisme ?
— J’adore ! Je trouve cela terriblement excitant », répondis-je.
Mrs Maynard grimaça, puis échangea un regard entendu avec lady Bellingham. Ma logeuse estimait que le fascisme était une très bonne chose en soi, fort utile pour qu’ils restent à leur place, mais cette mouvance politique lui posait un problème : tout le monde — sauf eux, les Juifs — pouvait y adhérer. Mrs Maynard la considérait donc avec un vague mépris, comme tout ce qui n’était « pas tout à fait… ».«
Ça peut être pas mal de comencer avec Morwenna comme c’est un obe shot.
Je viens de l’acheter, il ne va pas traîner en PàL celui-là…
De fait on pourrait lui reprocher des raccourcis simplistes. Néanmoins, cela ne m’a pas gêné car du coup on entre pas inutilement dans des détails qui auraient probablement demandé des pages de rédaction en plus. On reste sur le rythme et nos personnage, et j’apprécie cela.
C4est rare de passer un meilleur moment avec un tome 3, surtout avec les fins, cest toujours facile d’etre déçue donc contente que ça se soit bien passé
J’ai lu que la conclusion car j’ai encore le tome 2 à lire d’abord, mais contente de voir que la fin ne déçoit pas
Il me tente bien ! Surtout que j’en entends parler énormément
Je me souviens aussi que le premier ne m’avait pas totalement convaincue… il faut dire que j’avais à l’esprit, de manière très marquée, Morwenna Et puis j’ai bien accroché à Carmichael que je trouve fort peu présent sur le premier tome (avec le recul de la lecture de la trilogie).
Je ne connaissais pas cette trilogie. Un troisième tome très bon, à voir donc! Je suis curieuse!
Cette série m’a bien plu et j’ai adoré suivre Carmichael.
En effet, le coup du « fascisme est excitant », ça fait grincer… mais dans le contexte, ça accentue le côté naïf de le jeune fille.
C’est peut-être ce qui m’a fait tiquer dans les trois tomes, c’est le côté fort désuet et naïf des jeunes-femmes. Mais bon, pour l’histoire, ça colle bien.
On peut quand même leur rendre le fait qu’elles se démarquaient de leur « société » et faisaient preuve d’une envie de dépendance. On sent quand même la volonté d’émancipation par rapport aux vieilles conventions, dans les 3 cas.
C’était clairement une bonne surprise en effet.
J’ai mis « Morwenna » en tête de liste pour découvrir l’auteur, mais pourquoi ne pas me pencher sur cette trilogie ensuite, si son style me plaît, car j’aime beaucoup les uchronies ! Contente de voir que le plaisir a été au rendez-vous sur ce troisième tome, c’est toujours bien sympa de terminer sur une bonne note