Le Vieil Homme et la Mer de Ernest Hemingway

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Auteur : Ernest Hemingway – Traduit par : Jean Dutourd –  Edition : Gallimard, Collection : Folio  – Parution : 07/01/1972  – 160 pages – prix : 5,8 € – genre : contemporain, littérature américaine

 

Quatrième de couverture:

Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C’est ton droit. Camarade, j’ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ca m’est égal lequel de nous deux tue l’autre.

Qu’est-ce que je raconte? Pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson.

 

Mon avis :

Depuis longtemps j’avais ce livre, qui traînait sur mes étagères. Je l’avait chipé dans la bibliothèque familiale, parmi les livres étudiés au collège par mon frère. Grâce à Bea et au challenge Destockage de pal, j’ai enfin eu le courage de m’attaquer à ce monument de la littérature américaine. Rapidement lu, mais bien difficile à chroniquer. Il a déjà été disséqué par tant de lecteurs, il a été étudié en classe par certains, la préface nous donne d’ailleurs les grand thèmes développés par Hemingway… alors que dire de plus ? à part mon humble ressenti de lecture…

Avant de l’ouvrir, je ne savais pas de quoi allait parler ce livre, j’ai donc découvert page après page, le récit d’un petit bout de vie de deux pêcheurs cubains. Le « vieux », Santiago, a la guigne, il ne pêche plus un seul poisson, du coup les parents du « jeune » qui l’accompagnait lui ont demandé d’aller dans un autre bateau. Le vieux se trouve donc seul, avec sa santé défaillante,  mais sa fierté. Il doit sortir de ce cycle infernal et pour cela il prendra tous les risques. Il va donc partir très loin et pêcher le plus gros poisson qu’il n’ai jamais pris. Mais seul dans son bateau, loin de la terre, le sort va continuer à s’acharner.

Ernest Hemingway décrit avec des mots parfaits le combat de ce vieux pêcheur. D’abord il nous retranscrit sa façon de pêcher, ses gestes, sa patience devant l’océan. Puis il nous embarque dans le bateau de Santiago, on l’écoute parler au poisson, on le voit lutter contre cet énorme espadon. Puis avec tristesse, résignation, on assiste, impuissant, au combat vain contre les requins et à leur repas, laissant le vieux pêcheur épuisé et toujours aussi pauvre. Il est difficile de décrire ce que l’on peut ressentir à la lecture de ce livre, l’histoire peut sembler amère, tout en étant très belle. Santiago ne baisse jamais les bras, malgré ses blessures, sa fatigue, son âge. Il va ramener les restes de la plus grosse prise qu’ai vu son village et forcera l’admiration de tous, même si cela ne le nourrit pas.  Et puis, il y a ce jeune pêcheur, qui veille avec affection sur ce vieux pêcheur et qui nous redonne un peu d’espoir.

Pour conclure, avec des mots très justes et simples, Ernest Hemingway nous fait toucher du doigt le combat hors du commun d’un vieil homme contre la fatalité. Si la chute n’est pas celle que l’on attendait, elle met en exergue le dépassement de soi et l’amitié.

 

« Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En 80 jours, il n’avait pas pris un poisson. »

« Mais l’homme ne doit jamais s’avouer vaincu, dit-il. Un homme, ça peut-être détruit,mais pas vaincu. »

 

D’autres avis chez : Julien le naufragé

Le Contrat Salinger par Adam Langer

 

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Auteur : Adam Langer – Traduit par Emilie Didier –  Super8 Editions  – Parution : 20/08/15  – 460 pages – prix : 20 € – genre : thriller

 

Quatrième de couverture:

Signez, vous ne risquez rien, ou presque…

Journaliste désabusé, Adam Langer retrouve un jour une vieille connaissance : Conner Joyce, auteur de thrillers en perte de vitesse en pleine promotion de son dernier roman.
Ce dernier lui confie avoir reçu une offre ahurissante : un homme d’affaires richissime, lui a proposé d’écrire un roman rien que pour lui moyennant une somme colossale.
Seule particularité, le contrat s’assortit de certaines clauses assez particulières :
1/ le livre rejoindra la collection privée d’exemplaires uniques de l’homme d’affaires, pour lequel ont déjà travaillé des écrivains aussi prestigieux que Thomas Pynchon, Norman Mailer ou J. D. Salinger… et n’en sortira jamais.
2/ Le propriétaire se réserve le droit d’exiger de l’auteur quelques modifications de son cru.
3/ l’accord doit rester absolument secret.
Bientôt, et tandis qu’un Conner visiblement aux abois s’obstine à tout raconter à son ami – lequel se passerait bien de ces révélations –, l’histoire prend une tournure des plus inquiétantes : l’offre n’a évidemment rien de philanthropique, et le contrat désormais signé aura des conséquences imprévues.

 

Mon avis :

Cette histoire d’écriture et d’écrivains célèbres ne pouvait que m’attirer en tant que livrophage invétérée. Le tout annoncé comme thriller, m’a fait définitivement craquer. Et ce livre va tenir ses promesses.

En effet, le début est très axé sur la vie d’Adam Langer, qui explique son parcours de journaliste, puis d’auteur. Il va également introduire le personnage de Conner Joyce, auteur à succès, passés. A travers leurs expériences respectives, on découvre les affres de l’écritures, les romans débutés mais jamais terminés, comment rebondir après un premier livre? mais aussi les tournées dans des librairies quasi désertes, quand la célébrité s’en est allée, l’angoisse de l’avenir quand écriture rime avec nourriture et traites à payer…  L’auteur évoque également avec un œil critique le monde de l’édition, avec les campagnes de promotion, les éditeurs et leur poulain… De quoi prendre un bon bain dans le monde des livres.

Si c’est un des aspects du livre qui m’a beaucoup plu, il y a également la partie thriller. Conner Joyce va céder aux sirènes financière et accepter un drôle de contrat, que d’autres auteurs extrêmement célèbres ont signé avant lui. Je ne vous dirais pas en quoi il consiste, mais celui-ci va le plonger et par ricochet Adam Langer, dans des machinations impossibles. Rebondissements après rebondissements, la fin est un peu rocambolesque, mais l’auteur retombe sur ses pieds.

Adam Langer nous prend à témoin dans cette histoire racontée à la première personne. Il a d’ailleurs poussé le vice jusqu’à donner son nom au narrateur. Avec un style très efficace et entraînant, il nous fait retenir notre respiration jusqu’à la dernière minute.

Les personnages sont peu nombreux, mais on a le temps de les découvrir en profondeur, en les accompagnant dans leur périple. Adam Langer, auteur au foyer sympathique, nous décrit sa vie faite de quatre heures et de couches. Il donne une touche réaliste à l’histoire de Conner Joyce, en indiquant les réactions qu’il aurait eu, toutes beaucoup moins téméraires. Ce dernier est un peu plus nébuleux. J’ai toujours du mal à saisir pourquoi il se confit à Adam Langer, même si celui-ci nous donne son point de vue sur la chose à la fin du livre. Il y aussi l’étrange collectionneur, qui apporte une part de mystère.

Pour conclure, Adam Langer nous présente une vision du monde de l’écriture et de l’édition très intéressant, doublé d’un thriller haletant, parfois un peu trop rocambolesque.

Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes (Edition augmentée)

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Auteur : Daniel Keyes –  Editions : J’ai Lu, collection SF – Parution : 29/08/2012  – 543 pages – prix : 6  € – genre : SF.

 

Quatrième de couverture (pour un peu plus de suspens ne lisez pas le texte que j’ai mis en petit):

Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l’intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l’assistance de la psychologue Alice Kinnian, d’appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d’esprit employé dans une boulangerie. C’est bientôt l’extraordinaire éveil de l’intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l’amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour les facultés supérieures d’Algernon déclinent. Commence alors pour Charlie le drame atroce d’un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner à l’état de bête…

Cette édition augmentée contient, en plus du roman, la nouvelle originale « Des fleurs pour Algernon », ainsi que : l’essai autobiographique Algernon, Charlie et moi.

Mon avis :

Dans le genre classique, que tout le monde conseille, je voudrais… Des fleurs pour Algernon! J’avais un peu peur de m’attaquer à ce monstre de la Science Fiction. La chèvre grise m’a filé un coup de main en me le proposant dans le cadre du challenge Livra’deux pour pal’Addict. Le plus compliqué restant d’en faire la chronique.

En préambule, une petite déception due à la quatrième de couverture qui dévoile la fin du livre. Je pense que j’aurais encore plus apprécié ma lecture si je n’avais pas su comment allait évoluer Charlie. Mais bon, passons, revenons à nos moutons. Le début du livre est très surprenant, il prend la forme d’un journal intime écrit par Charlie, un adulte au QI très bas. Voici la première phrase : « Conte randu n°1 – 3 mars – Le Dr Strauss dit que je devrez écrire tout ce que je panse et que je me rapèle et tout ce qui marive à partir de mintenan. » Je crois que l’auteur n’aurait pas pu trouver de meilleur moyen pour nous faire appréhender le personnage de Charlie, sans tomber dans des descriptions politiquement correctes ou des comparaisons hasardeuses. Charlie en effet est très gentil mais pas très futé, c’est le moins que l’on puisse dire. Il accepte d’être le sujet d’une expérience visant à le rendre plus intelligent, car c’est ce qu’il a toujours voulu, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Le lecteur va pouvoir constater cette évolution, notamment à travers l’écriture de Charlie qui change, en devenant plus complexe, plus riche.

L’auteur répond, ainsi, à la question qu’il s’était posée un jour (on l’apprend dans Algernon, Charlie et moi) : que se passerait-il si l’on pouvait rendre une personne beaucoup plus intelligente ? Le postulat et les réponses qu’apportent l’auteur sont passionnants. Loin de nous dépeindre un monde idyllique où l’accroissement phénoménale de l’intelligence serait sans conséquence, l’auteur explore les questions morales et éthiques, ainsi que les conséquences de cette modification : vaut-il être mieux ignorant et heureux ou intelligent, seul et triste, que se passe-t-il quand on dépasse l’intelligence de ses proches, qu’est-ce que l’intelligence, qu’est-ce qu’un être humain ect.

Ce qui m’a le plus plu, est la description des rapports humains et notamment ceux que Charlie a pu avoir avec sa famille. Il avait tout oublié et les choses lui reviennent par flash back. Mais il a beau être intelligent, il croit deviner son enfance uniquement à travers ses souvenirs. Daniel Keyes décrypte les sentiments, les comportements humains avec des mots très justes. De plus, son écriture est très agréable à lire. Le tout rend la lecture très intense !

J’ai trouvé cela très agréable de continuer ma lecture, après une fin, il faut l’avouer difficile, par l’essai autobiographique Algernon, Charlie et moi. Daniel Keyes revient sur sa vie, l’origine de sa passion pour l’écriture et sur la publication de la nouvelle éponyme qui reçu le prix Hugo de la Meilleure Nouvelle en 1960. On ne peut que se féliciter, que l’auteur est décidé d’en faire un roman six ans plus tard, qui reçu alors le Prix Nebula. L’essai s’insère parfaitement à la suite de la lecture du roman. Je ne suis pas sure que j’aurais apprécié de le lire indépendamment du texte.

Et l’on clôture la lecture de ce livre par la lecture de la nouvelle originelle. Une conclusion logique et une lecture rendue d’autant plus attractive par la lecture de l’essai.

Pour conclure, j’ai beaucoup apprécié la lecture de Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Le sujet de l’augmentation de l’intelligence est tout bonnement génial et l’auteur l’a développé avec génie. L’auteur dissèque les relations humaines avec dextérité rendant la lecture passionnante, mais parfois très dure. Cette édition augmentée permet au lecteur de découvrir avec plaisir l’origine de ce roman (et la vocation d’écrivain de Daniel Keyes), ainsi que la nouvelle a l’origine de tout. Ce qui permet de clôturer plus en douceur cette lecture.

« J’ai relu plus d’une fois mes comptes rendus. J’ai vu l’ignorance, la naïveté puérile et la faiblesse d’esprit de cet être misérable, enfermé dans le noir, qui regarde par le trou de la serrure pour capter un peu de l’éblouissante lumière du monde extérieur. »

D’autres avis (pas forcément sur l’édition augmentée) :  Snow, Ptitetrolle, Jae-Lou, Rose, Sia,  HerbefolTigger LillyLorhkan

n°31 n°8 K

Le Septième guerrier-mage de Paul Beorn

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Auteur : Paul Beorn –  Editions :Bragelonne  – Parution : 20/05/15  – 528 pages – prix : 25 € – genre : Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Lorsque Jal se réveille, perdu et agonisant, il ne se doute pas que sa survie dépendra de son serment. Celui de défendre un village face à l’immense armée conquérante qu’il vient de déserter. Une armée menée par le plus puissant des Guerriers-Mages… Bientôt, de violents cauchemars assaillent le jeune soldat, les souvenirs de douze années de sa vie jusque-là oubliées, et avec eux, des capacités insoupçonnées… Sa promesse lui permettra-t-elle de découvrir ce qu’il est vraiment ?

Mon avis :

J’ai immédiatement saisi ma chance, quand Livraddict a proposé de découvrir ce livre. De la Fantasy, Française en plus, dont j’avais entendu parlé aux Imaginales (l’auteur était présent), je ne pouvais pas résister ! Je remercie donc Livraddict et les Editions Bragelonne pour cette découverte, mais aussi l’auteur, qui avait dédicacé l’ouvrage.

J’ai attaqué cette lecture pleine d’entrain et le texte a répondu à mon enthousiasme. De l’action, du combat, des blessés!!! dès le départ. Voilà une belle entrée en matière (ne soyez pas inquiet, je ne suis pas une sadique pour le coups des blessés, mais ça a son importance dans le récit). On découvre peu à peu les différents protagonistes de l’histoire : Jal et son écureuil Gloutonne, Dame Rikken, Nola… Jal ne se rappelle plus de son passé, mais est animé de réflexes de militaire, a le souvenir de la voix d’un « Maître Hokun ». Même si le coups du héros qui a perdu la mémoire n’est pas nouveau, il a parfaitement attisé ma curiosité. Forcément cette amnésie révèle une histoire sombre et des compétences spectaculaires. Cela tombe bien, puisqu’il se retrouve responsable dans la défense d’une vallée, contre une armée immense. Ce qui en très résumé, représente le thème principal du récit, avec bien sûr la découverte des secrets de Jal, ainsi que des liens qu’il crée avec de nouveaux compagnons.

Paul Beorn retravaille ces thèmes classiques de la Fantasy avec efficacité. Sa plume est facile à lire, avec un bon dosage entre les descriptions de l’univers et l’action. Un petit bémol pour l’écriture des scènes les plus « chaudes », que j’ai trouvé un peu bancale et pas très fluide.

Les différents personnages sont très complémentaires. Jal le guerrier brutal, héros tourmenté aux puissants pouvoirs, Nola la fragile guérisseuse, Rikken la noble farouche, attachée à sa vallée, Odomar le gentil géant…. Le tout forme une jolie troupe assez classique, mais agréable à suivre. Un petit plus pour Gloutonne, qui sort du lot.

Pour conclure, Paul Beorn nous propose une fantasy assez classique, mais bien menée. Des personnages nombreux et attachant, quelques surprises… de quoi passer un très bon moment de lecture.

D’autres avis chez : Licorne, Blackwolf, Unchocolatdansmonroman

Métro Z de Fabien Clavel

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Auteur : Fabien Clavel –  Editions : Rageot Thriller  – Parution : 04/06/14  – 215 pages – prix : 9,90  € – genre : zombie, jeunesse, SF.

 

Quatrième de couverture:

Emma est excédée quand son métro reste bloqué à la station Châtelet. Déjà qu’elle doit s’occuper de Natan, son petit frère autiste… Quand une explosion retentit dans le wagon voisin, elle se rue, paniquée, dans les couloirs envahis par une épaisse fumée jaunâtre. Emma réalise que tous les accès sont condamnés et que Natan n’est plus avec elle ! Partant à sa recherche, elle observe le comportement étrange et terrifiant des autres passagers : indolents, marmonnant, les yeux dans le vague…

 

Mon avis :

Ce qui est bien quand on participe à un challenge sur le blog La prophétie des ânes, c’est que Cornwall se décarcasse pour nous proposer plein de concours. Il n’y a pas que ça de bien, je précise. Pour le zombie challenge, elle fait même des bilans romancés!!! L’hallu. Bref,  Métro Z a atterri chez moi dans le cadre du zombie challenge.

J’ai trouvé le début du livre vraiment bien fait. Il se place du point de vue d’Emma, une adolescente qui a bien du mal a accepter la vie avec son frère autiste. On la découvre faisant un trajet en métro, en ayant la responsabilité de ramener son petit frère. J’ai trouvé les mots de l’auteur très justes pour faire passer les sentiments d’Emma.  C’est bien l’une des grandes richesses de ce livre, la description des rapports humains, quand ceux-ci ne sont pas forcément évident. Comme le titre et la couverture le laisse présager (et la quatrième de couverture), il va aussi y avoir des zombies ! Là encore les choses sont très bien introduites, petit à petit le lecteur comprend ce qui s’est passé et quelles en sont les conséquences, du genre votre voisin dans le métro qui se met à mâchouiller une autre personne. C’est assez effrayant d’imaginer la situation en reconnaissant les lieux cités, qui, en plus, n’a pas déjà eu peur en imaginant un attentat dans le métro parisien ? Les évènements s’enchaînent ensuite rapidement, les couloirs se remplissent de cadavres et de sang… difficile alors de s’arrêter dans sa lecture ! Un seul regret avec une fin un peu expéditive, qui laisse le lecteur dans l’expectative.

Fablien Clavel maîtrise très bien son histoire et la sert parfaitement par son écriture. Tout est bien rythmé, le suspens est angoissant, les courses dans les couloirs et les galeries du métro parfaitement décrites. On en frissonne.

La couverture, d’ailleurs, met tout de suite dans l’ambiance, on se voit bien se retrouver face à une silhouette comme ça, au détour d’un tunnel de métro (dans l’hypothèse où l’on fuirait face à des zombies, bien sûr).

Les héros sont des personnages que l’on pourrait croiser. Ils n’ont pas de pouvoirs surhumains, mais des réactions bien humaines. Emma aimerait plus d’attention de la part de ses parents et trouve que son frère lui fait beaucoup d’ombre. Quand tout explose, elle pense en premier lieu à sa survie, mais elle va vite retourner vers son frère. Cette aventure va lui permettre de grandir. C-Byl qui apparaît plus tard dans le récit, apporte un autre point de vue sur la vie, avec certes une enfance sans frère autiste, mais des parents absents, des problèmes d’argent…

Pour conclure, ce roman jeunesse plein d’action, rempli de zombies, va permettre d’aborder des sujets plus graves comme l’autisme, les différences de milieux sociaux, la manipulation de la presse… ce qui m’a très agréablement surprise. Fabien Clavel offre à ses lecteurs un très bon divertissement, tout en les faisant réfléchir. Ce récit plaira aux jeunes, mais aussi aux plus vieux! Le petit bonus pour les néophytes du genre, un dossier spécial zombie.

 

« Il ne faut pas sortir de cette espèce de transe zombie, ces herrants hypnotisés par leur propre mouvement.
Peu à peu, elle éprouve l’envie d’être comme eux. De ne plus rien éprouver. Ils semblent si calmes, apaisés. Ils ont construit des murs autour d’eux, infranchissables. Même en nombre, ils sont seuls, isolés.
Une étonnante paix se dégage de leur discipline de fourmis. Emma pourrait oublier tous ses problèmes si elle les imitait. Ne plus s’attacher. Ne plus souffrir. Faire que cette minute se dilate, encore et encore. A jamais »

 

D’autres avis chez : AcroBlackwolfCornwall, ElessarLelf, Mutinelle,…

 

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