Aeternia, tome 1 : La marche du prophète de Gabriel Katz

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Auteur : Gabriel Katz –  Couverture : Aurélien Police  – Editions : Scrineo – Parution :  22/01/15 – 375 pages – prix : 20€ – genre : Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il choisit de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos. À Kyrenia, où l’on adore la Grande Déesse et les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte éclate entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang. Le plus violent des combats est celui que l’on mène contre ses propres croyances.

Quelques mots :

Je l’attendais de pied ferme, ce nouveau livre de Gabriel Katz, car j’avais adoré la trilogie Le puits des mémoires (T1, T2, T3), même si j’avais moins apprécié La maîtresse de guerre.

 

Mon avis :

Autant vous prévenir, l’auteur va s’amuser avec le lecteur. Le récit commence avec Leth Marek qui arrête son activité de Gladiateur et qui prévoit de profiter d’une retraite bien méritée avec ses fils. Bien entendu, ce ne sera pas le cas. On se retrouve avec le pauvre Leth qui ne tient plus qu’à la bouteille et à la vengeance. Il va se retrouver embarqué dans une guerre ouverte entre une nouvelle religion, celle du Prophète et une plus ancienne et établie, celle de la déesse. Il pense ainsi obtenir vengeance. Parallèlement à cette histoire, nous allons suivre celle d’un jeune clerc qui perd sa vision idyllique de la religion en découvrant les jeux de pouvoirs et l’hypocrisie au sein du clergé. Le récit ne connaît pas de temps morts et va évoluer à coups de batailles et d’intrigues, pour porter le lecteur jusqu’à la fin et un monstrueux cliffhanger. Si le retournement de situation finale ne m’a pas surprise plus que ça (je sentais que quelque chose allait arriver), il laisse prévoir un tome deux final assez différent du premier et encore plus noir.

Le récit de Fantasy est assez classique, mais très efficace. Les mots sont percutants et Gabriel Katz gère très bien le rythme de son récit.

Les personnages ont du caractère. Leth Marek avec sa bonhomie et surtout sa hache, m’a beaucoup plu. Son dernier combat dans l’arène est un très grand moment, qui m’a bien fait rire. Mais mon préféré est sans doute Desmeon, un combattant hors pair, insaisissable et plein d’humour. D’où le vient le grand tatouage qu’il a dans le dos? Les interrogations sont nombreuses et j’espère trouver toutes des réponses dans le tome 2.

Mention spéciale pour la couverture, encore une magnifique réalisation d’Aurélien Police qui évoque bien l’esprit du livre.

Pour conclure, une lecture très entraînante, qui se lit d’une traite et qui donne envie d’enchaîner sur la suite immédiatement.

« Il leva les yeux vers la statue recouverte d’or qui trônait sur la plus haute coupole du Temple et, pour la première fois, il se mit à douter de la Déesse elle-même. Pourquoi maintenant ? A l’endroit le plus sacré du monde ? Sa foi peu à peu, s’effritait… Car le Haut Temple, où il avait cru se hisser au plus près de la Déesse, était plus trouble, plus cynique et plus dangereux q’une maison de passe. »

D’autres avis chez : Dup, Blackwolf, Sia, Lelf, Ptitetrolle…

n°27

Bara Yogoï de Léo Henry, Jacques Mucchielli et Stéphane Perger

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Auteurs :  textes de Léo HENRY et Jacques MUCCHIELLI, Illustrations de Stéphane PERGER  – Editions : Dystopia – Parution :11/06/10- 150 pages – prix : 10€ – Genre : Science fiction, nouvelles

 

Pitch :

Yama Loka terminus receillait les témoignages des habitants de Yirminadingrad. Une ville qui n’est pas encore sortie de terre, a déjà été détruite, n’a jamais pu exister… Henry, Mucchielli et Perger en évoquent les marges rêvées : Bara Yogoï est composé de sept légendes, sept vérités disjointes, sept contes sans clé.

 

Mon avis : 

Ce livre m’intriguait depuis un bout de temps du fait de sa couverture. Oui, parfois cela tient à peu de chose. Il faut dire que les livres des Editions Dystopia sont toujours de très beaux objets. J’ai donc franchi le pas et découvert le premier livre publié par cette maison d’Edition il y a 5 ans. C’est un objet littéraire étrange, qui est proposé au lecteur. Il mélange textes et illustrations (7 et 7), fruits de la collaboration de Léo HENRY et Jacques MUCCHIELLI à l’écriture et de Stéphane PERGER pour les illustrations. Je ne reviendrai pas sur leur façon de travailler, mais je vous invite à écouter l’interview réalisée par ActuSF.

Ces sept textes se placent dans l’univers de Yirminadingrad, ville imaginaire de l’Europe de l’Est développée dans leur précédent opus : Yama Loka Terminus. Je ne l’ai pas lu, mais cela ne m’a pas gêné pour embarquer dans cet univers étrange. Les liens entre les textes n’ont rien d’évident, à part la destruction plus ou moins avancée, une humanité qui survit, un monde en déliquescence…. 

A travers des  tranches de vie, des portraits, le lecteur va pouvoir approcher un peu ce monde. Dans PlaylistShuffle, nous allons être pris comme témoins par un chauffeur de taxi, qui roule sans but et pleure la mort de son frère sur fond de ville fantôme. L’ambiance n’est pas sans rappeler celle des polars.

La ville aura une place plus importante dans Tom + Jess = Love, elle devient presque un personnage. Le changement d’ambiance entre les deux textes est surprenant et est brillamment porté par un vocabulaire étrange, mélange d’argot de banlieue et de vocabulaire plus soutenu.

Chaque personnage est surprenant et différent des précédents. Dans Enfer périphérique numéro 21, nous allons suivre Le Protecteur, qui ne souhaite pas mourir pour laisser la place à sa réincarnation suivante. Il participe au récit globale, en ayant eu un rôle à jouer dans les guerres et les destructions qui en ont résulté.

Ces guerres sont d’ailleurs évoquées dans A propos d’un épisode méconnu des guerres coloniales motherlando-mycroniennes. Ce texte m’a beaucoup intrigué. On change complètement de cadre, de forme de récit, une fois de plus. L’histoire prend la forme d’un conte africain, on pourrait presque imaginer un griot raconter la rencontre entre l’enfant (qui n’est pas ce qu’il semble être) et l’étranger, des dieux se joue des morts. Mais que se passe-t-il réellement, qui est qui? Les auteurs nous perdent un peu, une seule certitude, la destruction est toujours là, la guerre omniprésente.

Le lecteur va pouvoir comprendre les effets de celle-ci dans L’atmosphère asphyxiante dans laquelle nous vivons sans échappée possible. C‘est le texte que j’ai préféré. Il se découpe en trois parties. La première très déroutante, décrit des humains-animaux, ne fonctionnant que dans un objectif de survie, ne comprenant pas ce qu’il leur arrive. Les deux parties suivantes parlent du même site, Bara Yogoï, mais avec à chaque fois plus de recul. La présentation de ces trois points de vue est une véritable réussite.

En mauvaise compagnie pourrait être le « Un jour après » de toutes ces guerres. Un prisonnier erre seul dans une cité carcérale vide. Comment rester sain d’esprit dans ce cadre?

Délivrances apparaît comme l’ovni du livre. L’histoire de Yirmin, dont la destinée est de combattre la monstrueuse Scolopendre, nous est présentée de façon mythique. Que fait ce récit ici? Quelle est sa place? Est-ce une légende racontant le passé de ce monde? Autant de questions qui resteront sans réponse.

Je n’ai pas évoqué les illustrations, car j’y suis restée hermétique (à part la couverture). Peut-être la faute de la lecture en numérique, en noir et blanc.

Pour conclure : La lecture de Bara Yogoï ne s’avère pas simple, les liens entre les différents récits ne sont pas évident, certaines histoires très abstraites. Mais, les textes sont portés par une véritable richesse stylistique. L’univers très noir, est riche et mystérieux. Il faut se laisser porter et découvrir ce monde étrange.

 

Plus d’information sur Yirminadingrad.

D’autres avis chez : Efelle, Noosfere

n°28

n°1 n°1 

Havrefer, tome 1 : Le Héraut de la tempête de Richard Ford

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Auteur : Richard Ford – Traduction : Olivier Debernard – Couverture : Benjamin Carré  – Editions : Bragelonne – Parution :  18/03/15 – 480 pages – prix : 22€ – genre : Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Bienvenue à Havrefer… Sous le règne du roi Cael l’Unificateur, la vaste cité portuaire de la côte sud a été, durant des années, un symbole de puissance, en maintenant une paix fragile sur les Etats Libres. Mais aujourd’hui, une ombre grandissante plane sur la cité en la personne du redoutable seigneur de guerre des Elharim, Amon Tugha et de son messager qui est parvenu à s’introduire dans la cité pour exploiter en leur faveur les réseaux criminels souterrains. Lorsqu’en plus une sombre et terrible magie, depuis longtemps oubliée, semble réapparaître, cela pourrait bien être le début de la fin !

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Le Fossoyeur de Adam Sternbergh

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Auteur : Adam Sternbergh – Traduction : Florence Dolisi – Couverture : Aurélien Police  – Editions : Denoël, collection Lunes d’Encre – Parution :  13/05/2015 – 264 pages – prix : 19,90€ – genre : SF, thriller

 

Quatrième de couverture:

«Tous les cimetières sont pleins, depuis longtemps.»

Il se fait appeler Spademan, le Fossoyeur, presque un nom de super-héros. Vous ne saurez jamais son vrai nom. Il a été éboueur. Un jour, il a trouvé un bébé dans un sac-poubelle. Quelques années plus tard, sa femme est morte dans la série d’attentats radioactifs qui a vidé New York de ses habitants.

C’était il y a longtemps : une autre vie.

Maintenant, Spademan est tueur à gages. Il est resté dans les ordures, mais son salaire a considérablement augmenté. Il n’est pas sexiste : homme, femme, il s’en fout. Vos raisons, il s’en fout. D’ailleurs, le fric aussi il s’en fout.

Et quand on lui demande de tuer la fille du richissime prédicateur T K Harrow, une gamine qui vient tout juste d’avoir dix-huit ans, il n’y voit aucun problème. Mais dans la toile de Harrow, pour la première fois de sa sinistre carrière, Spademan n’est pas la plus grosse araignée.

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Ancien malade des hôpitaux de Paris de Daniel Pennac

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Auteur : Daniel Pennac – Editions : Gallimard, collection Folio – Parution : 29/01/2015  – 78 pages – prix : 4,60 € – genre : contemporain, nouvelle

 

Quatrième de couverture:

« Quand je pense ! Quand je pense au sang d’encre que je me suis fait pour lui ! Quand je pense ! Quand je pense qu’à cause de ce clown j’ai failli larguer la médecine ! Quand je pense ! Quand je pense que mon coeur a cessé de battre dix fois dans la nuit ! » 

Cette nuit-là, le docteur Galvan trouva la foi, la perdit, la retrouva, la perdit à nouveau, et ainsi de suite car la nuit fut longue. Il fallait qu’il le raconte à quelqu’un. Désolé que ce soit vous.

 

Quelques mots :

J’étais une grande fan de Pennac, il y a longtemps, à la sortie de Au bonheur des ogres. Depuis j’avais un peu perdu de vue les publications de Daniel Pennac. Je remercie Livraddict et Folio de m’avoir permis de lire l’une de ses dernières parutions.

 

Mon avis :

Point de roman ici, mais une nouvelle. L’auteur nous fait partager la place de l’auditeur anonyme, du monologue de Galvan, aspirant urgentiste, il fût un temps. Dans ce petit texte, les chirurgiens vont se faire tailler un short avec brio. Pas un en réchappera, dans cette course au diagnostic digne d’un épisode du Dr House. Le rythme est effréné jusqu’à la fin, qui offre une chute inattendue.

Le texte est très bien écrit, rien à redire. Mais voilà, je n’ai pas accroché. Les sketchs ne m’ont pas fait rire et j’ai surtout relevé les incohérences de l’histoire, du genre : comment un patient pourrait feindre tous ces symptômes ? La presque toute fin à sauver  ma lecture, quand Galvan craque.

Si les diagnostiques font penser à Dr House, il n’y a malheureusement pas de personnage de sa trempe pour donner du caractère à cette histoire. Il y a certes le personnage de Galvan. Il m’est apparu très fade au début du texte, préoccupé uniquement par sa future carte de visite, son coup d’éclat à la fin de sa nuit de garde est venue redorer son blason. Mais il n’a pas suffit.

Pour conclure, malgré une très bonne écriture, je suis passée complètement à côté de ce texte. Quelques scènes amusantes, un final tonitruant, mais insuffisant.