Les Décharnés : Une lueur au crépuscule de Paul Clément

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Auteur : Paul Clément – Autoédition – Parution : 01/12/15 – 320  pages – Prix : 12,99 € – Genre : zombie, fantastique

 

Quatrième de couverture :

Une journée de juin comme une autre en Provence. Blessé à la cheville, Patrick, un agriculteur de la région, asocial et vieillissant, ne souhaite qu’une chose : se remettre au plus vite pour retrouver la monotonie de sa vie, rythmée par un travail acharné. Mais le monde bascule dans l’horreur lorsque les automobilistes, coincés dans un embouteillage non loin de chez lui, se transforment soudain en fous assoiffés de sang… de sang humain. S’il veut survivre, Patrick doit non seulement faire face à ces démons qui frappent à sa porte mais aussi à ceux, plus sournois, qui l’assaillent intérieurement. Et si cette petite fille, qu’il prend sous son aile, parvenait à le ramener, lui, vieux loup solitaire, dans le monde des vivants ?

 

Mon avis :

Zombiiiiiiiiiiiiiiiiiieeeee ! Je lis peu de livre d’auteurs autoédités, ayant tenté au début du blog et ayant été pas mal déçue. Mais là, j’ai cédé aux sirènes des zombies, aux, déjà nombreux, retours positifs et à la maîtrise du sujet par l’auteur, puisqu’il s’occupe du fameux site : http://www.myzombieculture.com/ Oui j’aime les zombies, sous toutes leurs formes et à toutes les sauces (ça c’est de la déclaration).

Voyons comment s’est passée cette lecture. La couverture met déjà bien dans l’ambiance et est assez représentative du récit, le ciel bleu de la Provence, la chaleur, les champs de blés, la voisine du village devenue zombie, du sang, manque plus qu’une scène un peu plus gore. Voilà pour le décor. Le récit, quant à lui, démarre en trombe, ce qui m’a un peu déstabilisé au départ. Nous avons à peine le temps de découvrir Patrick, l’anti-héros de cette histoire, que « pouf ! » les gens se transforment en zombie. Comment, pourquoi ? Suspens.

Notre pauvre Patrick, agriculteur misanthrope, se retrouve à lutter pour sa survie en quelques pages. Je trouve ses réactions assez réalistes. En effet, confronté à des hordes de zombies que ferions-nous réellement ? Serions-nous des héros, accueillant le moindre rescapé ou tout bonnement, protégerions-nous nos conserves à coups de pelle ? Cet anti-héros est tout sauf charismatique, mais le lecteur se prendra rapidement d’affection pour lui, quand il verra sa carapace se fendiller pour une petite fille, Emma.

Nous allons donc suivre ce duo atypique sur quelques kilomètres. Après un début en fanfare, on retrouve un récit de survie assez classique pour les amateurs de séries comme the Walking Dead. L’intérêt du récit se trouve dans les interactions entre humains, souvent bien nauséabondes. Certains rebondissements sont assez prévisibles, mais la fin m’a bien surprise.

Pour conclure, même si le fond du récit est assez classique (et très bien construit), j’ai vraiment apprécié de suivre Patrick dans sa survie en pleine apocalypse zombie. Son évolution est vraiment intéressante et ne m’a pas laissée de marbre. Une belle découverte. Le petit plus : pour une fois des zombies en France et en Provence, à la campagne, ça change !

 

Une réunion de tous les partis politiques de toutes les confessions, de toutes les tendances sexuelles, de toutes les couleurs de peau. Tous unis sous une seule bannière: celle de la faim, l’envie de nous dévorer. Une vraie tolérance apocalyptique.

La horde, lente mais déterminée, continuait à gagner du terrain à quelques dizaines de mètres, dans une scène de course poursuite dont le cinéma n’aurait jamais voulu. Les zombies avançaient péniblement tels des pantins désarticulés tandis que le héros, un vieillard au ventre proéminent, fonçait sur son bolide à quarante kilomètre-heure. James Bond en serait mort hilare.

D’autres avis chez : Amarüel, Acro, Sia, Blackwolf

Le Nibelung, tome 1 : Le Carnaval aux corbeaux de Anthelme Hauchecorne, Loïc Canavaggia et Mathieu Coudray

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Auteur : Anthelme Hauchecorne, Illustrateurs : Loïc Canavaggia et Mathieu Coudray  – Editions du Chat Noir – Parution : 10/02/2016 – 320  pages – Prix :19.90 € – Genre : fantastique

 

Quatrième de couverture :

Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal.

Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu… Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite… Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?

Mon avis :

J’adore les univers développés par Anthelme Hauchecorne et je suis toujours avec attention ses parutions (Âmes de verres, tome 1 : Le SidhBaroque ‘n’ Roll,  Punk’s Not Dead). J’avais donc hâte de découvrir ce nouveau livre, que l’auteur avait présenté sur Facebook et sur son blog.

La première chose qui marque, quand on l’a en mains, c’est l’objet. En effet, la couverture est cartonnée, le papier épais, un plaisir à regarder ! Et quand on l’ouvre, on découvre les illustrations qui rythment le texte, ainsi qu’une mise en page très soignée. Tout cela met en appétit, en plus de la couverture.

Qu’en est-il du texte ? J’ai retrouvé avec un très grand plaisir la plume d’Anthelme Hauchecorne. Son écriture est mélodieuse, tant et si bien que j’ai lu des passages à voix haute pour en apprécier les sonorités, les rimes, le rythme. Le vocabulaire est très travaillé et d’une grande richesse. C’est donc un texte qui se déguste, qui se lit tranquillement, posément.

Et l’univers ? Une fois de plus l’auteur nous propose un monde un peu glauque, qui rappelle les milieux interlopes de Âmes de verre. Ici rien n’est vraiment clinquant, plutôt usé par le temps. On a l’impression de marcher dans la boue, de voir la rouille sur les objets, de sentir le passage du temps. Seul les personnages ramènent un peu de lumière, même s’ils sont également plutôt déglingués. Les habitants de Rabenheim ont tous quelques choses à cacher (sauf nos deux héros Ludwig et Gabriel), les membres du carnaval semblent, quant à eux, évadés d’un freak show.

Enfin, l’histoire, seul bémol pour moi. J’ai vraiment apprécié me plonger dans les histoires du carnaval maudit, de la fête des morts, évoluer du monde des vivants à celui des morts, découvrir les histoires de Ludwig et Gabriel… mais j’ai vraiment eu du mal à finir le livre. Un peu trop de détail, de rebondissements, le rythme de la fin du livre m’a éjecté du récit.

Pour conclure, ce livre est un très bel objet avec sa pagination et ses illustrations. On peut faire confiance à Anthelme Hauchecorne pour créer un univers glaçant, peuplé de personnages fantasques. Son écriture vous emportera sur des mers bien dangereuses pour les vivants, mais vous pourrez vous délecter de la richesse de son vocabulaire. Personnellement, une fin un peu plus synthétique m’aurait bien plu. J’ai hâte de lire le tome 2, afin de voir ce qu’il en est.

Il entend des choses ramper avec l’entrain spongieux d’une escadre de serpillières. Une puanteur marine lui poisse les narines, du mucus lui colle aux lèvres. Sur sa peau glissent les caresses visqueuses d’appendices sans nom. Montant des entrailles de la mine, une horde difforme nage parmi le smog, ombres de saltimbanques regagnant leur poste, mirages malveillants, inéluctables cauchemars d’enfants.

D’autres avis chez : Ptitetrolle, AcroXapur,

 

Testament, tome 2 : Alouettes de Jeanne-A. Debats

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Auteur : Jeanne-A. Debats  – Edition : ActuSF, collection : Les trois souhaits – Parution : 31/03/16  –  440 pages – Prix : 19€ – Genre : urban-fantasy

 

Quatrième de couverture :

Je m’appelle Agnès, et je suis orpheline. Ah ! Et sorcière, aussi. Mon oncle m’a engagée dans son étude notariale. Ne croyez pas que le job soit ennuyeux, en fait, ce serait plutôt le contraire. En ce moment, tout l’AlterMonde est en émoi à cause d’une épidémie de Roméo et Juliette. Imaginez : des zombies tombant amoureux de licornes, des vampires roucoulant avec des kitsune, des sirènes jurant un amour éternel à des garous. Et tout ce beau monde défile dans notre étude pour se passer la bague au doigt. Mais la situation commence à sérieusement agacer les hautes autorités. Et comme l’AlterMonde n’est pas Vérone, à nous de faire en sorte que cette fois l’histoire ne se termine pas dans un bain de sang…

 

Mon avis :

Voilà un tome 2 que j’attendais de pied ferme ! En rappel ma chronique du tome 1. Et je peux vous dire que je n’ai pas été déçue ! D’ailleurs je l’ai dévoré sur un week-end. Si ma chronique n’est pas arrivée tout de suite, ce n’est pas la faute du livre, mais de mon rythme d’escargot décérébré. Bref…

Tout d’abord sachez qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu le tome 1 pour dévorer ce tome 2, alors pas d’excuse !

Le récit démarre en trombe et plante le décor avec les réflexions de cette chère Agnès sur sa sexualité. Au programme, crise de fou rire, sourire et réflexions. Eh oui, car sous les remarques sarcastiques et humoristiques d’Agnès, sur la sexualité, ses relations avec les hommes, il y a de quoi réfléchir sur la place des femmes dans la société. Le tout avec intelligence et légèreté, un mélange bien réussi. Mais si vous n’êtes pas amateur de réflexions sur les galipettes je vous rassure, il y a beaucoup d’autres choses dans ce récit. Même si personnellement, j’ai adoré ces scènes.

Revenons à cette chère Agnès, que lui arrive-t-il cette fois-ci ? Alors qu’elle essaie toujours de comprendre qui elle est, quels sont ses pouvoirs, tout en tentant de surmonter le deuil de son cher amour, Agnès se retrouve confrontée à une épidémie de Roméo et de Juliette. Rien que ça ! Avec le cortège d’ennuis qui accompagne les amoureux transis : duels, insultes, morts… l’utilisation de la trame et des personnages du texte de Shakespeare est tout bonnement excellente ! Je l’avoue, je me suis ennuyée à la lecture de la pièce, la lecture d’Alouettes m’a permis de la voir sous un autre angle et d’apprécier à posteriori cette lecture (ce qui m’a sacrément surprise). D’ailleurs, le texte fourmille d’allusions littéraires, de références, que l’on découvre avec délice… et encore, je suis sûre d’en avoir loupé des tonnes.

Aux classiques de l’Urban Fantasy, genre : loup-garou + vampire + enquête + héroïne badass + un brin de romance, s’ajoutent de nombreux éléments qui apporte une touche unique : Paris comme cadre + une héroïne plutôt toute cassée qui tente de régler ses problèmes de poids + une variété d’espèces surprenantes + beaucoup d’humour + beaucoup d’intelligence.

Les personnages sont toujours aussi riches et fort en caractères. J’ai trouvé Agnès beaucoup plus dégourdie que dans le tome 1 (il faut dire que trois ans se sont passés) et elle m’a plus touchée. J’ai vraiment apprécié la façon dont elle nous embarque dans ses pensées, ses réflexions.

Pour conclure : la lecture d’Alouettes s’est avérée extrêmement plaisante, que ce soit au niveau de l’humour (j’ai vraiment beaucoup ri), qu’au niveau de la qualité de l’écriture (avec une richesse de références), ou encore de l’histoire qui est vraiment bien construite et très prenante (on ne s’ennuie pas, et le rythme enlevé ne se fait pas au dépend de la richesse de l’histoire). Un tome 2 qui dépasse largement le 1, vivement le 3 ! En bref : je me suis régalée !

 

NB 4 : « Tout est vrai, sauf ce qui ne l’est pas. » L’auteur.

On ne déclare pas son amour immortel moins d’une heure après avoir baisé : confondre la reconnaissance du ventre avec l’éternité est la preuve d’un absolu mauvais goût.

Les mecs, il vaut mieux leur coller des panneaux de signalisation avec des guirlandes de LEDS sous le nez quand ça ne va pas. Parce que si vous comptez sur eux pour s’en apercevoir tout seuls… ben, vous êtes pas rendue, ma petite !

D’autres avis chez : Joyeux Drille, Boudicca

Anthologie Utopiales 2015

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Ouvrage sous la direction de Jérôme Vincent – Edition : ActuSF, collection : Les trois souhaits – Parution : novembre 2015 –  408 pages – Prix : 15 € – Genre : Sf, nouvelles

  

Quatrième de couverture :

Construite autour de la thématique « Réalité », cette anthologie officielle des Utopiales, septième du nom chez Actusf, va vous entraîner dans des jungles mystérieuses avec Fabien Clavel, sur un monde aux mœurs singulières avec M. R. Carey ou encore à la rencontre d’êtres venus d’ailleurs avec Laurent Queyssi… Vous y croiserez également d’anciens pilotes communistes qui ont vu des OVNI pendant la Deuxième Guerre mondiale, des petits robots fugueurs, de vieux copains de bistrot aux paris un peu fous et alcoolisés et des maisons en réalité virtuelle à l’intérieur desquelles tout est possible…

Sans oublier Alain Damasio qui nous offre une belle avant-première avec le premier chapitre inédit de son futur roman, Fusion.

Êtes-vous sûr de votre réalité ? Sont-ils vivants et nous morts ?

Treize nouvelles pour douter de tout…

 

Mon avis :

Qui dit Utopiales dit anthologie et dorénavant la traditionnelle lecture commune avec Blackwolf. Auteurs différents, univers différents… je vous parlerai donc des nouvelles une à une.

 

« Réalités » – Préface de Sylvie Lainé et Roland Lehoucq

Sylvie Lainé et Roland Lehoucq détaillent les différents types de réalité existant, de façon légère et non scolaire. On sent bien la patte des scientifiques. Même si les thèmes abordés ne sont pas toujours faciles à comprendre, c’est une préface impressionnante, de qualité, de grande classe.

 

« Les yeux en face des trous » – Alain Damasio (INÉDIT)

Ah la la, point de nouvelle ici, mais le premier chapitre du nouveau roman de Alain Damasio. C’est un peu sadique, car à la fin, une seule envie, continuer. Un bémol sur la typographie, on retrouve la touche Damasio avec des bulles de textes qui se promènent sur les pages, des tailles différentes… mais je n’ai pas trouvé que cela apportait grand-chose. Peut-être sur la longueur, sera-t-elle plus enrichissante pour le récit ? L’histoire a un petit côté déjà vu (le partage de la mémoire d’autrui), mais quelle plume ! Le style est impressionnant. En un seul chapitre on devine déjà la richesse des personnages, leur profondeur. On découvre une amitié qui réchauffe le cœur et un croquemitaine qui fait sacrément peur. Vivement la sortie du livre !

« Immersion » – Aliette de Bodard (traduction de Bastien Duval et Antoine Mottier)

Comme le texte précédent, cette nouvelle donne presque l’impression d’être également un premier chapitre ! En effet l’univers est très riche et l’auteur développe un concept « d’immerseur » passionnant (il permet à l’utilisateur d’être une personne « augmentée »). J’avais donc envie de voir le texte plus développé. J’étais frustrée à la fin de ne pas savoir ce qui arrivait à l’héroïne. J’aurai bien voulu enchaîner avec un roman. Ce qui est sûr, c’est que maintenant,  je vais lire d’autre textes de l’auteur (enfin le peu qui a été traduit) !

 

« Welcome Home » – Jérôme Noirez (INÉDIT)

Voilà une nouvelle déjantée, complètement trash. Un bon exutoire après une journée pourrie, je me suis franchement bien marrée. Même si le concept est très intéressant et très riche (les personnes fortunées possèdent des espaces en dehors de la réalité ou aucune loi ne s’applique), le format nouvelle convient bien. Il y aurait matière à  développer les concepts de juge, de conscience, de loi. La subréalité décrite est un très bon terreau pour tout cela. Au lecteur de s’arrêter au niveau de lecture qui lui convient.

 

« Un demi bien tiré » – Philippe Curval

Où quand tu te retrouves à demander à ton binôme de lecture de t’expliquer la nouvelle… qu’il te fait un cours sur le paradoxe de Zénon et que tu comprends vaguement… donc si vous le connaissez, le délire de deux piliers de bar cherchant à tester ce paradoxe vous intéressera sans doute, autrement c’est un peu ardu.

 

« Dieu, un, zéro » – Joël Champetier

Voici une nouvelle beaucoup plus convenue. L’écriture est agréable à lire, mais j’ai trouvé la première partie beaucoup trop développée alors qu’elle n’apporte rien à l’histoire (histoire de la vie du mathématicien qui va être embauché dans un laboratoire secret de robotique). L’auteur plante son personnage comme dans un roman, or il n’a que le temps de la nouvelle. Les idées sont intéressantes, mais quelques incohérences sont venues troubler ma lecture. La fin toute mimi rachète un peu tout cela.

 

« Les aventures de Rocket Boy ne s’arrêtent jamais » – Daryl Gregory (traduction de Claire Kreutzberger)

Pas de SFFF* ici, mais un garçon fan de SF, qui s’y réfugie pour supporter sa vie. L’auteur nous raconte avec justesse ce drame. Il ne tombe jamais dans la facilité et relate toute l’injustice de la vie. Chaque mot est pesé et tombe juste. Pas de happy end, pas de mélodrame, « juste » une nouvelle qui vous donne une sacrée claque ! 

 

« Le vert est éternel » – Jean-Laurent Del Socorro (INÉDIT)

Je n’ai pas lu le roman Royaume de vent et de colères, dans l’univers duquel se passe la nouvelle, mais ce n’était pas gênant. Le texte est bien écrit, il nous présente une autre vision de l’Edit de Nantes, mais il ne m’a pas emporté. Je cherche encore le rapport avec le thème de l’anthologie.

 

« Coyote Creek » – Charlotte Bousquet (INÉDIT)

Autre texte hors SFFF, qui aborde de façon originale la maladie d’Alzheimer. La narration par la malade rend le texte très touchant.

 

« Intelligence extra-terrestre » – Stéphane Przybylski (INÉDIT)

On retrouve la façon très particulière de l’auteur de présenter ses récits, avec des alternances entres différentes époques, différents personnages. Si pour un roman, cela est intéressant, j’ai trouvé qu’au format nouvelle cela rendait la lecture difficile. Le texte est trop court pour se faire à ce format et pour pouvoir entrer dans l’histoire. Ayant lu le premier tome du Château des millions d’années, j’ai pu m’y retrouver dans le récit. Sans cette lecture, j’aurai été perdue.

 

« Pont-des-Sables » – Laurent Queyssi (INÉDIT)

Cette nouvelle rappelle celle de Daryl Gregory, mais en moins noir (une bande d’amis, qui va être confrontée à un drame). Ici une pointe d’imaginaire, mais surtout beaucoup de référence à la SF. La narration est très agréable. Lors de la lecture, on se pose beaucoup de questions, notamment sur les motivations des personnages. Ce ne sont pas des interrogations d’incompréhension, mais d’intérêt pour le récit. Il y a beaucoup de sentiments, mais emplis de pudeur. En bref, une lecture très agréable qui donne envie de lire l’auteur.

 

« Versus » – Fabien Clavel (INÉDIT)

Une nouvelle rapide et efficace. La fin est prévisible, mais le tout est très agréable à lire. Du fun, du dynamisme.

 

« Smithers et les fantômes du Thar » – Robert Silverberg (traduction d’Éric Holstein – INÉDIT)

Je m’attendais à de la SF, mais en fait c’est une nouvelle fantastique, qui rappelle les textes de la fin du 19ème siècle, début du 20ème. L’introduction est un peu longue, mais plonge bien le lecteur dans l’univers. C’est bien écrit, mais il y comme un goût de déjà vu et je n’ai pas accroché plus que ça.

 

« Visage » – Mike Carey (traduction de Sylvie Denis – INÉDIT)

Une autre nouvelle que j’ai apprécié. Il y a beaucoup de recherche et l’auteur nous propose un monde très particulier, bien développé (avec des maisons « champignons » qui m’ont beaucoup plu). Il utilise un concept de « visage confisqué », qui est très intéressant. Le lecteur pourra bien entendu faire un parallèle avec le voile, ou pas. En tout cas cette nouvelle provoque énormément de réflexion et j’ai aimé l’écriture de Mike Carey.

 

Pour conclure, cette année mon ressenti global est plutôt positif. Plusieurs textes m’ont énormément plu et ont éclipsé d’autres nouvelles qui m’ont laissée plus indifférente. 

 

La chronique de Blackwolf sur blog-O-Livre.

 

 * : Science-Fiction Fantasy Fantastique

 

D’autres avis chez : Xapur, Boudicca, Vert, Bibliocosme

Retour sur l’anthologie de 2012, de 2013 et de 2014.

n°4 n°1 U

De Force Karine Giebel

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Auteur : Karine Giebel – Edition : Belfond – Parution : 03/03/16  –  528 pages – Prix : 19,50 € – Genre : thriller

  

Quatrième de couverture :

« Le temps de l’impunité est révolu. Le temps des souffrances est venu. » Elle ne m’aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd’hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n’aime pas ainsi. Que m’a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c’est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j’ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j’arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d’entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu’un tabouret au centre de la pièce. J’essuie mes larmes, je m’approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l’enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n’a plus aucune limite. La haine. Voilà l’héritage qu’elle me laisse.

 

Mon avis :

Enfin, ma première lecture de Karine Giebel, depuis le temps que j’en entend parler ! Une lecture pleine d’attente par conséquent, ce qui n’est pas toujours un défi facile à relever pour le livre.

Le prologue est très prenant, avec une ambiance inquiétante, un sombre secret, une enfance sacrifiée… Il nous met l’eau à la bouche. Et le début du roman ne déçoit pas et part sur les chapeaux de roues. Donc un début plutôt enthousiasmant. Le suspens restera entier jusqu’à la fin, qui en veut au professeur Reynier et pourquoi ? avec de nombreux rebondissements. Cependant même si ceux-ci ont été bien amenés, je n’ai pas été tenue en haleine. J’ai tout de même lu le livre très rapidement mais au bout des deux tiers j’attendais la chute. 

L’écriture de Karine Giebel est efficace, elle plante le décor avec précision et maîtrise parfaitement les ficelles narratives du thriller. Mais il m’a manqué un je ne sais quoi pour que la lecture soit plus percutante. J’ai eu l’impression de survoler les personnages, de ne pas rentrer totalement dans la noirceur de leur relation.

Et pourtant, les personnages sont le grand atout de ce livre. Le professeur Reynier, sa fille Maud et sa femme Charlotte semblent être une famille modèle, mais de l’extérieur uniquement. Les relations sont empoisonnées par les rancœurs et le caractère de chacun. Même la gentille Maud, jeune femme brisée, révélera une facette peu reluisante de son personnage. Et il y a bien entendu Luc. Le héros malgré lui, au passé également mystérieux, le garde du corps au grand cœur.

Pour conclure, cette lecture s’est avéré très agréable, avec une palette de personnage fascinante. Cependant il aura manqué un peu de piment pour la rendre très bonne.

 

« Il aimerait pleurer. Aimerait qu’il y ait en ce monde quelqu’un capable de le comprendre.
Capable de le consoler. De le rassurer.
De faire de lui un homme heureux. »

D’autre avis chez : Nanet, AzilisJoyeux-Drille, Zina

Thème 2 Session 2 : thriller