Les Six Royaumes, tome 1 : La geste du sixième royaume d’Adrien Tomas

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Auteur : Adrien Tomas –  Edition : Hélios – Parution :  /11/13-  704 pages – Prix :  11,90 € – Genre : fantasy

Prix Imaginale 2012.

 

Quatrième de couverture :

Cinq royaumes se font la guerre depuis des générations, ils s’unissent enfin pour détruire le sixième situé en leur cœur, une immense forêt sauvage dont on dit qu’elle abrite toutes les créatures des contes et des légendes. Mais voici six personnages aussi différents que l’eau et le feu qui se découvrent les protecteurs du Sixième Royaume.

 

Mon avis :

Arrivé dans ma pal lors des Imaginales (je ne sais plus lesquelles, mais en tout cas c’était « la faute de » ou plutôt « grâce à » Harmonie), j’ai enfin sorti ce joli pavé de mes étagères.

Êtes-vous prêt à partir dans une grande épopée ? Si oui, continuons, sinon dommage pour vous. Un peu de préparation, il en faut pour, ce livre de 700 pages très dense, mais l’on n’est pas déçu.

Le début est un peu déstabilisant, car on change de personnage à chaque chapitre. A peine le lecteur retient le prénom d’un personnage qu’il se retrouve propulsé dans un autre royaume, parmi d’autres intrigues. Heureusement, au bout d’une soixantaine de pages, quelques liens commencent à apparaître. Ouf l’auteur n’a pas décidé de raconter 15 histoires différentes, totalement indépendantes ! Et là, cette histoire, justement, commence à devenir passionnante. Tout s’entrelace, on commence à comprendre quel est l’enjeu de cette geste et on lui découvre une portée que l’on n’imaginait pas. Combats, intrigues, découvertes, surprises vont se succéder et l’histoire reste intéressante jusqu’au bout, bien qu’un peu longue parfois.

L’auteur nous tient en haleine, grâce à sa plume. La narration est bien rythmée et le suspens ménagé. Malgré la diversité de ses personnages, des espèces, jamais il ne s’emmêle. Pas de révolution pour le fond, on est bien dans de la Fantasy épique, mais une écriture très agréable à lire.

Une des grandes richesses de ce livre tient dans la diversité de ses personnages. Autant vous dire qu’ils sont très nombreux, impossible de ne pas trouver son bonheur. Et si les humains ne vous conviennent pas il y aura toujours les autres espèces. N’en attendez pas trop des elfes, Adrien Tomas prend un malin plaisir à détourner les caractéristiques des espèces que l’on trouve classiquement dans la fantasy. Pour les elfes, ils sont plutôt du genre « fin de race », pour les dragons  » grosses vaches ». Difficile de dire qui j’ai préféré, peut-être Corius, le demi-nain, bougon au grand cœur… Ou bien Llir le barde soldat… 

Pour conclure, j’ai passé un très agréable (et long) moment à découvrir cette geste. Les personnages sont variés et foisonnants, l’univers très bien décrit et l’intrigue assez dense. De la Fantasy assez classique sur la forme, mais surtout très agréable à lire. J’ai maintenant hâte de découvrir les autres livres d’Adrien Tomas.

 

« – Le père sera détruit, son peuple massacré et la Grande Forêt brûlée, résumé Lilthlyn. Les esprits disparaîtront et avec eux, une bonne partie de ce que vous autres Humains appelez magie.  Les rêves des hommes seront vides et ternes, et leurs esprits seront dévoués à la nouvelle Âme du Monde. Ils amèneront le progrès jusqu’à un point qu’ils ne pourront plus contrôler, et se détruiront eux-mêmes.  Alors l’Autre élèvera une autre race au-dessus des autres – peut-être les Nains-et il recommencera, à l’infini, jusqu’à ce que le soleil s’éteigne.« 

 

D’autres avis chez : Ptitetrolle, Nelfe, Blackwolf, Amarüel, Sia, Xapur, Dup

Le Village d’Emmanuel Chastellière

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Auteur : Emmanuel Chastellière – Couverture : Marc Simonetti –  Edition : Les éditions de l’instant – Parution : 08/06/16 – 321  pages – Prix : 18,50€ – Genre : fantastique

 

Quatrième de couverture :

Une jeune fille se réveille un matin dans une demeure inconnue.

Livrée à elle-même au cœur d’un village aussi étrange que désert, privée de ses souvenirs, elle va bien vite se rendre compte que les secrets de son passé sont liés à ceux des anciens habitants des lieux. Pour se défaire de ces liens invisibles et espérer quitter ce village aux allures de prison hors du temps, elle va devoir raviver les cendres d’un bûcher centenaire…

Mon avis :

Comme les habitants du village, ma lecture, puis ma chronique furent un peu maudite. Le livre envoyé deux fois par la maison d’édition n’est jamais arrivé. Bien gentiment l’auteur m’a permis de le lire en version numérique. Mais du coup, il s’est fait doubler dans le temps par d’autres lectures. Puis j’ai calé sur la rédaction de ma chronique, juste parce que je ne l’ai pas faite immédiatement. Enfin, j’ai eu un souci de sauvegarde et j’ai perdu la première version de la dite chronique…. erf… Mais il fallait absolument que je vous en parle !

En effet, quelle sacrée découverte ! Je ne m’attendais pas à être scotchée dès le départ. Le début du récit est angoissant, comme pour cette jeune fille qui se réveille dans un village inconnu, il y a une perte totale de repère pour le lecteur. Qu’est-ce qui se passe ? Où sommes-nous ? Et l’auteur va ménager le suspense et dérouler son intrigue avec minutie jusqu’à la fin. Tout du long, de nouvelles interrogations apparaissent, les évidences font place au doute, le tout dans une atmosphère lourde, angoissante, pour arriver à une fin en apothéose.

A la lecture, difficile d’imaginer qu’Emmanuel Chastellière signe là son premier roman. En effet, son écriture est fluide, le rythme du récit parfaitement maîtrisé. Le choix du huis-clos est très bien trouvé et permet de faire monter la tension entre les différents personnages.

Ceux-ci se répartissent en deux catégories : les adultes, les enfants/adolescents. Les adultes sont des pantins, enfermés dans leur malédiction. Les enfants sont les véritables personnages. Ils recréent leur propre société et comme dans Sa majesté des mouches, elle n’est pas forcément reluisante. Rapidement on ne sait plus à qui se fier, car même les « gentils » ont une part d’ombre. Plus rien n’est évident, tout est trouble.

Pour conclure, j’ai trouvé ce premier livre d’Emmanuel Chastellière vraiment surprenant. Je suis ravie de cette découverte, d’avoir plongé dans les ruelles tortueuses et sombre du village. J’ai hâte de découvrir ses prochains écrits.
 

D’autres avis chez : Blackwolf, Licorne, Amarüel, Ramettes, Lune, Phooka, Dup, Julien le naufragé

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables d’Annie Barrows

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Auteur : Annie Barrows – Traduction : Claire Allain et Dominique Haas – Edition : 10/18 – Parution : 02/06/16 –  696 pages – Prix : 9,10 € – Genre : contemporain, chronique familiale

 

Quatrième de couverture :

Layla Beck, une jeune citadine fortunée, fille d’un puissant sénateur du Delaware, refuse d’épouser le riche parti que son père a choisi pour elle et se voit contrainte d’accepter un emploi de rédactrice au sein d’une agence gouvernementale. Elle n’a jamais travaillé de sa vie, mais en ces temps de grande dépression, nécessité fait loi. Sa mission : se rendre dans la petite ville de Macedonia, interroger ses habitants hauts en couleur, et rédiger l’histoire de cette ville sur le point de célébrer le cent-cinquantenaire de sa fondation. Elle prend pension chez les Romeyn, des excentriques désargentés, autrefois propriétaires d’une grande fabrique de chaussettes et autres articles de bonneterie – Les Inusables Américaines – qui a été ravagée par un incendie plusieurs années auparavant. Ce drame, qui a coûté la vie au grand amour de Jottie Romeyn, reste gravé dans les mémoires et suscite encore bien des questions. Ce même été, Willa Romeyn, douze ans, grande admiratrice de Sherlock Holmes, décide de tourner le dos à l’enfance et d’utiliser ses dons de déduction pour percer les mystères qui semblent entourer sa famille. De question en réponse, de soupçon en révélation, Layla et Willa vont bouleverser le cours des choses, changer profondément et à jamais l’existence de tous les membres de leur petite communauté, et mettre au jour vérités enfouies et blessures mal cicatrisées.

 

Mon avis :

On découvre la vie de toute la petite tribu Romeyn, qui vit au fin fond de la Virginie Occidentale. Nous sommes en pleine dépression et l’arrivée de Layla Beck, employée dans le cadre du new deal pour écrire l’histoire de la ville de Macédonia, va servir de révélateur. Sa présence va nous révéler l’histoire passée et les secrets de la famille Romeyn. Pourquoi je parle de tribu ? Parce que sous la houlette de Jottie, vivent ses sœurs jumelles (qui ne rejoignent leur mari que le temps du we), l’un des frères Felix, ses deux filles… s’ajoutent parfois les maris et le deuxième frère Emett. Cette famille est très vivante et remuante. Mais le spectre du passé plane et apporte de l’ombre à ce bonheur apparent, avec notamment l’incendie de la fabrique de chaussettes que le père dirigeait, où le meilleur ami de Felix et amoureux de Jottie, est mort.

Le récit a trois narrateurs : Willa (la fille aînée) – qui décide de découvrir les secrets de son père et de sa tante -, Jottie – qui s’inquiète pour l’avenir des nièces qu’elle a élevées – et un narrateur extérieur. Ceci dit, il y en avait peut-être d’autres, comme il y a plus de 600 pages j’ai peut-être oubliée.

J’ai bien aimé l’écriture, au niveau du rythme des phrases et de la narration. Concernant le premier, l’été est caniculaire (un parfait parallèle avec les températures réelles lors de ma lecture), les personnages vont donc lentement, comme l’écriture.  J’avais l’impression d’être à Macédonia, terrassée par la chaleur, attendant à l’ombre d’une pergola, un verre de thé glacé à la main. Mais je comprends que ce rythme est pu gêner certains lecteurs. Concernant la narration, il y a comme une ressemblance avec Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, mais j’ai bien du mal à la définir, peut-être du fait de la narration enfantine. 

Les personnages sont très riches et très humains. Pas de perfection ici, mais des faiblesses, des richesses. J’ai adoré Willa, grande lectrice à la curiosité insatiable, mais aussi Bird sa petit sœur spontanée et souriante. Et enfin Jottie, qui fait tourner la maison, qui garde la tête haute malgré les mauvais tours que lui joue le destin.

 

Pour conclure, j’ai apprécié cette lecture. Je me suis laissée bercée par le rythme lent, qui collait avec la météo. J’ai aimé découvrir les drames et les secrets de la famille Romeyn, ainsi que ses différents membres. Cependant, cette lecture est à déconseiller si vous êtes en quête d’action.

 

« La notion de temps s’estompait, le dimanche ; il s’étirait, telle une longue bande élastique, si bien qu’à deux heures on ne savait plus qu’en faire, tellement il en restait. »

D’autres avis chez : Licorne, Lea

 

Un livre avec titre original 

Je suis ton ombre de Morgane de Caussarieu

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Auteur : Morgane de Caussarieu  – Edition : Mnémos  – Parution : 05/06/14 –  282 pages – Prix : 20 € – Genre : fantastique

 

Quatrième de couverture :

Le Temple, petit village du Sud-Ouest, ses plages, ses blockhaus, son unique bistro, son école où la violence est le seul remède à l’ennui. Poil de Carotte y vit seul avec son père handicapé. Gamin perturbé aux penchants sadiques et souffre-douleur de ses camarades de classe, sa vie bascule lorsqu’il se rend dans une ferme calcinée en lisière de forêt. Des fantômes y rôdent, paraît-il. Mais en lieu et place de revenants, il découvre un étrange journal rédigé par des jumeaux, il y a trois cents ans. Leur vie sauvage et heureuse à La Nouvelle-Orléans tourne au cauchemar lorsqu’un marquis décadent les prend à son service. Plus Poil de Carotte avance dans sa lecture, plus des événements étranges surviennent : un chat noir qui parle, une voix qui lui chuchote la nuit à l’oreille, un enfant au teint trop pâle et aux lèvres trop rouges… Et s’il avait réveillé des forces aussi malsaines qu’attirantes ? 

 

Mon avis :

J’avais lu avec beaucoup d’intérêt le premier livre de Morgane Caussarieu Dans les veines. J’étais donc curieuse de voir ce qu’elle allait nous proposer dans ce nouveau roman, où l’on retrouve l’un des protagonistes vampires de son premier roman, Gabriel.

ATTENTION ÂME SENSIBLE S’ABSTENIR ! Eh oui, l’auteur propose des récits toujours aussi durs, avec notamment une scène de viol décrite avec précision.

Bienvenue à Temple, trou paumé dans les Landes. Ambiance « zone » à la campagne, cas sociaux, jeunes qui s’ennuient, élèves doués persécutés. On comprend vite le topo (enfin la partie la plus évidente). Puis petit à petit s’invite le surnaturel, avec la présence du fantôme de Gabriel, qui s’impose dans la vie de Poil de carotte. Une vie bien morne et pleine d’insatisfactions, avec son père estropié, son jumeau et sa mère décédés. Au récit du présent, va s’ajouter l’histoire de Gabriel qui se déroule trois siècles auparavant. Nous découvrons ce récit par la lecture que Poil de carotte fait d’un journal intime, qu’il a trouvé dans une ferme brûlée. 

J’ai aimé retrouver la Nouvelle Orléans dans ma lecture et découvrir l’univers de Gabriel avant qu’il ne devienne vampire. L’auteur par son changement de style, nous immerge dans une autre époque. Changement de lieu, mais pas d’ambiance. La vie n’était pas tendre, même pour les enfants, entre maladies, meurtres, esclavagisme, viols…

Petits à petits un parallèle entre les histoires de Poil de Carotte et Gabriel se développe, ils souffrent notamment tous les deux de la solitude et sont à la recherche de leur âme sœur perdue. Le premier va gagner en cruauté, le second devenir un monstre. La fin après réflexion, paraît logique, mais je ne m’y attendais pas (je n’en dis pas plus, je préfère garder un suspens total sur celle-ci).

Morgane Caussarieu ne fait aucune concession pour servir son propos. Elle n’épargne pas le lecteur pour aller jusqu’au bout de son raisonnement. Même si les vampires sont évoqués en tant que créatures sanguinaires et cruels, le sujet principal reste l’homme (adulte), qui apparaît encore plus monstrueux, amoral, épouvantable, à vomir.

Les personnages ne sont pas franchement sympathiques (plutôt antipathiques même). Poil de carotte semblait un enfant en détresse au départ, le lecteur pouvait ressentir de l’empathie pour lui, mais très rapidement il devient détestable. S’il fallait en sauver un, ce serait peut-être Gabriel avant son arrivée dans la plantation où il sera transformé (de bien des manières), ou alors David dont le seul tort serait d’avoir eu pitié du frère de son meilleur ami décédé. Les différents protagonistes ne donnent pas foi en l’humanité, leurs comportements sont déprimants, dérangeants et admirablement bien dépeint. Ce qui rend parfois la lecture très difficile, voire qui donne un sentiment de malaise.

Pour conclure, j’ai dû prendre du temps pour écrire cette chronique, tant les mots étaient difficiles à trouver. Le livre est remarquablement bien écrit, l’histoire bien construite. Mais la façon dont l’histoire est narrée rend la lecture difficilement supportable parfois. L’homme est un monstre et Morgane Caussarieu nous le démontre avec brio. Une lecture dont on ne ressort pas indemne.

 

« Les poils de ma nuque se dressent comme les piques d’un hérisson et j’arrête ma lecture pour tourner la page au plus vite. Je me sens encore moins rassuré. Le gamin de l’article rêvait d’un monstre au visage d’enfant ! J’observe autour de moi. Mes rares peluches me rendent mon regard de leurs yeux plastique. Les ombres me paraissent sinistres, abritant des p’tits garçons qui rampent dans l’obscurité, attendant que je baisse ma garde. »

« Oui je suis un monstre. Je ne l’ai jamais caché. Mais on m’a fait ainsi. Je n’ai rien demandé. Tu l’as lu. Au départ j’étais un petit garçon gentil et normal. Tout comme toi avant l’accident. Mais les adultes ont assombri mon âme. M’ont montré ce qu’était la cruauté. »

 

D’autres avis chez : Blackwolf, Cornwall, Julien le naufragé, Acro, Mes imaginaires, Joyeux Drille, Xapur, Lhisbei, Lune

Thème 1 – Un pays à l’honneur  C

Antiqu’idées

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Anthologie dirigée par : Association Imajn’ère –  Edition Imajn’ère – Parution : mai 2016 – 288 pages – Prix : 19 € – Genre : nouvelles, imaginaire

Auteurs : Estelle Faye, Eva Simonin, Fabien Clavel, Olivier Boile, Justin Hurle, Brice Tarvel, Myrtille Bastard, Isa3elle Arnoult, Jean-Hugues Villacampa, Arnaud Cuidet, Pierre-Marie Soncarrieu, Patrice Verry, Romuald Herbreteau, Jérôme Verschueren, Lionel Davoust

 

Quatrième de couverture :

Que pouvons-nous trouver comme idées neuves en refouillant l’Antiquité ? Revisiter un passé déjà connu, imaginer un futur plus rose ou tout simplement plonger dans l’Histoire antique pour le plaisir desyeux et des sens, voilà le programme d’Antiqu’idées. Quinze auteurs ont imaginé des histoires originales mettant en scène des éléments ou des personnages antiques, pour bousculer nos connaissances etrappeler que l’Histoire peut être vue autrement, voire même revécue. De la Guerre de Troie à la Cimmérie, en passant par l’Égypte, Carthage et les confins bien connus de notre héritage gréco-latin, ces quinze nouvelles s’attachent à nous conter gaiement notre besoin decombat épique, de voyage au lointain et de quête de nos racines.

 

Mon avis :

Quand on m’a proposé de découvrir l’anthologie 2016 du festival ImaJn’ère,  Salon de la science-fiction et du policier d’Angers, j’ai été ravie. En effet plusieurs auteurs que j’apprécie sont au sommaire et les anthologies sont toujours de bonnes occasions pour en découvrir d’autres.

  • Préface

La préface est pleine d’humour (attention aux jeux de mots, parfois capilotractés). Elle explique bien le choix du thème et la richesse qu’il peut proposer. Une bonne entrée en matière.

  • La Maison des Vignes d’Estelle Faye

J’adore les textes d’Estelle Faye, j’étais donc ravie de commencer l’anthologie par le sien. Des recherches étranges sur Dyonisos amène un auteur à disparaître. Folie, réalité ? Le doute est possible. Une nouvelle très bien construite de bout en bout, mais un peu lisse par rapport à ses précédents textes.

  • Rivages d’Eva Simonin

Une découverte avec cette auteure qui est l’un des trois gagnants de l’appel à texte. On rencontre Callia, une inspectrice de simulations virtuelles, en pleine inspection de la guerre de Troie. Une très bonne surprise avec un récit mêlant science fiction et antiquité. Je me suis bien laissée prendre au jeu de la découverte et j’ai été agréablement surprise par la fin, à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Le texte est bien écrit.

  • Deux fois vainqueur traverser l’Achéron de Fabien Clavel

Quel texte ! C’est un poème surprenant que nous propose l’auteur. Il y revisite l’histoire d’Orphée et d’Eurydice (et de bien d’autres textes classiques) avec une touche de zombie, ce qui ne pouvait que me plaire. Un bel exercice, réussi.

  • Le rêve du pont Milvius d’Olivier Boile

L’auteur est un autre lauréat du concours Imaj’nère. Cette fois-ci le plaisir n’était pas au rendez-vous. J’ai eu du mal avec cette nouvelle, où l’auteur tente de faire passer de nombreux retournements de situations, qui s’avèrent lourds. L’idée d’une uchronie ou la religion d’état serait l’Islam est intéressante, mais l’emboitement d’un livre uchronique dans une uchronie avec une réflexion de type « et si » n’est pas très fluide.

  • Ponce, Pilate, ponce! de Justin Hurle

Une première lecture de cet auteur, qui est un des membres de l’association Imajn’ère. Ramsès se bat avec les plaies d’Egypte et les colosses en fuite… Ah, le dur exercice de l’humour en littérature de l’imaginaire…  Je suis assez difficile à ce niveau-là. Ici, l’auteur a déployé un trésor de jeux de mots, de gags, de références historiques, de scènes humoristiques, mais j’y suis restée hermétique. 

  • Le tombeau de Calypso de Brice Tarvel

Autre lecture d’un membre de l’association, qui nous propose une nouvelle vision de l’épopée d’Ulysse, à la sauce moderne. L’idée de départ m’a intéressée, mais je n’ai pas compris ensuite, où voulait en venir l’auteur.

  • Chez Lucius, Dieux, Lares et Génies de Myrtille Bastard

Un nouveau texte d’une des lauréats de l’appel à texte. Nous faisons connaissances avec un journaliste qui teste les différents magasins de Rome. Il va nous conter en « direct » son expérience avec un magasin de vente de divinité. J’ai trouvé l’idée très originale. Le texte est bien mené et l’on se prend au jeu, s’est-il fait arnaqué à l’achat de sa déesse ou pas ? La fin est par contre un peu gentille et convenue.

  • Aheli ou la mémoire enfouie d’Isa3elle Arnault

Une auteure que je ne connaissais pas, membre de l’association Imajn’ère. Une très bonne lecture avec une histoire de civilisation imbriquée entre plusieurs époques, voire plusieurs espaces. J’ai été totalement surprise par le récit, qui est bien écrit, bien rythmée. Un nouvelle presque trop courte, car je l’ai vraiment aimé et j’en aurai bien lu encore un peu. Mais la taille convient très bien et l’histoire est parfaitement menée.

  • Quid Novi Medice ? de Jean-Hugues Villacampa

Également membre de l’association, l’auteur propose une réécriture de la défaite de Vercingétorix, où les romains se retrouvent épaulés par des super-héros germaniques. Je suis complètement passée à côté de cette nouvelle, n’ayant pas réussie à accrocher au ton humoristique et aux prénoms licencieux des personnages.

  • Carthage ! d’Arnaud Cuidet

Décidément cette anthologie sera celle de la découverte des auteurs, cette fois-ci avec Arnaud Cuidet. Cette nouvelle est une réécriture de la bataille de Carthage, avec un mélange des peuples de l’antiquité et d’armes futuristes. Comme un petit air de chevalier du zodiac, un texte divertissant.

  • Boadicée de Pierre-Marie Soncarrieu

Autre texte d’un membre de l’association. Dans cette nouvelle, Boadicée découvre grâce à une sorte de druide, ce que pourrait être son avenir, plein de bataille et de douleur. J’avoue n’avoir pas très bien compris la chute. Le texte est bien écrit, on se laisse emporter par le récit, mais quand il s’arrête, on se demande qu’elle était la mission de ce druide, ce qu’il voulait. Beaucoup de questions restent en suspens.

  • Discorde de Patrice Verry

C’est le dernier texte d’un membre de l’association Imaj’nère, il nous propose une nouvelle version de la pomme de la discorde, où pour une fois les humains ne sont pas les dindons de la farce. J’ai beaucoup apprécié le ton de cette nouvelle et encore plus la chute. Un agréable moment de lecture.

  •  Une histoire Tauride de Romuald Herbreteau

Nouvelle découverte d’un auteur, avec un texte qui m’a intriguée. Imaginez, Tchernobyl a pour conséquence l’apparition d’atefacts liés à Conan le Barbare un peu partout dans le monde ? Une idée qui peut sembler farfelue, mais que j’ai trouvé très séduisante. Par contre, face à la multitude d’idées de l’auteur, il aurait fallu un format un peu plus long. En effet, la fin est un peu précipitée avec des informations qui partent dans tous les sens.

  • L’Immortel et l’Assassin de  Jérôme Verschueren

Encore un auteur que je n’ai jamais lu. Cette fois-ci, le choix du type d’antiquité est asiatique, assaisonné à la sauce starwars. Le récit ressemble aux contes chinois et son dénouement ne m’a donc pas vraiment surpris. De l’humour bien dosé, une lecture sympathique.

  • Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse de Lionel Davoust

Pour terminer l’anthologie, je retrouve un auteur que je connais bien, avec une nouvelle que j’ai adorée. Protocole scientifique à l’appui, il va se poser la question de l’intérêt de la transformation de l’homme en cochon, comme nouvelle source d’alimentation. Son exemple date un peu puisqu’il prend celui de l’équipage d’Ulysse, transformé par Circée. Vous l’aurez compris, beaucoup de second degré et un ton scientifique. Je me suis régalée.

Pour conclure, je trouve cette anthologie intéressante concernant sa composition. Elle mêle auteurs reconnus, membres de l’association qui organise le festival et lauréat d’un concours de nouvelles. Cela permet de découvrir de nouveaux auteurs et de donner leur chance à des inconnus. Concernant la qualité des nouvelles, elle est très variable comme dans beaucoup d’anthologie. Quelques rares mauvaises lectures, certaines nouvelles m’ont beaucoup plus et plusieurs m’ont intéressées. Un ressenti globalement positif.

D’autres avis chez : Blackwolf, Lorhkan