Mes lectures de juillet 2016

 

Un petit mois de lecture, avec quand même quelques pages (pour Oraisons) et d’autres qui ne s’afficheront qu’en août, pour une anthologie terminée ce mois-là. Mais que de la bonne !

 

 

La Voie des Oracles, tome 1 : Thya d’Estelle Faye : J’adore l’écriture d’Estelle Faye. pour le moment je n’avais lu que ses textes pour adulte, j’ai enfin tenté sa série jeunesse/ado. Forcément l’écriture est adaptée au publique  et on ne retrouve pas le côté torturé de ses autres textes. Mais le récit est très bien mené, l’univers bien construit, une bonne lecture (d’ailleurs je compte bien lire la trilogie). 16

Fullmetal Alchemist, tome 01 de Hiromu Arakawa : Recommandé par Trölle j’ai décidé de tenter ce manga. Il faut dire que je suis assez difficile au niveau des mangas. J’ai bien accroché à l’histoire, apprécié les dessins, donc un bon tome pour commencer la série. 17

Oraisons, intégrale de Samantha Bailly : J’avais lu Métamorphoses, un spin-off d’Oraisons, mais toujours pas ce dernier. c’est maintenant chose faite.  J’ai bien aimé l’histoire, mais j’ai trouvé que parfois les ressorts narratifs étaient un peu trop simples. Les différents personnages sont intéressants à découvrir  et l’univers des Rouge-terriens est vraiment original. La lecture fût donc agréable et je n’ai pas vu passer les 700 pages. 16

Je suis ton ombre de Morgane de Caussarieu

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Auteur : Morgane de Caussarieu  – Edition : Mnémos  – Parution : 05/06/14 –  282 pages – Prix : 20 € – Genre : fantastique

 

Quatrième de couverture :

Le Temple, petit village du Sud-Ouest, ses plages, ses blockhaus, son unique bistro, son école où la violence est le seul remède à l’ennui. Poil de Carotte y vit seul avec son père handicapé. Gamin perturbé aux penchants sadiques et souffre-douleur de ses camarades de classe, sa vie bascule lorsqu’il se rend dans une ferme calcinée en lisière de forêt. Des fantômes y rôdent, paraît-il. Mais en lieu et place de revenants, il découvre un étrange journal rédigé par des jumeaux, il y a trois cents ans. Leur vie sauvage et heureuse à La Nouvelle-Orléans tourne au cauchemar lorsqu’un marquis décadent les prend à son service. Plus Poil de Carotte avance dans sa lecture, plus des événements étranges surviennent : un chat noir qui parle, une voix qui lui chuchote la nuit à l’oreille, un enfant au teint trop pâle et aux lèvres trop rouges… Et s’il avait réveillé des forces aussi malsaines qu’attirantes ? 

 

Mon avis :

J’avais lu avec beaucoup d’intérêt le premier livre de Morgane Caussarieu Dans les veines. J’étais donc curieuse de voir ce qu’elle allait nous proposer dans ce nouveau roman, où l’on retrouve l’un des protagonistes vampires de son premier roman, Gabriel.

ATTENTION ÂME SENSIBLE S’ABSTENIR ! Eh oui, l’auteur propose des récits toujours aussi durs, avec notamment une scène de viol décrite avec précision.

Bienvenue à Temple, trou paumé dans les Landes. Ambiance « zone » à la campagne, cas sociaux, jeunes qui s’ennuient, élèves doués persécutés. On comprend vite le topo (enfin la partie la plus évidente). Puis petit à petit s’invite le surnaturel, avec la présence du fantôme de Gabriel, qui s’impose dans la vie de Poil de carotte. Une vie bien morne et pleine d’insatisfactions, avec son père estropié, son jumeau et sa mère décédés. Au récit du présent, va s’ajouter l’histoire de Gabriel qui se déroule trois siècles auparavant. Nous découvrons ce récit par la lecture que Poil de carotte fait d’un journal intime, qu’il a trouvé dans une ferme brûlée. 

J’ai aimé retrouver la Nouvelle Orléans dans ma lecture et découvrir l’univers de Gabriel avant qu’il ne devienne vampire. L’auteur par son changement de style, nous immerge dans une autre époque. Changement de lieu, mais pas d’ambiance. La vie n’était pas tendre, même pour les enfants, entre maladies, meurtres, esclavagisme, viols…

Petits à petits un parallèle entre les histoires de Poil de Carotte et Gabriel se développe, ils souffrent notamment tous les deux de la solitude et sont à la recherche de leur âme sœur perdue. Le premier va gagner en cruauté, le second devenir un monstre. La fin après réflexion, paraît logique, mais je ne m’y attendais pas (je n’en dis pas plus, je préfère garder un suspens total sur celle-ci).

Morgane Caussarieu ne fait aucune concession pour servir son propos. Elle n’épargne pas le lecteur pour aller jusqu’au bout de son raisonnement. Même si les vampires sont évoqués en tant que créatures sanguinaires et cruels, le sujet principal reste l’homme (adulte), qui apparaît encore plus monstrueux, amoral, épouvantable, à vomir.

Les personnages ne sont pas franchement sympathiques (plutôt antipathiques même). Poil de carotte semblait un enfant en détresse au départ, le lecteur pouvait ressentir de l’empathie pour lui, mais très rapidement il devient détestable. S’il fallait en sauver un, ce serait peut-être Gabriel avant son arrivée dans la plantation où il sera transformé (de bien des manières), ou alors David dont le seul tort serait d’avoir eu pitié du frère de son meilleur ami décédé. Les différents protagonistes ne donnent pas foi en l’humanité, leurs comportements sont déprimants, dérangeants et admirablement bien dépeint. Ce qui rend parfois la lecture très difficile, voire qui donne un sentiment de malaise.

Pour conclure, j’ai dû prendre du temps pour écrire cette chronique, tant les mots étaient difficiles à trouver. Le livre est remarquablement bien écrit, l’histoire bien construite. Mais la façon dont l’histoire est narrée rend la lecture difficilement supportable parfois. L’homme est un monstre et Morgane Caussarieu nous le démontre avec brio. Une lecture dont on ne ressort pas indemne.

 

« Les poils de ma nuque se dressent comme les piques d’un hérisson et j’arrête ma lecture pour tourner la page au plus vite. Je me sens encore moins rassuré. Le gamin de l’article rêvait d’un monstre au visage d’enfant ! J’observe autour de moi. Mes rares peluches me rendent mon regard de leurs yeux plastique. Les ombres me paraissent sinistres, abritant des p’tits garçons qui rampent dans l’obscurité, attendant que je baisse ma garde. »

« Oui je suis un monstre. Je ne l’ai jamais caché. Mais on m’a fait ainsi. Je n’ai rien demandé. Tu l’as lu. Au départ j’étais un petit garçon gentil et normal. Tout comme toi avant l’accident. Mais les adultes ont assombri mon âme. M’ont montré ce qu’était la cruauté. »

 

D’autres avis chez : Blackwolf, Cornwall, Julien le naufragé, Acro, Mes imaginaires, Joyeux Drille, Xapur, Lhisbei, Lune

Thème 1 – Un pays à l’honneur  C

Antiqu’idées

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Anthologie dirigée par : Association Imajn’ère –  Edition Imajn’ère – Parution : mai 2016 – 288 pages – Prix : 19 € – Genre : nouvelles, imaginaire

Auteurs : Estelle Faye, Eva Simonin, Fabien Clavel, Olivier Boile, Justin Hurle, Brice Tarvel, Myrtille Bastard, Isa3elle Arnoult, Jean-Hugues Villacampa, Arnaud Cuidet, Pierre-Marie Soncarrieu, Patrice Verry, Romuald Herbreteau, Jérôme Verschueren, Lionel Davoust

 

Quatrième de couverture :

Que pouvons-nous trouver comme idées neuves en refouillant l’Antiquité ? Revisiter un passé déjà connu, imaginer un futur plus rose ou tout simplement plonger dans l’Histoire antique pour le plaisir desyeux et des sens, voilà le programme d’Antiqu’idées. Quinze auteurs ont imaginé des histoires originales mettant en scène des éléments ou des personnages antiques, pour bousculer nos connaissances etrappeler que l’Histoire peut être vue autrement, voire même revécue. De la Guerre de Troie à la Cimmérie, en passant par l’Égypte, Carthage et les confins bien connus de notre héritage gréco-latin, ces quinze nouvelles s’attachent à nous conter gaiement notre besoin decombat épique, de voyage au lointain et de quête de nos racines.

 

Mon avis :

Quand on m’a proposé de découvrir l’anthologie 2016 du festival ImaJn’ère,  Salon de la science-fiction et du policier d’Angers, j’ai été ravie. En effet plusieurs auteurs que j’apprécie sont au sommaire et les anthologies sont toujours de bonnes occasions pour en découvrir d’autres.

  • Préface

La préface est pleine d’humour (attention aux jeux de mots, parfois capilotractés). Elle explique bien le choix du thème et la richesse qu’il peut proposer. Une bonne entrée en matière.

  • La Maison des Vignes d’Estelle Faye

J’adore les textes d’Estelle Faye, j’étais donc ravie de commencer l’anthologie par le sien. Des recherches étranges sur Dyonisos amène un auteur à disparaître. Folie, réalité ? Le doute est possible. Une nouvelle très bien construite de bout en bout, mais un peu lisse par rapport à ses précédents textes.

  • Rivages d’Eva Simonin

Une découverte avec cette auteure qui est l’un des trois gagnants de l’appel à texte. On rencontre Callia, une inspectrice de simulations virtuelles, en pleine inspection de la guerre de Troie. Une très bonne surprise avec un récit mêlant science fiction et antiquité. Je me suis bien laissée prendre au jeu de la découverte et j’ai été agréablement surprise par la fin, à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Le texte est bien écrit.

  • Deux fois vainqueur traverser l’Achéron de Fabien Clavel

Quel texte ! C’est un poème surprenant que nous propose l’auteur. Il y revisite l’histoire d’Orphée et d’Eurydice (et de bien d’autres textes classiques) avec une touche de zombie, ce qui ne pouvait que me plaire. Un bel exercice, réussi.

  • Le rêve du pont Milvius d’Olivier Boile

L’auteur est un autre lauréat du concours Imaj’nère. Cette fois-ci le plaisir n’était pas au rendez-vous. J’ai eu du mal avec cette nouvelle, où l’auteur tente de faire passer de nombreux retournements de situations, qui s’avèrent lourds. L’idée d’une uchronie ou la religion d’état serait l’Islam est intéressante, mais l’emboitement d’un livre uchronique dans une uchronie avec une réflexion de type « et si » n’est pas très fluide.

  • Ponce, Pilate, ponce! de Justin Hurle

Une première lecture de cet auteur, qui est un des membres de l’association Imajn’ère. Ramsès se bat avec les plaies d’Egypte et les colosses en fuite… Ah, le dur exercice de l’humour en littérature de l’imaginaire…  Je suis assez difficile à ce niveau-là. Ici, l’auteur a déployé un trésor de jeux de mots, de gags, de références historiques, de scènes humoristiques, mais j’y suis restée hermétique. 

  • Le tombeau de Calypso de Brice Tarvel

Autre lecture d’un membre de l’association, qui nous propose une nouvelle vision de l’épopée d’Ulysse, à la sauce moderne. L’idée de départ m’a intéressée, mais je n’ai pas compris ensuite, où voulait en venir l’auteur.

  • Chez Lucius, Dieux, Lares et Génies de Myrtille Bastard

Un nouveau texte d’une des lauréats de l’appel à texte. Nous faisons connaissances avec un journaliste qui teste les différents magasins de Rome. Il va nous conter en « direct » son expérience avec un magasin de vente de divinité. J’ai trouvé l’idée très originale. Le texte est bien mené et l’on se prend au jeu, s’est-il fait arnaqué à l’achat de sa déesse ou pas ? La fin est par contre un peu gentille et convenue.

  • Aheli ou la mémoire enfouie d’Isa3elle Arnault

Une auteure que je ne connaissais pas, membre de l’association Imajn’ère. Une très bonne lecture avec une histoire de civilisation imbriquée entre plusieurs époques, voire plusieurs espaces. J’ai été totalement surprise par le récit, qui est bien écrit, bien rythmée. Un nouvelle presque trop courte, car je l’ai vraiment aimé et j’en aurai bien lu encore un peu. Mais la taille convient très bien et l’histoire est parfaitement menée.

  • Quid Novi Medice ? de Jean-Hugues Villacampa

Également membre de l’association, l’auteur propose une réécriture de la défaite de Vercingétorix, où les romains se retrouvent épaulés par des super-héros germaniques. Je suis complètement passée à côté de cette nouvelle, n’ayant pas réussie à accrocher au ton humoristique et aux prénoms licencieux des personnages.

  • Carthage ! d’Arnaud Cuidet

Décidément cette anthologie sera celle de la découverte des auteurs, cette fois-ci avec Arnaud Cuidet. Cette nouvelle est une réécriture de la bataille de Carthage, avec un mélange des peuples de l’antiquité et d’armes futuristes. Comme un petit air de chevalier du zodiac, un texte divertissant.

  • Boadicée de Pierre-Marie Soncarrieu

Autre texte d’un membre de l’association. Dans cette nouvelle, Boadicée découvre grâce à une sorte de druide, ce que pourrait être son avenir, plein de bataille et de douleur. J’avoue n’avoir pas très bien compris la chute. Le texte est bien écrit, on se laisse emporter par le récit, mais quand il s’arrête, on se demande qu’elle était la mission de ce druide, ce qu’il voulait. Beaucoup de questions restent en suspens.

  • Discorde de Patrice Verry

C’est le dernier texte d’un membre de l’association Imaj’nère, il nous propose une nouvelle version de la pomme de la discorde, où pour une fois les humains ne sont pas les dindons de la farce. J’ai beaucoup apprécié le ton de cette nouvelle et encore plus la chute. Un agréable moment de lecture.

  •  Une histoire Tauride de Romuald Herbreteau

Nouvelle découverte d’un auteur, avec un texte qui m’a intriguée. Imaginez, Tchernobyl a pour conséquence l’apparition d’atefacts liés à Conan le Barbare un peu partout dans le monde ? Une idée qui peut sembler farfelue, mais que j’ai trouvé très séduisante. Par contre, face à la multitude d’idées de l’auteur, il aurait fallu un format un peu plus long. En effet, la fin est un peu précipitée avec des informations qui partent dans tous les sens.

  • L’Immortel et l’Assassin de  Jérôme Verschueren

Encore un auteur que je n’ai jamais lu. Cette fois-ci, le choix du type d’antiquité est asiatique, assaisonné à la sauce starwars. Le récit ressemble aux contes chinois et son dénouement ne m’a donc pas vraiment surpris. De l’humour bien dosé, une lecture sympathique.

  • Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse de Lionel Davoust

Pour terminer l’anthologie, je retrouve un auteur que je connais bien, avec une nouvelle que j’ai adorée. Protocole scientifique à l’appui, il va se poser la question de l’intérêt de la transformation de l’homme en cochon, comme nouvelle source d’alimentation. Son exemple date un peu puisqu’il prend celui de l’équipage d’Ulysse, transformé par Circée. Vous l’aurez compris, beaucoup de second degré et un ton scientifique. Je me suis régalée.

Pour conclure, je trouve cette anthologie intéressante concernant sa composition. Elle mêle auteurs reconnus, membres de l’association qui organise le festival et lauréat d’un concours de nouvelles. Cela permet de découvrir de nouveaux auteurs et de donner leur chance à des inconnus. Concernant la qualité des nouvelles, elle est très variable comme dans beaucoup d’anthologie. Quelques rares mauvaises lectures, certaines nouvelles m’ont beaucoup plus et plusieurs m’ont intéressées. Un ressenti globalement positif.

D’autres avis chez : Blackwolf, Lorhkan

Le mois de septembre sera le mois de ADRIEN TOMAS

Mais keskecé ?
Un petit rappel sur « Le mois de » chez Book En Stock :
Dup et Phooka (les Vénérables) de Book en stock ont décidé depuis 2011 de mettre en avant chaque mois un auteur en lui donnant la parole. 
Elles ont appelé ce rendez-vous : LE MOIS DE…
 
Et alors ?
Et bien en septembre c’est le mois de Adrien Tomas.
 
Vous le connaissez? 
Alors j’avoue, je n’ai pas encore lu l’auteur (alors que j’ai La geste du sixième royaume qui dort dans ma pal depuis….. belle lurette!) , J’ai lu sa nouvelle dans la dernière anthologie des Imaginales, que j’ai beaucoup appréciée ! (raison de plus pour sortir rapidement le livre que j’ai dans ma pal…. oui je sais, oui je aprle toute seule).
Je l’ai également croisé en festival, ses interventions en table ronde sont toujours très intéressantes et amusantes.
 
Et où ça se passe ?
 
Alors viendez nombreux! Viendez poser toutes les questions qui vous passent par la tête, même si vous n’avez pas de partenariat, même si vous n’avez jamais lu l’auteur, même si vous avez peur!

Carnaval de Ray Celestin

ID :

Auteur : Ray Celestin – Traducteur : Jean Szlamowicz  – Edition : 10-18 – Parution : 19/05/16   –  386 pages – Prix : 8,80 € – Genre : policier

 

Quatrième de couverture :

En 1919, un tueur en série s’attaque aux habitants de La Nouvelle-Orléans en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot. La panique gagne peu à peu, on évoque le vaudou, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l’agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D’Andrea, vont tenter de résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.

 

Mon avis :

Il suffit de me parler de la Nouvelle-Orléans et de bayou, pour que j’ai envie de lire le livre concerné. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Et cette lecture ne m’a pas déçue à ce niveau (ni à d’autres d’ailleurs). Dès le début, on est immergé dans l’atmosphère de la Nouvelle-Orléans, en suivant un enterrement, entraîné par la musique. Ce qui m’a énormément plu, en plus de l’enquête (j’y reviendrai), est que l’on découvre beaucoup de choses sur la ville et l’époque, que ce soit au niveau culturel : musique, vaudou, qu’au niveau historique : ségrégation, ambiance entre deux-guerres, développement de la mafia

En plus de l’univers et du cadre historique, qui sont déjà très riches, l‘enquête policière est très bien décrite et menée. On va la voir de quatre points de vue différents, ceux d’un policier en service (Michael), d’un ex-policier tout juste sorti de prison (Luca), d’une enquêtrice débutante métis (Ida) et d’un journaliste. Chacun apporte sa richesse, ses anecdotes, son vécu.

Le récit se lit tout seul du début jusqu’à la fin. L’auteur maîtrise vraiment son univers et ryhtme parfaitement son histoire. L’intrigue reste très riche tout du long et ne fait pas dans la facilité.

La richesse des personnages donne vie au récit. Sans aucun mauvais jeu de mots, aucun n’est ni blancs, ni noirs. Luca, le flic corrompu, a aussi des valeurs, des remords, des sentiments. Il s’imagine rentrer dans sa Sicile natale, à la recherche d’un refuge. Michael, symbole de l’autorité, doit faire face à des difficultés permanentes pour l’appliquer, dans un système qu’il réprouve pour son injustice. Ida, du fait de sa couleur, n’est à sa place nulle part. Il y a aussi Simone, la mystérieuse femme des marées… Et tant d’autres !

Pour conclure, j’ai vraiment apprécié cette lecture. Bercée par un fond de jazz, je suis partie à la découverte de la Nouvelle Orléans, de ses fastes et de ses côtés les plus sombres. J’ai tressailli en découvrant les massacres du tueur à la hache (qui a réellement existé), j’ai frémi en suivant l’enquête visant à le découvrir. J’ai adoré découvrir les différents protagonistes. Une lecture extrêmement riche, que je vous conseille.

 

« En Louisiane, les noirs n’avaient guère le droit de faire entendre leur culture et les enterrements permettaient justement d’y donner libre court en public et de traiter les opprimés avec pompe. C’était pour ça qu’elle fronçait les sourcils, parce que la seule fois où un noir pouvait être traité avec grandeur, c’est quand il n’était plus là pour en profiter. »

« Si cette ville était une personne, ce serait une pute sur le déclin. »

 

D’autres avis chez : Lupa, Café Powell, Zina

 Session 3 : Polar/thriller