Le Dernier Lapon de Olivier Truc

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Auteur : Olivier Truc – Editions : Points, collection : Points policier   – Parution :  12/09/2013 –  576 pages – prix : 8,20 € – genre : Policiers

 

Quatrième de couverture:

Depuis quarante jours, la Laponie est plongée dans la nuit. Dans l’obscurité, les éleveurs de rennes ont perdu un des leurs. Mattis a été tué, ses oreilles tranchées ? le marquage traditionnel des bêtes de la région. Non loin de là, un tambour de chaman a été dérobé. Seul Mattis connaissait son histoire. Les Lapons se déchirent : malédiction ancestrale ou meurtrier dans la communauté ?

 

Sia a tellement recommandé ce livre, que j’avais craqué et je l’avais acheté. A l’occasion, du Festival Toulouse Polars du Sud, je l’avais même fait dédicacé par l’auteur. Depuis, je l’avais recommandé sans l’avoir lu (oui c’est possible). Mais il a fallu que Stellade me propose de le lire dans le cadre du Déstockage de pal en duo, pour que je franchisse le pas et que je l’ouvre. Avais-je peur que la lecture ne soit pas à la hauteur de mes attentes? Mystère.

 

Mon ressenti :

J’ai donc commencé cette lecture pleine d’espérance et d’inquiétude, est-ce que ce livre allait vraiment me plaire ? Les premières pages nous plongent dans l’histoire de la Laponie au XVIIème siècle, un chaman lapon est poursuivi, puis torturé. Pourquoi? On ne le comprendra qu’à la fin du livre. Mais cette scène est marquante. Dès le début, un spectre de violence plane sur le récit. Retour au présent et première rencontre avec Klemet, policier lapon dans la police des rênes. Klemet pense au premier levé de soleil de l’année, à s’il ne se levait pas. J’étais rassurée, déjà conquise par l’ambiance, partie en Laponie. Vous le saviez qu’il y a une police des rênes? Comme beaucoup de chose dans ce livre, je ne le savais pas et je l’ai découvert. Car avant de parler de l’intrigue policière (qui est très bien menée), le gros point fort de ce roman est son cadre. Olivier Truc nous fait découvrir la Laponie, ses problèmes de frontière, d’intégration des populations autochtones au sein d’états, l’antagonisme entre croyances locales et religions… Un véritable voyage dans le grand nord. 

Sur ce fond passionnant, vont entrer en scène des personnages attachant : Klemet, partagé entre ses racines lapones, son éducation protestante et son métier de policier ; Nina, seule femme policière dans la police des rênes, qui cherche à faire ses preuves dans une partie de sa patrie qui lui est totalement étrangère. Un sacré duo d’enquêteur, très humains, entre Nina qui veut être prise en photo un peu partout et Klemet qui se rêverait un peu plus jeune et fringant. Il y a de nombreux personnages secondaires, qui même s’ils n’ont pas le premier rôle ont de sacré personnalité : le dernier éleveur qui se déplace à ski, la géologue brut de décoffrage….

Vous avez le fond, les personnages, ne manque plus que l’intrigue policière : cambriolage d’artefact ancien, meurtre, flic ripoux…. Il y a tout. Il ne reste qu’à assembler le tout d’une main de maître et Olivier Truc crée Le dernier Lapon.

Au final, l’auteur nous offre une enquête policière passionnante, des personnages uniques et riches , tout en nous faisans voyager en Laponie. On en revient des aurores boréales plein les yeux, avec une seule envie : y retourner !

 (PS : ça tombe bien, l’auteur a publié un nouvel opus en septembre dernier chez Métailié : Le Détroit du loup)

 

C’était la journée la plus extraordinaire de l’année, celle qui portait tous les espoirs de l’humanité. Demain, le soleil allait renaître. Depuis quarante jours, les femmes et les hommes du vidda survivaient en courbant l’âme, privés de leur source de vie.

 

D’autres avis chez : Sia, Joyeux Drille

Thinking eternity de Raphaël Granier de Cassagnac

 

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Auteur : Raphaël Granier de Cassagnac – Editions Mnémos – Parution :  22/08/2014 – 288 pages – prix : 19 € – genre : science-fiction

 

Quatrième de couverture:

Adrian Eckard, biologiste de talent, réchappe à un attentat de dimension planétaire en perdant la vue. Bénéficiaire de la première greffe cybernétique oculaire mais bouleversé par l’évènement, il quitte tout pour parcourir le monde et enseigner la science la plus fondamentale dans les endroits les plus reculés. Humble et charismatique, soutenu par des compagnons convaincus, il fonde un mouvement mondial, le thinking, qui rencontre un succès foudroyant et bientôt, le dépasse. Pour le meilleur comme pour le pire…
Sa soeur Diane, neuro-informaticienne de génie, est au même moment recrutée par Eternity Incorporated, entreprise philanthropique vouée à la survie de l’espèce humaine par-delà d’hypothétiques catastrophes en tout genre. Elle y développe les premières consciences artificielles destinées à oeuvrer pour notre bien. À moins qu’elles ne finissent par nous remplacer…
Dans un monde en proie aux questions brûlantes des dernières découvertes scientifiques, Thinking Eternity est à la fois un thriller haletant, une enquête journalistique et une anticipation visionnaire qui nous montre en direct la marche de l’humanité vers sa singularité, ce moment-clé où les capacités technologiques dépasseront l’être humain. Pour l’éternité ?

 

Entre la couverture que j’ai trouvé très belle et le pitch, j’ai eu très envie de lire ce livre, quand je les ai découvert. Grâce à Masse critique de Babelio et aux Editions Mnémos, j’ai eu le plaisir de le lire.

Mon ressenti :

Je n’avais encore lu aucun texte de l’auteur (même si j’ai deux ouvrages auxquels il a participé en stock), c’était donc une découverte totale à l’ouverture du livre. J’ai littéralement dévoré le début du récit (non je n’ai pas mâché les feuilles), les pages se tournaient toutes seules et j’avais vraiment hâte de découvrir l’histoire. Il faut dire que le début est très rythmé, avec l’un des personnages principaux, Adrian, qui s’échappe du métro en plein attentat… et qui va se faire greffer des yeux cybernétiques.  En parallèle, nous découvrons l’histoire de sa sœur, Diane, qui travaille sur les intelligences artificielles. Nous allons suivre leur histoire en parallèle, avec parfois des interactions. La première moitié du livre (à peu près), va présenter le développement du mouvement Thinking, initié par Adrian et l’évolution des travaux et de la vie de Diane. J’ai trouvé le concept du Thinking passionnant : en décidant d’enseigner les sciences à des tribus africaines, c’est presque une nouvelle religion qui se développe. Celle-ci opposant la connaissance à la croyance. Même si l’adhésion des peuples à la connaissance scientifique est très utopistes je me suis laissée bercée par ce rêve d’idéal. La deuxième partie tiens plus du thriller, avec des machinations, des meurtres, des gentilles ou très méchantes IA.  Les ficelles étaient parfois un peu grosses, mais j’ai quand même lu avec grand plaisir l’histoire jusque la fin.

La présentation de l’histoire la rend dynamique. En effet, il s’agit d’interviews, de recueil de témoignages, de dialogues, de récits, toujours très courts. Le récit alterne entre les histoires d’Adrian et de Diane, on ne s’ennuie jamais.

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Adrian, notamment son côté un peu naïf et humble, quand il ne souhaite pas être mis sur le devant de la scène en tant que créateur du Thinking. Il a une sacré bande d’acolytes riche en caractères et origines. Du côté de Diane,c’est plus l’IA qu’elle a créé qui m’intéresse : Artémis. Diane m’interpellait en tant que scientifique au départ, mais l’évolution de son personnage m’a moins plu.

A un second niveau de lecture, l’auteur nous propose des sujets de réflexions sur qu’est-ce que l’humain, religions versus science, la singularité technologique… il y a de quoi faire chauffer ses neurones.

Au final, une lecture qui m’a bien plus, surtout son début, où l’on découvre les personnages et le mouvement du Thinking. Une lecture qui ouvre la voie à de nombreuses réflexions sur l’humain, les religions, les machines, le tout sur fond de thriller. Un joyeux mélange, qui malgré quelques couacs, reste très prenant.

 

 Pour en savoir plus :  http://www.eternity-incorporated.com/

 D’autres avis chez : Naufragé volontaire

n°6

Un feu sur l’abîme de Vernor Vinge

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Auteur : Vernor Vinge – Editions : LGF , collection : Le Livre de Poche  – Parution :  17/06/1998 –  797 pages – prix : 8,10 € – genre : science-fiction

 

Quatrième de couverture:

L’expédition straumlienne est tombée sur un trésor aux confins de la Galaxie : une mine de programmes inconnus dans les Archives d’une civilisation disparue.
Mais, en l’explorant, elle éveille une Perversion, une Intelligence Artificielle qui ne songe qu’à soumettre et à détruire. Toutes les civilisations. Toutes les formes de vie.
Deux enfants parviennent à s’échapper. Ils emportent avec eux le seul remède possible. Mais ils sont incapables de diriger leur navire…

 

Ce livre m’avait été chaudement conseillé lors d’une discussion, il y a bien longtemps, sur le tchat de Livraddict. Voyant qu’il figurait également dans la liste des chefs d’oeuvre de la SFFF ( prix Hugo 93), je m’était laissée tenter. Mais je ne l’avais toujours pas lu. La fin d’année, armée de bonne résolutions je me suis attelée à  sa lecture.

 

Mon ressenti :

Pourquoi utiliser le terme atteler? Il faut dire que l’ouvrage peut faire un peu peur : 797 pages en format poche, avec des pages très remplies et un début de livre un peu complexe. Tout commence par un prologue où des entités parlent des humains qui habitent la même planète, (tout cela est bien mystérieux). Puis certains humains arrivent à s’enfuir et arrivent sur la planète des Dards. Là, le lecteur peut croire qu’il va suivre l’histoire des survivants, mais non, commence un deuxième histoire parallèle : celle de l’impact de ces entités sur le reste de l’univers. C’est surtout à ce moment là que j’ai eu le plus de difficulté, le temps de comprendre les concepts de base utilisés par l’auteur. Il y avait bien un petit schéma au début du livre, mais qui m’était resté totalement imperméable (je vous rassure ce n’est plus le cas). 

Tout d’abord, il se base sur celui de La singularité technologique et là merci wikipedia :

« est un concept, selon lequel, à partir d’un point hypothétique de son évolution technologique, la civilisation humaine connaîtra une croissance technologique d’un ordre supérieur. Pour beaucoup, il est question d’intelligence artificielle, quelle que soit la méthode pour la créer. Au-delà de ce point, le progrès ne serait plus l’œuvre que d’intelligences artificielles, elles-mêmes en constante progression. Il induit des changements tels sur la société humaine que l’individu humain d’avant la singularité ne peut ni les appréhender ni les prédire de manière fiable. »

Ensuite, il place une limite physique à cette singularité dans la galaxie, au delà se trouve « l’en delà », espace hyper développé et en dessous « les lenteurs » où comme son nom l’indique tout est plus lent, moins développé (ahhhh c’était ça ce schéma au début du livre!!!!). Une fois tout ces concepts compris, la lecture s’est avérée plus facile.

C’est la partie, qui traite de voyage dans la galaxie, des réflexions sur cette entité maléfique, qui m’a le plus plu. L’autre partie, qui se passe sur la planète des Dards s’est avérée parfois un peu longue, même s’il est intéressant de voir les différences entre humains et Dards (un individu dard est composé de 2 à 8 membres qui peuvent sembler autonomes, mais qui, en fait, ne font qu’un). Il est également passionnant d’étudier l’impact que le mode de pensée des dard a eu sur le développement de leur civilisation. Je me serais peut-être contenté de moins. Bien entendu ces deux parties se rejoignent, voir vont se confronter à la fin.

Vous l’aurez compris, ce roman est très dense, avec des concepts à bien appréhender,  de nombreuses espèces pensantes, des histoires en parallèle, de nombreux  personnages… Et c’est ce qui fait sa richesse. Si vous dépassez les difficultés du début vous serez entraîné dans un monde riche et complexe. Et maintenant, il faut que je lise la suite !

 

D’autres avis chez : A.C. De Haenne, Gromovar

n°9  n°7

Métamorphoses de Samantha Bailly

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Auteur : Samantha Bailly – Editions : Bragelonne – Parution : 19/11/2014  – 550 pages – prix : 25 € – genre : Fantasy

 

Quatrième de couverture :

Dans la cité de Lyneroy, les commerces éclatants cohabitent avec les plus sombres marchés noirs…

Sonax a treize ans lorsque sa vie bascule. Jeune garçon androgyne destiné à suivre une voie marchande, il quitte tout pour le théâtre solaire, un lieu où il se découvre une nouvelle famille. Mais derrière la scène, entre faux-semblants et jeux de pouvoir, la réalité d’Hélderion n’a rien à envier aux drames qui se jouent sur les planches. Il ignore alors à quel point il va devoir apprendre à jouer un rôle en permanence, en découvrant les dangereuses coulisses de la cité la plus riche du royaume. Entraîné dans des intrigues politiques qui le dépassent, il sera changé en polymorphe, un être capable de modifier son apparence à volonté…

Car quel acteur n’a jamais rêvé de contrôler l’histoire au gré de ses métamorphoses ?

 

Je n’avais lu que des nouvelles de l’auteur, que j’avais bien aimées. J’avais entendu beaucoup de bons retours et fini par acheté Oraisons, que je n’ai pas encore commencé. Grâce à Livraddict et aux Editions Bragelonne, je me suis lancée et j’ai lu le dernier roman de Samantha Bailly, qui se déroule dans le même univers qu’Oraisons.

 

Mon ressenti :

On peut clairement scinder l’histoire en trois parties. Certes cela est rendu très facile par le découpage du livre en trois actes (comme au théâtre), mais même sans cela, les césures sont évidentes tant par le sujet, que l’ambiance des différents récits ou l’écriture.

Le début de l’histoire va nous présenter l’enfance/adolescence du héros Sonax. Le récit est très facile à lire et entraîne le lecteur. J’ai apprécié cette lecture tout en me demandant comment cela allait évoluer. Cela ressemblait à un livre pour adolescent, bien ficelé, agréable à lire, mais pas vraiment révolutionnaire, une fois que l’on avait découvert le monde d’Hélderion .

Quelle ne fût pas ma surprise, en débutant la deuxième partie ! Celle-ci est très noire et injuste. Le héros et ses amis, qui semblaient bien sous tous rapports, se révèlent avec leurs défauts et leur vices. L’auteur nous entraîne dans les bas fonds de la cité de Lyneroy. Toutes les certitudes que le lecteur a pu acquérir durant la première partie sont retournées J’ai trouvé cela très bien fait et je ne l’ai pas vu venir ! Je tire mon chapeau à Samantha Bailly pour m’avoir ainsi roulé dans la farine. La couverture prend toute sa signification dans cette partie.

La troisième partie sera celle du dénouement. La fin arrive un peu rapidement avec des nouveaux personnages à peine dévoilés, n’ayant pas lu Oraisons.

Le personnage principale est très intéressant. Durant toute l’histoire nous allons le voir grandir, évoluer. Le gentil garçon, candide, de la première partie, que l’on ne peut qu’apprécier, devient un être ambivalent, manipulateur, en tant que trafiquant d’objet interdit dans la partie deux. Difficile alors de continuer à l’adorer et à lui souhaiter le meilleur. Enfin, dans la troisième partie, le temps de l’émancipation est venue, ainsi que du rachat moral (ceci dit cela ne changera pas la vie des personnes que Sonax a pu abandonné ou trahir). De nombreux personnages secondaires l’entourent et ont également une personnalité riche.

Au final, j’ai été emportée par ma lecture. Quand j’ai cru m’être forgée une opinion du genre « pas mal mais sans plus », l’auteur a complètement rebattu les cartes avec réussite pour proposer un récit plus profond et trouble (une métamorphose du texte). Je n’ai plus le choix je dois absolument lire Oraisons.

 

D’autres avis chez : Amarüel, Ptitelfe

n°18  n°5

Zombie thérapie, tome 2 : Zombie Business de Jesse Petersen

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Auteur : Jesse Petersen – Editions : Milady – Parution : 23/09/2011 – 281 pages – prix : 6,10 € – genre : SF, chick-lit

 

Quatrième de couverture :

Tout ne va pas si mal pour Sarah et David.
Leur mariage se porte mieux que jamais, ils ont même monté leur petite entreprise d’extermination. Le marché est florissant : plein de zombies et donc plein de clients désireux de s’en débarrasser ! Sauf que… le cours du zombie s’affole quand certains s’avèrent plus difficiles à zigouiller. Une mutation ? Ce serait le début de la crise pour Sarah et David.
Les zombies, ça oblige à se creuser la tête !

 

Après avoir lu le tome 1 qui m’avait bien fait rire, j’étais bien décidé à poursuivre la série. En conséquence voici le tome 2.

Mon ressenti :

Le début du livre nous remets en tête la situation, à savoir : il y a des zombies un peu partout, la vie des humains se déroule dans un environnement post-apocalyptique (en plus des zombies il faut faire face au résultat d’une politique d’éradications des zombies à coups de missiles, assez désastreuse), Sarah et David subviennent à leur besoin en tuant des zombies. D’ailleurs c’est grâce à cette apocalypse zombie que leur couple s’est recollé (cf. le premier livre). Le ton est donné, ici, les zombies c’est une histoire de couple. Cette fois-ci en plus des zombies (combien de fois vais-je le mettre dans ma chronique…) apparaissent des supers zombies. Nos professionnels de la dézombification vont mener l’enquête.

Comme pour l’opus précédent, ça se lit tout seul. Il n’y a pas de grandes réflexions, mais c’est très bien mené et c’est tout ce que l’on demande à ce livre.

Les personnages tiennent à peu près bien la route, sauf pour la scène de ménage entre Sarah et David, qui me semble inadaptée vu le risque de morsure ambiant. Ceci dit, malgré les zombies, la vie continue et peut-être tous ses petits tracas aussi.

Au final, une lecture pas prise de tête, très marrante et qui fait passer un bon moment. Seul regret : la série a été arrêtée chez l’éditeur français.

 

D’autre avis chez : Lune, Mutinelle… 

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n°19 n° 4