Le temps de la sorcière de Arni Thorarinsson

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Auteur : Arni Thorarinsson  –  Traducteur : Eric Boury – Edition Points – Parution : 02/10/2008 – 426 pages – Prix :  7.90 € – Genre : polar

 

Quatrième de couverture :

Muté dans le nord de l’Islande, Einar, le sarcastique reporter du Journal du soir, se meurt d’ennui. D’autant qu’il ne boit plus une goutte d’alcool! Tout ceci deviendrait vite monotone… si ce n’étaient ces étranges faits divers qui semblent se multiplier: un étudiant disparaît, des adolescents se suicident… Einar voit d’un autre œil cette microsociété gangrenée par la corruption et la drogue.

Mon avis :

Ahhhh l’Islande…. un pays qui m’attire beaucoup, ce qui m’avait fait choisir ce polar lors du salon de Lire en poche. Par ces temps caniculaires, je me suis dit qu’une lecture nordique me ferait le plus grand bien.

L’histoire commence doucement. On découvre les principaux protagonistes Einar, le journaliste qui a arrêté de boire, son amie la photographe Joa et Asbjörn son collègue, ancien rédacteur en chef, qu’il ne supporte pas. Tout ce petit monde se retrouve exilé à Akureyri afin de développer les publications du journal du soir en y insérant des informations sur le nord du pays. Einar ressemble un peu au stéréotype du journaliste dans les polars : désœuvré, fumeur, divorcé, attiré par l’alcool. Il va partagé avec nous ses pensées, ses ennuis, pendant plus de 400 pages. Il ne nous soumet pas d’idées révolutionnaires, petit à petit le lecteur s’habitue à partager sa vie, ses faibles ambitions. Je ne dirai pas que l’on se prend d’amitié pour lui, mais je me suis laissée porter par son récit.

C’est un roman d’ambiance, de petites actions, d’observations de la vie quotidienne. Le rythme n’est pas très enlevé pendant près de 400 pages pour s’accélérer sur les 25 dernières pages. La première partie est très intéressante pour découvrir la vie en Islande aujourd’hui, avec ses problématiques d’emploi, de drogue, d’immigration. La deuxième apporte des frissons et de l’excitation. Je ne m’attendais pas aux révélations de la fin et j’ai adorée être surprise.

Pour conclure, je ne dirai pas que cette lecture fût la révélation de l’année, mais elle fût agréable et j’ai passé un bon moment. J’ai apprécié cette plongée dans la vie Islandaise actuelle.

Le petit plus :

J’ai eu le plaisir de rencontrer l’auteur lors de Lire en poche en 2015 à Gradignan. Je trouve ça agréable de lire un livre dédicacé.

Et la même année, je suis allée en Islande 🙂

 thème 1  Polar n°1

Pornarina, La-prostituée-à-tête-de-cheval de Raphaël Eymery

 

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Auteur :  Raphaël Eymery –  Edition Denoël, Collection Lunes d’encre – Parution : 01/06/2017 – 208 pages – Prix : 19 € – Genre : fantastique, thriller, gothique

 

Quatrième de couverture :

Depuis des décennies, Pornarina ensanglante secrètement l’Europe. Les rares à connaître son existence – les pornarinologues – l’ont surnommée la-prostituée-à-tête-de-cheval. Elle serait coupable de dizaines d’homicides.
À plus de quatre-vingt-dix ans, le Dr Blažek est un tératologue renommé. Il vit dans un château fort avec sa fille adoptive : Antonie, vingt-quatre ans. La jeune contorsionniste assiste le docteur dans sa traque obsessionnelle de Pornarina, mais s’éloigne bientôt de son père adoptif, rebutée par l’esprit communément pervers des pornarinologues.
Trouvera-t-elle son salut dans la mystérieuse figure de la-prostituée-à-tête-de-cheval?
Incroyable voyage au cœur d’une famille Addams européenne, comédie macabre qui ressuscite la grande tradition française du théâtre de Grand-Guignol, Pornarina séduit par son audace littéraire, sa constante inventivité, et explore, sur fond de guerre des sexes, le thème de la mythification des tueurs en série.

 

Mon avis :

Bon, voilà une chronique qui ne s’avère pas facile.  Appréciant ce qui est dark, un peu glauque, les encyclopédies sur les monstres… je me suis laissée tenter par ce livre, attirée par le synopsis.

Mais le synopsis est une chose, le livre une autre.  Le début répond à la promesse du freak-show, avec l’histoire du Dr Blažek, fils d’une sœur siamoise, photo de la/les maman(s) à l’appui. Son enfance dans les cirques et les foires, lui a donné le goût des monstres (monsieur est tératologue) et il se passionne pour Pornarina, une tueuse en série qui émascule ses victimes, avec les dents.  Si vous avez du mal à prononcer Pornarina, ne vous inquiétez pas, à la fin du livre cela se fera tout seul, tant son nom est cité (j’aurai dû faire un décompte). Ne vous attendez pas à suivre une enquête policière classique, les informations sur la dite tueuse seront distillées lors des rencontres des pornarinologues, spécialistes de ladite madame, plus ou moins sérieux, mais très crédibles. J’avoue que leurs débats ne m’ont pas passionnée.

Heureusement il y avait la fille adoptive du Dr, Antonie, que l’on va suivre dans sa transformation en tueuse en série. Ce personnage est assez étrange, sans émotion, un bon terreau pour devenir psychopathe.

Raphaël Eymery se fait plaisir en convoquant dans ce livre tous les personnages qui le fascinent (il y a même une sorte de Sherlock Holmes zombie), mais cette multitude finie par manquer de lien.

Je m’attendais, éventuellement, à être dérangée par ma lecture, être mal à l’aise, en découvrant les différentes déviances dont sont affublés les personnages (du genre celui qui prend son pied avec du sang…). Mais au final, je suis plutôt restée dubitative face à la présentation de toute cette érudition sur le domaine (certes j’ai appris des mots comme paraphilie).

Pour conclure, quand j’ai terminé ma lecture je n’arrivais pas à savoir ce que j’en avais pensé. Au final, je crois bien que je me suis ennuyée.

 

D’autres avis chez : Mes imaginaires, Gromovar

Le livre perdu des sortilèges, tome 2 : L’école de la nuit de Deborah Harkness

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Auteur : Deborah Harkness   –  Traduction : Pascal Loubet  – Edition Le livre de poche – Parution : 04/09/2013 – 923 pages – Prix : 9.31€ – Genre : historique, fantastique

 

Quatrième de couverture :

L’historienne Bishop, issue d’une lignée de sorcières puissantes et le vampire Matthew Clairmont ont violé les lois de séparation des créatures. Lorsque Diana a découvert un manuscrit alchimique magique à la Bodleian Library, elle a déclenché une lutte dans laquelle elle est devenue liée à Matthew. Maintenant la coexistence fragile entre sorcières, démons, vampires et humains est dangereusement menacée.
Cherchant la sécurité, Diana et Matthew ont voyagé dans le temps pour se retrouver à Londres, en 1590. Mais ils réalisent vite que le passé n’est un havre de paix. Retrouvant son ancienne identité en tant que poète et espion de la reine Elizabeth, le vampire retombe avec un groupe de radicaux connus sous le nom de l’École de la Nuit. Beaucoup sont des démons rebelles, les esprits créatifs de l’âge, dont le dramaturge Christopher Marlowe et mathématicien Thomas Harriot.
Ensemble Matthieu et Diana chercheront le Londres des Tudor pour trouver le manuscrit insaisissable, l’Ashmole 782, et la sorcière qui va enseigner à Diana comment contrôler ses pouvoirs remarquables.

 

Mon avis :

Après quelques recherches, j’ai retrouvé que ma lecture du tome 1 remontait à fin 2014 ! Ça commence à dater. J’avais bien aimé l’histoire même si la romance avait été un peu trop présente à mon goût. Le tome 2 sommeillait depuis, avec ses 900 pages, dans ma PAL. Ma binôme Gilsayan a eu la bonne idée de me le proposer dans le cadre du challenge Destockage de PAL en duo et je l’en remercie ! Ce fût une très très bonne idée. En effet, j’ai dévoré ce pavé.

Je n’ai pas eu de problème pour me replonger dans l’histoire, 2 ans après. Certes j’avais oublié que Diana et Matthew étaient partis dans le passé…Oui ce n’est pas un détail. Eh bien ça m’a fait une belle surprise.  Cette plongée dans le Londres de 1590 fût passionnante ! On y rencontre Shakespeare, la reine Elizabeth… et puis surtout plein de sorciers, de vampires ! J’ai vraiment  aimé l’ambiance qu’il y avait. Le récit est rythmé par la recherche de l’Ashmole 782, mais surtout par les activités du Matthew de l’époque. L’histoire avec ses multiples intrigues m’a tenue en haleine jusqu’à la fin ! Même la romance s’est bien mariée avec le tout.

Cette fois-ci l’auteur appuie moins sur le côté romance et nous fait partager toute sa connaissance de l’histoire de la magie. Elle nous plonge en plein XVIème siècle, on a l’impression de voir les passants, de sentir les odeurs….

Diana a toujours un petit côté godiche quand elle parle de son vampire, mais cela est contrebalancé par la force qu’elle gagne en apprenant à maîtriser ses pouvoirs. Ce tome propose de nouveaux personnages secondaires qui viennent animé le récit. Entre la famille de Matthew et les amis de l’époque, on est servi.

Pour conclure, j’ai adoré ma lecture et je n’ai pas vu passer les 900 pages. Une fois terminé, juste une envie, commencé le tome 3 ! tout est dit.

 

« – Le sexe et la domination. C’est ainsi que les humains modernes considèrent les relations avec les vampires, dis-je. Leurs histoires sont remplies de vampires dominateurs qui chargent les femmes sur leur épaule avant de les traîner à un dîner et de les séduire.
– Dîner et les séduire ? répéta Matthew, consterné. Tu veux dire… ?
– Oui-oui. Tu devrais voir ce que lisent les amies de Sarah au coven de Madison. Le vampire rencontre la fille, le vampire mord la fille, la fille est bouleversée de découvrir que les vampires existent vraiment. Peu après, il est question de sexe, de sang et de comportement surprotecteur. C’est même parfois assez explicite. ( Je marquai une pause. ) On ne se perd pas en câlins, dans ces livres, c’est certain. Je ne me rappelle pas qu’il y soit question de poésie ou de danse non plus.
– Je comprends pourquoi ta tante voulait savoir si j’avais faim. »

 

 

D’autres avis chez : Ptitetrolle, Lup’addict, Licorne, Mypianocanta…

Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro

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Auteur : Jean-Laurent Del Socorro  –  Edition ActuSF, Collection Bad Wolf – Parution : – 280 pages – Prix : 18 € – Genre : historique, fantastique

 

Quatrième de couverture :

Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

 

Mon avis :

J’avais adoré le précédent roman de Jean-Laurent Del Socorro Royaume de vent et de colères et je l’avais entendu parlé de son roman à venir. aux Utopiales. Aussi, attendais-je la sortie de Boudicca de pied ferme.

L’auteur nous immerge dans la Grande-Bretagne de l’an 1, à l’époque où les druides faisaient la loi et où les romains tentaient de conquérir le monde. Une époque que je ne connaissais pas du tout (je sais, « je n’étais pas née » n’est pas une excuse). J’ai appris beaucoup de choses grâce à cette lecture. Jean-Laurent Del Socorro a fait énormément de recherches et nous raconte l’histoire romancée de Boudicca, reine des Icètes, avec détails. J’ai apprécié cette découverte historique. Cependant cet aspect du livre est sa trame principale et hormis quelques rêves oniriques et l’intervention des druides, le tout manquait un peu d’imaginaire pour moi.

J’aime toujours l’écriture de Jean-Laurent Del Socorro qui est dans l’action, au présent. Mais j’ai moins accroché à l’histoire cette fois-ci.

Il nous présente sous toute ses coutures Boudicca, une femme forte, une guerrière. Le personnage aurait donc dû me plaire. Mais du fais de son éducation Boudicca est très froide, distante, presque inhumaine. Elle m’a un peu fait penser à un robot. Est-ce cela qui m’a bloqué? Mystère.

Pour conclure, je ressors un peu déçue de ma lecture. J’aurai tellement aimé qu’elle me plaise. Là j’ai apprécié la découverte historique, mais je n’ai pas été emportée par le récit, je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne.

 

« Je préfère encore ma folie qui nous rêve la tête haute à ta raisonnable soumission qui nous courbe l’échine. »

« Un bon coup de bouclier résout bien des difficultés.
Pour chaque problème que tu abats avec ton arme, deux nouveaux jaillissent. Crois-moi, Boudicca, c’est avec les mots qu’il faut vaincre son ennemi. »

 

D’autres avis chez : Tigger Lilly, Blackwolf, Amarüel, Dup, Xapur BoudiccaCélindanaé,…

Un palais d’épines et de roses, tome 1 de Sarah J. Maas

 

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Auteur : Sarah J. Maas  –  Editions La Martinière jeunesse – Parution : 09/02/2017 – 522 pages – Prix : 18.90 € – Genre : young adult, fantasy, romance

 

Quatrième de couverture :

En chassant dans les bois enneigés, Feyre voulait seulement nourrir sa famille. Mais elle a commis l’irréparable en tuant un Fae, et la voici emmenée de force à Prythian, royaume des immortels.

Là-bas, pourtant, sa prison est un palais magnifique et son geôlier n’a rien d’un monstre. Tamlin, un Grand Seigneur Fae, la traite comme une princesse.
Et quel est ce mal qui ronge le royaume et risque de s’étendre à celui des mortels ?
A l’évidence, Feyre n’est pas une simple prisonnière. Mais comment une jeune humaine d’origine aussi modeste pourrait-elle venir en aide à de si puissants seigneurs ?
Sa liberté, en tout cas, semble être à ce prix.

 

Mon avis :

Je connais l’auteure à travers sa série Keleana, dont j’ai lu les trois premiers tomes (seuls publiés en Français, malheureusement).  J’ai adoré cette série, où l’héroïne n’est pas une potiche et est une formidable combattante. La lecture du premier tome m’avait d’ailleurs très agréablement surprise. Quand Babelio a proposé Un palais d’épines et de roses dans le cadre d’une opération masse critique, je ne pouvais que me précipiter ! Et j’ai eu la chance d’être sélectionnée.

Une fois ouvert, ce premier tome fût rapidement dévoré , en une journée pour tout vous dire. L’histoire (qui n’est pas sans rappeler La belle et la bête) est entraînante. Notre héroïne Feyre se retrouve emportée de l’autre côté du mur, qui sépare humains et Fae. Elle découvre ce peuple qui la terrifiait et apprend à l’aimer (mon résumé est assez caricatural, mais représente bien le fond de l’histoire). Mais voilà, il y a forcément une autre histoire cachée derrière son enlèvement et tout n’est pas si beau en faërie. TADAAAAM, surpriseeee. Comme pas mal de roman young adult (et d’autres en fantasy d’ailleurs), on tombe dans une trame assez classique. En fait celle-ci ne m’a pas vraiment gênée, je tique un peu dessus car elle est assez voyante, mais surtout parce qu’elle est enrobée de guimauve sentimentale.

Le style de l’auteur est toujours aussi efficace, autrement je n’aurai pas lu ce livre en une journée. Elle gère bien les phases d’action et celles plus calmes. Mais cette fois-ci, les ficelles de l’intrigue était un peu grosse et il y avait trop de romance pour moi. Ce roman a sans doute souffert de la comparaison inévitable, que j’ai faite avec Keleana.

Ici notre héroïne est débrouillarde, mais apparaît un peu plus godiche que Keleana. C’est sans doute lié la différente entre le fait de grandir dans une masure à la campagne ou bien élevée par des assassins… Je devrais être un peu plus gentille avec Feyre 😉 . Elle est douée pour la chasse, une vraie survivante. Malheureusement, elle devient complètement mièvre concernant Tamlin. Donc, en gros, je ne lui pardonne pas son amour fou, j’aurai préféré qu’elle reste un peu plus sauvage (mais là je réécris le livre).

Pour conclure, j’ai passé un moment agréable avec cette lecture, qui se dévore facilement. Mais mon plaisir à un peu été gâché par des ficelles trop grosses au niveau de l’intrigue narrative et pas une présence trop importante de la romance.

 

 

« – J’ai eu bien des amantes, avoua-t-il soudain. Dames de la noblesse, guerrières, princesses…
Je fus saisie de rage, une rage viscérale, à l’idée de ces femmes… de leur rang, de leur beauté indéniable, de leur intimité avec lui.
– Mais elles n’ont jamais compris ce que cela signifie pour moi de veiller sur mon peuple et sur mes terres, poursuivit-il. Toutes les cicatrices que cela laisse et toutes les épreuves que l’on doit surmonter.
Ma jalousie furieuse se dissipa comme la rosée au soleil tandis qu’il souriait devant mon tableau.
– Ceci me le rappelle, dit-il.
– Quoi donc ?
Il abaissa le tableau et me regarda droit dans les yeux, comme pour me sonder jusqu’au fond de l’âme.
– Que je ne suis pas seul à ressentir tout cela, répondit-il.
Cette nuit-là, je ne verrouillai pas la porte de ma chambre. « 

D’autres avis chez : GilwenLea, Phooka