Les retombées de Jean-Pierre Andrevon

 

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Auteur : Jean-Pierre Andrevon  – Editions : Le passager clandestin, collection Dyschroniques – Parution : 20/03/15 – 120 pages – prix : 7 € – genre : Science Fiction

 

Quatrième de couverture:

En 1979, Jean-Pierre Andrevon imagine un coin de France, le jour d’Après.

 

Quelques mots :

Libfly a étendu son opération La voie des Indés sur toute l’année. L’occasion de découvrir ou de faire découvrir des maisons d’éditions indépendantes. Je connaissais déjà Le passager clandestin, cette opération est l’occasion de vous en reparler.

 

Mon ressenti :

La quatrième de couverture est sibylline, mais associée à la couverture, on comprend exactement à quel jour d’après l’histoire fait allusion. C’est ce qui m’a intéressé dans cette novella, publiée à nouveau près de 30 ans après sa parution, mais toujours d’actualité. Que ce passerait-il le lendemain d’un incident nucléaire ? On peut se poser la question après ce qui c’est passé au Japon, à Tchernobyl… Elle est sans doute encore plus réaliste qu’à l’époque où a été écrit ce texte. Même si l’histoire semble évidente, voir toute tracée, elle ne l’est pas! L’auteur nous attache aux pas de François, pas le jour d’après mais les minutes après une violente explosion, qui laisse supposer un accident ou une attaque nucléaire. Comme les protagonistes du récit, nous sommes dans l’interrogation : que s’est-il passé? Accident? Guerre ? Que faire ? Nous  allons suivre plusieurs personnages d’abord dans une course instinctive de survie, puis à travers leur premiers contacts ente rescapés, puis avec les autorités. Comme eux on ne saura pas ce qu’il en est, l’auteur nous laisse dans le brouillard le plus complet.

Ce parti pris de ne pas nous donner toutes les clés de l’histoire est très intéressant. Il nous pousse à la réflexion. Comment réagirions-nous dans ce type de situation? Que ferait l’état? Ici l’auteur nous présente un retournement aux allures totalitaire. Les survivants (enfin ceux que l’on suit) sont recueillis dans un campement, l’opération fait rapidement penser à un internement dans un camps de concentration. Mesures de précautions ou éradications? Les parallèles avec les camps de concentration de la deuxième guerre mondiale sont permanents. Seule ombre au tableau de cette lecture, la réflexion c’est bien, mais j’aurais bien aimé savoir ce qui c’était réellement passé et ce qui se tramait à travers ces camps.

Le texte est très bien écrit, il est très réaliste. Le lecteur peut facilement s’identifier aux personnages et imaginer se retrouver dans la même situation. en le refermant, je n’avais qu’une envie : ouvrir la porte, voir un peu de verdure dans le jardin entendre les oiseaux.

Au final, l’auteur nous propose un texte très sombre qui amène le lecteur à se poser de nombreuses questions sur ce qui arrive dans ce livre et d’une façon plus large sur l’impact qu’aurait un incident nucléaire dans notre pays. Le plus de cette collection : enfin de volume, il y a des informations sur le contexte dans lequel a été publié ce texte au départ.

 

  n°19 

L’héritage des rois-passeurs de Manon Fargetton

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Auteur :  Manon Fargetton – Couverture : Marc Simonetti – Editions : Bragelonne – Parution : 14/04/2015  – 312 pages – prix :  20 € – genre : fantasy

 

Quatrième de couverture:

Ombre, univers peuplé de magie, et Rive, le monde tel qu’on le connaît, sont les deux reflets déformés d’une même réalité.

Enora est unique : elle peut traverser d’un monde à l’autre. Lorsque sa famille est décimée par des assassins masqués, elle se réfugie au seul endroit où ses poursuivants ne peuvent l’atteindre. Au royaume d’Ombre, sur la terre de ses ancêtres. Là-bas, Ravenn, une princesse rebelle, fait son retour après neuf ans d’exil passés à chasser les dragons du grand sud. Sa mère, la reine, est mourante. Ravenn veut s’emparer de ce qui lui revient de droit : le trône d’Ombre. Et elle n’est pas la bienvenue.

Deux mondes imbriqués. Deux femmes fortes éprouvées par la vie. Deux destins liés qui bouleverseront la tortueuse histoire du royaume d’Ombre.

Quelques mots : 

En ce joli mois d’avril, mois de Manon Fargetton sur Book En Stock, j’ai pu  découvrir une auteur passionnante à travers ses réponses à nos interrogations. J’ai pu tester sa plume jeunesse en lisant Le suivant sur la liste. Pour couronner le tout Book En Stock et Bragelonne m’ont permis de découvrir sa plume adulte à travers cette nouvelle lecture, je les en remercie !

Mon ressenti :

Accrochez-vous pour le démarrage, ça part à toute vitesse! Un début dans sa construction, qui n’est pas sans rappeler d’ailleurs des récits plus jeunesse. Le lecteur a à peine le temps de se faire aux différents protagonistes de notre monde, que patatras meurtres, courses poursuite … et l’on se retrouve dans un autre monde, miroir du notre. Pouvoirs magiques se révèlent et destin hors du commun. Rajoutons un peu de dragons, une dose d’amour…. et l’on obtient une lecture très addictive qui vous tient en haleine jusqu’à la fin.

J’ai beaucoup apprécié ce concept d’univers parallèle au notre, l’un avec magie, l’autre sans. La façon de passer de l’un à l’autre est également surprenante! Le récit est très dynamique, très découpé. Il alterne avec des extraits d’encyclopédie, qui permettent d’en savoir plus sur l’histoire d’Ombre et des rois-passeurs, sans couper le rythme du récit. Je me rend compte que c’est un ressort narratif que j’aime beaucoup. Cependant, j’aurais souhaité, parfois, que l’auteur prenne plus son temps, nous fasse découvrir plus en profondeur ce monde ou encore les personnages. Ils possèdent un sacré potentiel qui n’est qu’effleuré.

Les personnages féminins sont un vrai plus de ce livre. Enora, qui se retrouve orpheline le jour de son anniversaire, est déterminée, intelligente mais obnubilée par sa vengeance. Mon personnage préféré de l’histoire. Ravenn, princesse rebelle qui zigouille des dragons, rien que ça! et qui ne reste pas à attendre le prince charmant, n’est pas en reste. Des héroïnes à fort caractères. Les personnages masculins ne sont pas les derniers niveau charisme, même si leur parcours peut comprendre quelques fausses notes.

Pour conclure, c’est une fantasy pleine d’action que nous propose Manon Fargetton. Entraînante, sans temps mort, elle n’est pas contemplative. Seul bémol, une fin un peu rapide et un univers qui aurait pu être plus développé. Mais c’est une façon efficace ce donner envie de lire d’autres histoires se passant dans le même univers.

D’autres avis chez : Licorne, Dup

  n°20

Un océan d’amour de Grégory Panaccione & Wilfrid Lupano

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Scénario : Wilfrid Lupano, Dessin : Grégory Panaccione – Editions : Delcourt, Mirages – Parution : 29/10/2014  – 222 pages – prix : 24,95 € – genre : BD

 

Quatrième de couverture:

Ce livre ne contient que des idées pêchées au grand large par Wilfrid Lupano, selon des techniques artisanales respectueuses de l’environnement culture, et mises en boîte à la sardinerie graphique Panaccione, Milan, Italie (Union européenne).

Ingrédients : océan (eau, sel, détritus), amour (eau de rose, baisers, mariage), sardines, mouettes, crêpets, homard, Bigoudènes endeuillées, sauce (aventure, suspense, second degré, drame sentimental, rebondissements absurdes, gags désopilants), Che Guevara (0,5%), arômes artificiel de Vierge Marie.

Garanti sans dauphins, sans textes ni onomatopées.
Peut contenir des traces de pictogrammes.

A consommer de préférence avant que l’océan ne fasse plus rêver.

Valeurs nutritionnelles pour 100 grammes
Valeur énergétique : plein.
Protéines (naufrages, tempêtes, action, poésie, voyages) ……………65 g
Glucies (paysages, sublimes, mélodrames sirupeux) ………………….35 g
Lipides (humour gras, moralisme) ……………………………………………0 g

 

Avec une quatrième de couverture comme ça, comment ne pas être déjà séduit ? Ce lauréat du Prix de la BD Fnac 2015 m’avait déjà tapé dans l’oeil, comment ne pas craquer quand il a été proposé dans le cadre de La BD fait son festival 2015 de Priceminister ? Réponse : impossible.

Mon ressenti :

Me voilà donc avec ce bel objet entre les mains. Avant de l’ouvrir, je l’ai examiné sous toutes les piqûres. Cette présentation en forme de boîte de sardine est bien amusante et très réussie. L’histoire est parfaitement introduite par la couverture : une Bigoudène attendant le retour de son marin-pêcheur  de mari. Les principaux protagonistes de ce récit sont annoncés : le pêcheur, sa femme et l’océan (un trio qui me parle, ayant grandi en Bretagne au bord de la mer). En quelques pages, la routine de ce couple est retracée : la journée commence, madame fait le petit déjeuner et prépare le panier repas de monsieur, qui part ensuite à la pêche. Mais cette fois-ci la routine s’enraye et monsieur ne revient pas. Madame la Bigoudène va alors déployer les grands moyens pour le retrouver (voyance, voyage à cuba….), pendant que Monsieur le Pêcheur fera tout pour rentrer (affrontant pirates, tempêtes…).

Il est bien difficile de vous parler en quelques mots de cette magnifique histoire sans parole. Enfin, plutôt sans texte, car il n’y a pas de bulle, les paroles on les devine. Mais sans texte ne veut pas dire sans histoire, car celle-ci est très dense. Elle balaiera la vie des ports rythmée par la pêche ; les difficultés du métier de marin-pêcheur : naufrage, tempête, collision avec les cargos, petit pêcheurs versus bateau-usine, ressource en poissons ; tout en abordant des problématiques environnementales : surpêche, pollution des océans, dégazage sauvage… Le tout est abordé avec finesse, sans que le lecteur s’en rende immédiatement compte, tant il est plongé dans l’aventure palpitante de Madame la Bigoudène et de Monsieur le Pêcheur. De l’aventure il y en a, avec des rebondissements, des situations incroyables, des prises d’otage, du people…. On ne s’ennuie pas. Le tout est assaisonné avec une grosse dose d‘amour et d’humour. L’équilibre est parfait.

Ce scénario très réussi de Lupano, est parfaitement porté par les illustrations de Panaccione. Les personnages sont très expressifs, les situations croquées au détail près, qu’on en vient à oublier qu’il n’y a pas de bulles. Les paysages sont magnifiques, Grégory Panaccione a su retranscrire les lumières si particulières qu’il peut y avoir sur l’océan atlantique. 

Au final, cette lecture m’a donné du baume au cœur. C’est un condensé d’amour, d’humour, permettant de porter de graves problématiques avec légèreté. L’habileté du scénario n’a d’égal que la qualité des illustrations. Un véritable coups de cœur, merci à Grégory Panaccione & Wilfrid Lupano pour cet Océan d’amour ! 

Le suivant sur la liste de Manon Fargetton

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Auteur :  Manon Fargetton – Editions : Rageot Thriller – Parution : 18/02/2014  – 266 pages – prix : 9,90 € – genre : Thriller, Jeunesse, SF

 

Quatrième de couverture:

 Izia bifurqua dans la rue du collège. Elle consulta sa montre. Parfait. Izia collectionnait les mots sur son carnet de liaison et se faisait un devoir de ne jamais arriver à l’heure. Elle leva un sourcil étonné en apercevant Nathan qui déboulait sur son vélo à l’autre bout de la rue. Elle s’apprêtait à traverser en snobant le passage clouté lorsqu’une Mercedes aux vitres teintées surgit du carrefour. Trop vite. Beaucoup trop vite.

Elle distingue sans peine le regard déterminé du conducteur qui enfonçait la pédale d’accélérateur.
La voiture était déjà sur Nathan.
Elle cria.

A force de voir le nom de Manon Fargetton sur la blogosphère, j’avais très envie de découvrir ses écrits. Quelle belle occasion que « Le mois de » sur Book En Stock! J’ai choisi de commencer par ce thriller pour adolescent.

Mon ressenti :

On rentre dans l’histoire immédiatement. Le premier contact se fait avec Nathan, en 3ème, qui, pianotant sur son ordi, a fait une découverte extraordinaire, tout en s’occupant de sa petite sœur. Quelques pages suffisent à le rendre sympathique et là, premier choc : il se fait écrasé (l’auteur ne nous ménage pas)! Autant dire que le ton est donné : suspens et actions ! Le titre le laissait supposer, rien d’agréable n’est promis aux héros de cette histoire. Nous allons suivre la course endiablée de quatre adolescents, qui cherchent à savoir qui ils sont, tout en étant poursuivi par un groupe obscure d’activistes, qui souhaitent leur mort, sur un fond de manipulation génétique…

Le rythme est effréné comme dans un film d’action, chapitres courts, changement de narrateurs. Manon Fargetton maîtrise parfaitement toutes les ficelles du thriller. On a l’impression de courir tout le long de la lecture, n’ayant qu’une envie, reprendre son souffle. Autant vous dire que les pages défilent. Seul bémol, j’aurais souhaité un peu plus aller au fond des choses, avoir plus de descriptions. Mais ce manque pour moi, s’avère être un atout pour le public cible.

Ce public va d’ailleurs pouvoir se retrouver dans nos héros. On a un peu tous les stéréotypes du collège : le rebelle Samuel, Izia la discrète, Morgane la star de l’école, Nathan le studieux et Timothée qui ne rentre dans aucune case. Ces personnages sont très crédibles et ont toutes les préoccupations d’adolescents d’aujourd’hui : premiers émois, l’impact du regard des autres, la place dans le groupe ou encore la vie avec des parents séparés. Mon préféré reste Nathan, vous me direz qu’il a été écrasé, certes…

Au final, une histoire très bien construite pour les adolescents. Des héros charismatiques, du rythme, une enquête étonnante, des menaces de morts… le tout parfaitement lié.

 

D’autre avis chez : Ptitetrolle, Phooka

n°18 n°7

Les Outrepasseurs, tome 2 : La Reine des Neiges de Cindy Van Wilder

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Auteur : Cindy Van Wilder – Editions : Gulf Stream  – Parution : 04/09/2014 – 364 pages – prix : 18 € (Ebook : 11,99€) – genre : Urban Fantasy, young adult

 

Quatrième de couverture:

Les Outrepasseurs viennent enfin de capturer la dernière fée libre, Snezhkaïa la Reine des Neiges. Ils ignorent qu’ils viennent de déclencher une malédiction qui risque de les anéantir. Peter, qui supporte de moins en moins de se plier à la volonté de Noble, tente de retrouver le Chasseur pour mettre fin à cette lutte séculaire…

 

Quelques mots :

Si vous n’avez pas lu le tome 1, il va être très difficile de ne pas vous spoiler, je préfère vous prévenir (d’ailleurs la quatrième de couverture vous donne pas mal d’infos). Si vous avez lu mon avis sur le tome 1, vous avez vu qu’il m’avait beaucoup plu. Tellement, que j’ai décidé de lire le tome 2 le mois suivant.

 

Mon ressenti :

Le tome 1 se termine sur de nombreuses interrogations, que ce soit sur les personnages du « présent » (Peter et ses camarades), que ceux du « passé » (les ancêtres des Outrepasseurs). Que va-t-il arriver au premier, que sont devenus les second? comment va se dérouler ce second tome??? Si vous vous rappelez, le premier tome s’est beaucoup déroulé dans le passé, au temps où les premiers Outrepasseurs ont été maudits par un fé, le Chasseur. J’avais d’ailleurs regretté qu’il se passe autant dans le passé, même si la construction était très originale. Dans ce tome 2, tout change et l’histoire se passe presque exclusivement dans le présent. Le rythme du récit est très dynamique et l’histoire addictive. On a affaire à un récit, certes plus classique dans la construction, mais que j’ai trouvé très jouissif à lire. C’est simple, je l’ai commencé un soir et fini le lendemain midi! 

Au niveau de l’histoire, nous allons donc retrouver Peter, Shirley et les autres jeunes Outrepasseurs en plein entraînement. Le livre débute sur la capture d’un fé. Car surprise ! si le lecteur était inquiet de l’avenir des Outrepasseurs dans le tome 1, « Comment allaient-il survivre à la malédiction??? », il les retrouve dans le tome 2, profitant de cette « malédiction » qui s’est avérée être une manne financière et une source de pouvoir. J’ai beaucoup apprécié ce retournement de situation, même si je abbore ce que font les Outrepasseurs de leur pouvoir, à savoir capturer les fés pour les exploiter. Mais les fés ne sont pas démunies et vont pouvoir à leur tour faire basculer la situation. L’auteur se joue de la moral des contes de fées, pour notre plus grand étonnement! Je ne vous en dirais pas plus, à vous la découverte !

Ce deuxième opus permet d’en apprendre plus sur chaque personnage et sur les maisons qu’ils représentent. J’appréciais déjà beaucoup Peter, de la maison du Goupil, dans le tome 1. Cette nouvelle lecture vient renforcer ce sentiment, Peter va être le seul à se rebeller contre les actions des Outrepasseurs envers les Fés. Au risque de sa vie, il va s’accrocher à ses convictions et essayer de remédier au mal perpétré par les Outrepasseurs.

Au final, ce deuxième tome est très différent du premier, beaucoup plus classique dans sa construction. On retrouve tous les éléments qui font la réussite d’un livre pour young adult (héros charismatiques, actions…), tout en gardant une grande originalité dans l’histoire. Il se dévore d’une traite et si le lecteur reste sur sa faim, c’est juste parce qu’il n’a pas le tome 3 à se mettre sous la dent!

 

D’autres avis chez : Trolle, Phooka, …

 

n°15 n°6