Les Annales du Disque-Monde, tome 01 : La Huitième Couleur de Terry Pratchett

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Auteur : Terry Pratchett  – Traducteur : Patrick Couton – Editions : Pocket, collection Pocket fantasy  – Parution : 07/01/2011 – 286 pages – prix : 6,80 € – genre : fantasy

 

Quatrième de couverture:

Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde se balade à dos de quatre éléphants, eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande Tortue…Oui, c’est le Disque-monde… Les habitants de la cité d’Ankh-Morpork croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l’air tellement inoffensif, bonhomme chétif, fidèlement escorté par un Bagage de bois magique déambulant sur une myriade de petites jambes. Tellement inoffensif que le Patricien avait chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la Guilde des Voleurs et celle des Assassins ; mission périlleuse et qui devait les conduire loin : dans une caverne de dragons ; peut-être jusqu’au Rebord du Disque. Car Deuxfleurs était d’une espèce plus redoutable qu’on ne l’imaginait : c’était un touriste…

 

Ahhh Pratchett… Un monument auquel je ne m’étais pas encore attaqué, qui me faisait peur d’ailleurs, au point de ne pas acheter ses livres. Mais Jae m’a offert ce premier tome, et un objectif de couleur pour un challenge m’a motivée. Les dés étaient jetés.

Mon ressenti :

Dur dur de commencer un livre encensé par tant de personnes, de plus j’ai du mal avec l’humour en fantasy, alors que je l’adore dans d’autres livres, film, œuvres…. Un début de lecture un peu stressé, donc. Le prologue nous donne une vision presque poético-galactique du disque monde, qui vogue sur le dos de la grande tortue interstellaire A’Tuin. Mais au bout de trois pages on se retrouve dans le concret avec la ville de Ankh-Morpok en train de brûler en toile de fond. Arrivent les deux héros du récit : Rincevent, le mage (personnage traditionnel de tout bon récit de fantasy) et Deuxfleurs, le touriste (personnage totalement improbable d’un récit de fantasy).  Et c’est sur cette dualité que va reposer le livre : les éléments classiques de la fantasy et le complètement loufoque. Toutes les situations classiques vont y passer, du héros barbares qui doit relever des défis, aux esclavagistes, en passant par les bagarres entre voleurs dans les tavernes… Mais tout cela sera agrémenté de parties de dés entre dieux, de la mort qui râle parce qu’elle ne peut pas faucher le mage, de dragon transparents car mal imaginés, d’un coffre sur patte…

Le livre se lit facilement, rien à redire sur l’écriture. Mais je n’ai pas été emportée par le récit et je ne me suis pas beaucoup marrée. Est-ce à cause d’une fierté de lectrice de fantasy, mal placée, car nombreux récits que j’apprécie sont tournés en ridicule (comme le cycle de Pern) ? Je ne crois pas. J’ai apprécié la plupart des idées, particulièrement celle de la partie de dés des dieux, ou encore les interventions de la Mort. Mais il y a trop d’idées, trop de choses en même temps, les gags s’enchaînent trop pour être désopilant.

Pour conclure, j’ai trouvé cette lecture intéressante comme introduction à l’univers du Disque Monde, mais un peu trop foutraque (c’est français foutraque?), avec trop de WTF à la ligne (WTF = What The fuck, pour la traduction, je vous laisse chercher). Par contre je suis convaincue par le fait de faire d’autres essais de lecture, que j’espère plus convaincant.

« Non, ce qu’il n’aimait pas chez les héros, c’était leur morosité suicidaire à jeun et leur folie homicide en état d’ébriété. Et puis il y en avait trop. Certains des plus célèbres terrains de basses quêtes héroïques, aux alentours de la cité, étaient littéralement envahis en pleine saison. on parlait d’instaurer un système de roulement par équipes. »

 

D’autres avis chez : Blackwolf, Tigger Lilly, Acro, Naufragés volontaires

n°12  Couleur

Les Outrepasseurs, tome 1 : Les héritiers de Cindy Van Wilder

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Auteur : Cindy Van Wilder – Editions : Gulf Stream  – Parution : 06/02/2014 – 350 pages – prix : 18 € – genre : Urban Fantasy, young adult

 

Quatrième de couverture:

-Jure-moi fidélité et je te protégerai. Nous le ferons tous.

– Nous ?

– Les Outrepasseurs. Tous ceux qui portent la Marque. Regarde ces jeunes gens. Voilà ta seule famille, à présent. Vous combattrez ensemble. (Il baissa le ton de sa voix.) Nos adversaires ne s’arrêteront jamais. Les fés nous pourchassent depuis huit siècles. Une éternité pour nous. Un instant pour eux. »

Peter, un adolescent sans histoire, échappe de justesse à un attentat et découvre que l’attaque le visait personnellement. Emmené à Lion House, la résidence d’un mystérieux Noble, il fait connaissance avec les membres d’une société secrète qui lutte depuis des siècles contre les fés : les Outrepasseurs. Les révélations de ces derniers vont changer le cours de sa vie…

 

A la sortie de ce livre, j’étais tombée en arrêt devant la magnifique couverture. Mais n’en sachant pas plus, je n’avais pas franchi le pas de l’achat. Depuis, il a reçu le Prix Imaginales Jeunesse en 2014 et a également été sélectionné pour de très nombreux autres prix…. et sa lecture a été validée par des blogueuses de confiance.

Mon ressenti :

Je n’ai lu aucun résumé du livre, ni la quatrième de couverture, la découverte a donc été totale, ce qui était très bien. Tout commence de nos jours, avec Peter un lycéen londonien qui rentre chez lui. Le calme ne durera pas plus de cinq pages, car très vite sa vie est transformée. Il découvre d’étranges pouvoirs à sa mère et se retrouve héritier d’un lourd secret. Mais si l’histoire commence avec Peter, nous allons passer la majeur partie du temps avec ses ancêtres, en France, au moyen âge. Nous allons découvrir la confrontation entre humains et fés (pas les jolies fées avec des petites ailes, plutôt celles des contes, qui font peur et qui mangent les promeneurs égarés), qui a des répercussions encore de nos jours sur Peter et Les Outrepasseurs.

J’ai trouvé la succession entre passé et présent bien menée, le retour au présent ponctuant l’histoire lui redonnait du dynamisme. Une alternance très bien vue, même si, j’aurais souhaité passer plus de temps au présent, l’histoire du passé s’avérant un peu longue parfois. Le texte est très agréable à lire et pour qu’il soit accessible à des lecteurs juste un peu plus jeunes, il y a des notes de bas de pages explicatives (il y aussi une note un peu sadique de l’auteur puisqu’elle nous renvoie au tome 2!).

Même si on le voit peu, mon personnage préféré est Peter, un adolescent presque comme les autres, qui est très perturbé par ce qu’il découvre. J’ai moins accroché avec ses ancêtres, peut-être parce que leur mode de vie, de penser, est très éloigné de notre présent.

Au final, ce premier tome s’avère être une introduction au monde des Outrepasseurs,. Les bases sont posées, les origines expliquées …. mais le présent reste totalement mystérieux. Coup de chapeau à Cindy Van Wilder, qui m’a fait apprécier Peter, alors qu’au final ce tome parle bien peu de lui. Une chose est sure, quand on referme le livre, on n’a qu’une envie, connaître la suite !

 

D’autres avis chez : Lelf, Ptitetrolle, Marmotte, Phooka, Sia

n°2 n°13

n°20 n°5

Meg Corbyn, tome 1 : Lettres Ecarlates de Anne Bishop

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Auteur : Anne Bishop  – Traducteur :  Sophie Barthélémy – Editions : Bragelonne  – Parution : 16/04/14 – 504 pages – prix : 20€ – genre : Urban Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Meg Corbyn est une cassandra sangue, une prophétesse du sang, capable de prédire l’avenir lorsqu’elle s’incise la peau. Une malédiction qui lui a valu d’être traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules prêts à la taillader pour s’enrichir. Mais aussi un don qui lui a permis de s’échapper et va la pousser à chercher refuge chez les Autres. Là où les lois humaines ne s’appliquent pas. Même si elle sait, grâce à cette vision, que Simon Wolfgard causera également sa perte. Car si le chef des loups est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, peu de choses la séparent d’une simple proie à ses yeux…

 

Mon ressenti :

J’ai mis pas mal de temps à sortir ce livre de ma bibliothèque, pensant (à tort) que j’aurais affaire à une histoire très classique d’urban fantasy à tendance romance paranormal. Mais quelle erreur! et quelle agréable surprise! Le lecteur va pouvoir suivre trois récits entremêlés. Le plus évident est celui d’une nouvelle drogue qui est mise en circulation et qui fait des ravages parmi les « Autres », il va rythmer toute la lecture et lui donner ses grands moments d’action. Il y a l’histoire de fond, celle des habitants qui peuplent Namid et de leurs interactions, dont j’ai apprécié la découverte. Enfin, il y a l’arrivée de Meg, la fugitive, dans l’enclos et son intégration au sein de ses habitants non humains.

L’auteur prend le temps de construire un univers très complet, où pour une fois les humains ne sont pas la norme. Il y a bien des sortes de métamorphes, mais leur forme naturelle est animale. Leur comportement s’en ressent et ici ce n’est pas l’anthropomorphisme qui domine mais l’inverse. Le loup ne se transforme pas en agneau au contact de la belle Meg, ce qui est réjouissant! L’auteur fait appel à des narrateurs multiples, ce qui va permettre de mieux comprendre les différents protagonistes et les différentes espèces. Enfin, l’action est bien dosée et le romantisme n’est pas preignant ou dégoulinant, à mon grand plaisir. 

Au niveau des personnages, on a le droit à un beau grand héros costaud, le loup Simon, mais il ne rechigne pas à manger de l’humain (gloups). L’héroïne ne rentre pas par contre dans la catégorie femme-forte-qui-se-bat. Elle découvre le monde après avoir grandit en captivité et est complètement naïve, ce qui donne lieu à des scènes assez cocasses. Ils dénotent donc des héros habituels. Il y a de très nombreux autres personnages, avec des personnalités très fortes, qui rendent l’histoire très riche (ça fait beaucoup de très, je sais) : des élémentaires (l’hiver serait donc une petite fille?), des policiers biens démunis face aux « Autres », Tess  une divinité tenancière de bar mortellement inquiétante…

Au final, Anne Bishop construit un univers très riche et intrigant. Y prennent place des personnages authentiques et surprenant. Le tout donne une lecture addictive, avec une histoire très bien menée. Un livre qui se démarque des autres dans le genre Urban Fantasy et que je conseille aux amateurs.J’ai hâte de lire la suite ! 

 

Arracher la main d’un client s’essayant au vol à l’étalage instillait un certain sens de l’honnêteté chez les humains fréquentant les Bouquins Hurlants.

 

D’autres avis chez : Zina, Melliane

n°21

L’épée Brisée de Poul Anderson

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Auteur : Poul Anderson – Traducteur :  Jean-Daniel Brèque – Editions : Le Bélial – Parution : 14/11/14 – 320 pages – prix : 21 € – genre : Fantasy, Dark Fantasy

 

Quatrième de couverture:

« Imric n’eut qu’un bref aperçu d’une massive silhouette encapée, chevauchant une monture plongeant vers la terre, plus rapide que le vent, un gigantesque cheval à huit pattes monté par un homme à la longue barbe grise et au chapeau à larges bords. L’éclat de la lune accrocha la pointe de sa lance et son œil unique… Il traversait les cieux à la tête de sa troupe de guerriers morts, et les chiens aux yeux de feu aboyaient comme le tonnerre. Sa corne hurla dans la tempête, les sabots de sa monture tambourinaient comme la grêle tombant sur un toit ; et […] la pluie se déchaîna sur le monde. »
Voici l’histoire d’une épée qu’on dit capable de trancher jusqu’aux racines mêmes d’Yggdrasil, l’Arbre du Monde. Une épée dont on dit qu’elle fut brisée par Thor en personne. Maléfique. Forgée dans le Jotunheim par le géant Bölverk, et appelée à l’être à nouveau. Une épée qui, une fois dégainée, ne peut regagner son fourreau sans avoir tué. Voici l’histoire d’une vengeance porteuse de guerre par-delà le territoire des hommes. Un récit d’amours incestueuses. De haine. De mort. Une histoire de destinées inscrites dans les runes sanglantes martelées par les dieux, chuchotées par les Nornes. Une histoire de passions. Une histoire de vie…

« Lire L’Épée brisée, c’est comprendre en grande partie les origines d’une tradition parallèle de la fantasy représentée entre autres par M. John Harrison, Philip Pullman et China Miéville, des écrivains qui rejettent le confort d’un pub oxfordien et restent délibérément proches de résonances mythiques plus profondes », dit Michael Moorcock. Et le créateur d’Elric de rajouter qu’il s’agit là « d’un des plus influents livres de fantasy » qu’il ait jamais lus. Publié aux USA en 1954, à l’instar du premier volet du Seigneur des Anneaux, dont il s’avère une antithèse brutale. Un chef-d’œuvre jamais traduit en France. Jusqu’à ce jour.

 

Il aura fallu attendre 60 ans pour que soit traduit et publié en Français L’épée brisée.  Présenté par certains comme un chef d’oeuvre, cité par Morweena, j’étais curieuse de me faire mon propre avis.

Mon ressenti

Cette lecture ne fût pas de tout repos.

Premier challenge, surmonter la couverture pour pouvoir attaquer la lecture. Je crois qu’il n’y a pas de demi-mesure, on aime ou on aime pas. Amatrice des travaux de Nicolas Fructus, je n’ai pas été convaincue par cette illustration, pourtant assez représentative du roi des trolls, Illrede.

Deuxième challenge, surmonter la préface de Michael Moorcock. Déjà, elle va spoiler la moitié du livre, ensuite pour mettre en avant l’écriture de Poul Anderson elle descend Tolkien….. Mettre ce texte en post face aurait été plus judicieux, ayant lu le livre j’aurais pu comprendre les comparaisons d’écriture.

Et cette lecture justement? A la façon des sagas scandinaves, l’auteur nous plonge dans un récit épique mêlant viking, elfes, trolls, sorcière, mages, dieux… Faites votre choix, il y en a pour tous les goûts. Humains, elfes et trolls s’avèrent être comme toujours des marionnettes dans les mains des dieux, sans merci. Ici les elfes font penser aux fées de certains contes, voleurs d’enfant, sans cœur. Pas une seule espèce d’ailleurs ne tire son épingle du jeu au niveau charisme, ici on nage en pleine dark fantasy. Nous allons suivre les aventures de Skafloc, humain élevé par les elfes, sur fond d’une guerre impitoyable entre elfes et trolls. Une épée permettra de sauver les elfes des trolls, mais à quel prix ?

Tout dans le style rappelle les sagas scandinaves. Dès les premiers mots « Il était un homme », la présentation propre au récit héroïque des sagas est utilisé. Le texte est également parsemé de vers renforçant cette impression que l’histoire pourrait être déclamée auprès d’un feu lors d’une veillée.

Mais voilà, malgré l’histoire tumultueuse de Skafloc et de son double Valgard, malgré les efforts apportés à la forme du récit, cette lecture m’a laissée indifférente. Et depuis que j’ai refermé ce livre, je cherche à savoir pourquoi. Qu’est-ce qui n’ a pas pris chez moi ? Pourquoi n’ai-je pas ressenti l’engoûment d’autres lecteurs. Tout ce que j’ai trouvé, ce serait justement la forme du récit, peut-être suis-je totalement hermétique aux sagas scandinaves.

Au final, une histoire très bien construite, avec un univers très complet et un style énormément travaillé, mais qui n’a pas trouvé d’écho chez moi. Une lecture qui s’est donc avérée décevante par rapport à mes attentes.

 

D’autres avis, très entousisates, chez : Blackwolf, Lorhkan, Baroona

n°3 n°3 n°11

Origines, tome 1 : Le Château des Millions d’Années de Stéphane Przybylski

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Auteur : Stéphane Przybylski – Editions : Le Bélial – Parution : 12/02/15 – 380 pages – prix : 20 € – genre : SF (mais aussi espionnage, aventure, historique…)

 

Quatrième de couverture:

Juin 1939.

Heinrich Himmler diligente une mission archéologique en Irak dans le but officieux de s’allier les populations locales afin de saper l’influence britannique et préparer l’avènement d’un nouvel ordre mondial…

Au sein de cette expédition qu’il dirige en sous-main, l’officier SS Friedrich Saxhäuser.

Héros de la Grande Guerre, agent naviguant dans les eaux troubles des divers services de renseignement du Reich, ce soldat hors normes a lié son destin à celui d’Adolf Hitler depuis le putsch manqué de Munich en 1923. Or, dans la vallée d’un affluent du Tigre, Saxhäuser met bientôt au jour l’impensable, une découverte si vertigineuse qu’elle pourrait bien changer la donne dans le conflit qui s’annonce… Mais encore faut-il pouvoir acheminer pareille trouvaille jusqu’en Allemagne. Et d’ailleurs, Saxhäuser le veut-il vraiment ?

Auteur d’ouvrages militaires et historiques, dont La Campagne de 1870, distingué par le prix de l’Académie de Stanislas, Stéphane Przybylski livre ici la pièce initiale d’un puzzle romanesque monumental. Mêlant le substrat épique desAventuriers de l’Arche perdue, un environnement conspirationniste digne des X-Files de Chris Carter, une rigueur historique pareille à celle des Puissances de l’invisible de Tim Powers, Le Château des millions d’années initie la tétralogie Origines avec une maestria époustouflante.

Quelques mots:

Le 12 décembre dernier, Le Bélial’  lançait son premier feuilleton numérique Origines. Il présentait le roman Le Château des millions d’années de Stéphane Przybylski (premier opus d’une tétralogie), découpé en 10 épisodes. L’initiative m’avait intriguée à l’époque. J’ai ensuite vu la magnifique couverture, illustrée par Aurélien Police. Et pour finir de me convaincre  j’ai lu des présentations, où il était fait mention de « Quand Xfiles rejoint Lawrence d’Arabie ». Le poisson avait mordu à l’hameçon et j’ai profité de l’opération La voie des Indés pour découvrir ce titre.

 

Mon ressenti :

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en démarrant ma lecture. Allais-je avoir affaire à une histoire complexe et difficilement compréhensible par le commun des mortels? A un obscur roman historique assaisonné de SF ? A une uchronie classique? Eh bien que nenni !

Je vais essayer de vous parler un peu de l’histoire, mais c’est compliqué. Le récit principale se déroule à l’aurore de la seconde guerre mondiale, où nous allons suivre l’officier SS Friedrich Saxhäuser. Celui-ci quitte alors Berlin pour une expédition archéologique en Irak. Elle lui sert de couverture pour  mener à bien sa mission pour le service du renseignement. L’expédition, menée par Joachim Schmundt, a pour objectif de trouver la trace des premiers aryens, des êtres aux pouvoir exceptionnels, afin de démontrer la suprématie de la race aryenne. Cette aventure va s’avérer pleine de rebondissements, au lieu de grands blonds, nos explorateurs vont plutôt trouver des petits gris belliqueux. Voilà pour la trame principale. Celle-ci va être totalement morcelée, des bouts du passé des personnages vont venir s’intercaler, mais aussi des éléments du futur et du présent d’autres personnages. Dit comme ça, on pourrait croire que c’est le bazar. Mais non, l’auteur a trouvé une bonne recette et nous propose un texte tout à fait lisible et plaisant.

La trame principale nous sert une histoire pleine d’aventures, qui m’a beaucoup fait penser à Indiana Jones, entre les nazis, le désert, les recherches archéologiques et les éléments fantastiques, voir de science fiction (pour le dernier Indiana Jones, mais le texte est meilleur que le dit film). Les flashbacks vont nous fournir un background historique très précis, allant de la première à la seconde guerre mondiale, vu du côté allemand. Le tout donne un curieux mélange qui m’a beaucoup plus, alors que je ne suis pas férue d’histoire. J’étais même très surprise, que cela fonctionne aussi bien.

Difficile d’apprécier, au premier abord, Friedrich Saxhäuser, du fait de sa position dans l’entourage d’Hitler et de ses actions. L’histoire va permettre de mieux le comprendre, de suivre son parcours, pour arriver à cet homme qui doute en 1939. Ce cheminement n’a pas été sans me rappeler la lecture des Bienveillantes de Jonathan Littell. Joachim Schmundt joue dans un tout autre registre, mais de la même façon l’auteur va décortiquer son passé. Cette étude poussée des personnages est très réussi.

Au final, si vous n’êtes pas allergique aux flashbacks, laissez-vous tenter par cet ovni, qui mêle allègrement récit historique, Science Fiction, roman d’espionnage et d’aventure. Un joyeux mélange, qui fonctionnement extrêmement bien.

D’autres avis chez : CornwalVert, Mes Imaginaires

n°16