Anthologie Utopiales 2015

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Ouvrage sous la direction de Jérôme Vincent – Edition : ActuSF, collection : Les trois souhaits – Parution : novembre 2015 –  408 pages – Prix : 15 € – Genre : Sf, nouvelles

  

Quatrième de couverture :

Construite autour de la thématique « Réalité », cette anthologie officielle des Utopiales, septième du nom chez Actusf, va vous entraîner dans des jungles mystérieuses avec Fabien Clavel, sur un monde aux mœurs singulières avec M. R. Carey ou encore à la rencontre d’êtres venus d’ailleurs avec Laurent Queyssi… Vous y croiserez également d’anciens pilotes communistes qui ont vu des OVNI pendant la Deuxième Guerre mondiale, des petits robots fugueurs, de vieux copains de bistrot aux paris un peu fous et alcoolisés et des maisons en réalité virtuelle à l’intérieur desquelles tout est possible…

Sans oublier Alain Damasio qui nous offre une belle avant-première avec le premier chapitre inédit de son futur roman, Fusion.

Êtes-vous sûr de votre réalité ? Sont-ils vivants et nous morts ?

Treize nouvelles pour douter de tout…

 

Mon avis :

Qui dit Utopiales dit anthologie et dorénavant la traditionnelle lecture commune avec Blackwolf. Auteurs différents, univers différents… je vous parlerai donc des nouvelles une à une.

 

« Réalités » – Préface de Sylvie Lainé et Roland Lehoucq

Sylvie Lainé et Roland Lehoucq détaillent les différents types de réalité existant, de façon légère et non scolaire. On sent bien la patte des scientifiques. Même si les thèmes abordés ne sont pas toujours faciles à comprendre, c’est une préface impressionnante, de qualité, de grande classe.

 

« Les yeux en face des trous » – Alain Damasio (INÉDIT)

Ah la la, point de nouvelle ici, mais le premier chapitre du nouveau roman de Alain Damasio. C’est un peu sadique, car à la fin, une seule envie, continuer. Un bémol sur la typographie, on retrouve la touche Damasio avec des bulles de textes qui se promènent sur les pages, des tailles différentes… mais je n’ai pas trouvé que cela apportait grand-chose. Peut-être sur la longueur, sera-t-elle plus enrichissante pour le récit ? L’histoire a un petit côté déjà vu (le partage de la mémoire d’autrui), mais quelle plume ! Le style est impressionnant. En un seul chapitre on devine déjà la richesse des personnages, leur profondeur. On découvre une amitié qui réchauffe le cœur et un croquemitaine qui fait sacrément peur. Vivement la sortie du livre !

« Immersion » – Aliette de Bodard (traduction de Bastien Duval et Antoine Mottier)

Comme le texte précédent, cette nouvelle donne presque l’impression d’être également un premier chapitre ! En effet l’univers est très riche et l’auteur développe un concept « d’immerseur » passionnant (il permet à l’utilisateur d’être une personne « augmentée »). J’avais donc envie de voir le texte plus développé. J’étais frustrée à la fin de ne pas savoir ce qui arrivait à l’héroïne. J’aurai bien voulu enchaîner avec un roman. Ce qui est sûr, c’est que maintenant,  je vais lire d’autre textes de l’auteur (enfin le peu qui a été traduit) !

 

« Welcome Home » – Jérôme Noirez (INÉDIT)

Voilà une nouvelle déjantée, complètement trash. Un bon exutoire après une journée pourrie, je me suis franchement bien marrée. Même si le concept est très intéressant et très riche (les personnes fortunées possèdent des espaces en dehors de la réalité ou aucune loi ne s’applique), le format nouvelle convient bien. Il y aurait matière à  développer les concepts de juge, de conscience, de loi. La subréalité décrite est un très bon terreau pour tout cela. Au lecteur de s’arrêter au niveau de lecture qui lui convient.

 

« Un demi bien tiré » – Philippe Curval

Où quand tu te retrouves à demander à ton binôme de lecture de t’expliquer la nouvelle… qu’il te fait un cours sur le paradoxe de Zénon et que tu comprends vaguement… donc si vous le connaissez, le délire de deux piliers de bar cherchant à tester ce paradoxe vous intéressera sans doute, autrement c’est un peu ardu.

 

« Dieu, un, zéro » – Joël Champetier

Voici une nouvelle beaucoup plus convenue. L’écriture est agréable à lire, mais j’ai trouvé la première partie beaucoup trop développée alors qu’elle n’apporte rien à l’histoire (histoire de la vie du mathématicien qui va être embauché dans un laboratoire secret de robotique). L’auteur plante son personnage comme dans un roman, or il n’a que le temps de la nouvelle. Les idées sont intéressantes, mais quelques incohérences sont venues troubler ma lecture. La fin toute mimi rachète un peu tout cela.

 

« Les aventures de Rocket Boy ne s’arrêtent jamais » – Daryl Gregory (traduction de Claire Kreutzberger)

Pas de SFFF* ici, mais un garçon fan de SF, qui s’y réfugie pour supporter sa vie. L’auteur nous raconte avec justesse ce drame. Il ne tombe jamais dans la facilité et relate toute l’injustice de la vie. Chaque mot est pesé et tombe juste. Pas de happy end, pas de mélodrame, « juste » une nouvelle qui vous donne une sacrée claque ! 

 

« Le vert est éternel » – Jean-Laurent Del Socorro (INÉDIT)

Je n’ai pas lu le roman Royaume de vent et de colères, dans l’univers duquel se passe la nouvelle, mais ce n’était pas gênant. Le texte est bien écrit, il nous présente une autre vision de l’Edit de Nantes, mais il ne m’a pas emporté. Je cherche encore le rapport avec le thème de l’anthologie.

 

« Coyote Creek » – Charlotte Bousquet (INÉDIT)

Autre texte hors SFFF, qui aborde de façon originale la maladie d’Alzheimer. La narration par la malade rend le texte très touchant.

 

« Intelligence extra-terrestre » – Stéphane Przybylski (INÉDIT)

On retrouve la façon très particulière de l’auteur de présenter ses récits, avec des alternances entres différentes époques, différents personnages. Si pour un roman, cela est intéressant, j’ai trouvé qu’au format nouvelle cela rendait la lecture difficile. Le texte est trop court pour se faire à ce format et pour pouvoir entrer dans l’histoire. Ayant lu le premier tome du Château des millions d’années, j’ai pu m’y retrouver dans le récit. Sans cette lecture, j’aurai été perdue.

 

« Pont-des-Sables » – Laurent Queyssi (INÉDIT)

Cette nouvelle rappelle celle de Daryl Gregory, mais en moins noir (une bande d’amis, qui va être confrontée à un drame). Ici une pointe d’imaginaire, mais surtout beaucoup de référence à la SF. La narration est très agréable. Lors de la lecture, on se pose beaucoup de questions, notamment sur les motivations des personnages. Ce ne sont pas des interrogations d’incompréhension, mais d’intérêt pour le récit. Il y a beaucoup de sentiments, mais emplis de pudeur. En bref, une lecture très agréable qui donne envie de lire l’auteur.

 

« Versus » – Fabien Clavel (INÉDIT)

Une nouvelle rapide et efficace. La fin est prévisible, mais le tout est très agréable à lire. Du fun, du dynamisme.

 

« Smithers et les fantômes du Thar » – Robert Silverberg (traduction d’Éric Holstein – INÉDIT)

Je m’attendais à de la SF, mais en fait c’est une nouvelle fantastique, qui rappelle les textes de la fin du 19ème siècle, début du 20ème. L’introduction est un peu longue, mais plonge bien le lecteur dans l’univers. C’est bien écrit, mais il y comme un goût de déjà vu et je n’ai pas accroché plus que ça.

 

« Visage » – Mike Carey (traduction de Sylvie Denis – INÉDIT)

Une autre nouvelle que j’ai apprécié. Il y a beaucoup de recherche et l’auteur nous propose un monde très particulier, bien développé (avec des maisons « champignons » qui m’ont beaucoup plu). Il utilise un concept de « visage confisqué », qui est très intéressant. Le lecteur pourra bien entendu faire un parallèle avec le voile, ou pas. En tout cas cette nouvelle provoque énormément de réflexion et j’ai aimé l’écriture de Mike Carey.

 

Pour conclure, cette année mon ressenti global est plutôt positif. Plusieurs textes m’ont énormément plu et ont éclipsé d’autres nouvelles qui m’ont laissée plus indifférente. 

 

La chronique de Blackwolf sur blog-O-Livre.

 

 * : Science-Fiction Fantasy Fantastique

 

D’autres avis chez : Xapur, Boudicca, Vert, Bibliocosme

Retour sur l’anthologie de 2012, de 2013 et de 2014.

n°4 n°1 U

De Force Karine Giebel

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Auteur : Karine Giebel – Edition : Belfond – Parution : 03/03/16  –  528 pages – Prix : 19,50 € – Genre : thriller

  

Quatrième de couverture :

« Le temps de l’impunité est révolu. Le temps des souffrances est venu. » Elle ne m’aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd’hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n’aime pas ainsi. Que m’a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c’est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j’ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j’arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d’entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu’un tabouret au centre de la pièce. J’essuie mes larmes, je m’approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l’enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n’a plus aucune limite. La haine. Voilà l’héritage qu’elle me laisse.

 

Mon avis :

Enfin, ma première lecture de Karine Giebel, depuis le temps que j’en entend parler ! Une lecture pleine d’attente par conséquent, ce qui n’est pas toujours un défi facile à relever pour le livre.

Le prologue est très prenant, avec une ambiance inquiétante, un sombre secret, une enfance sacrifiée… Il nous met l’eau à la bouche. Et le début du roman ne déçoit pas et part sur les chapeaux de roues. Donc un début plutôt enthousiasmant. Le suspens restera entier jusqu’à la fin, qui en veut au professeur Reynier et pourquoi ? avec de nombreux rebondissements. Cependant même si ceux-ci ont été bien amenés, je n’ai pas été tenue en haleine. J’ai tout de même lu le livre très rapidement mais au bout des deux tiers j’attendais la chute. 

L’écriture de Karine Giebel est efficace, elle plante le décor avec précision et maîtrise parfaitement les ficelles narratives du thriller. Mais il m’a manqué un je ne sais quoi pour que la lecture soit plus percutante. J’ai eu l’impression de survoler les personnages, de ne pas rentrer totalement dans la noirceur de leur relation.

Et pourtant, les personnages sont le grand atout de ce livre. Le professeur Reynier, sa fille Maud et sa femme Charlotte semblent être une famille modèle, mais de l’extérieur uniquement. Les relations sont empoisonnées par les rancœurs et le caractère de chacun. Même la gentille Maud, jeune femme brisée, révélera une facette peu reluisante de son personnage. Et il y a bien entendu Luc. Le héros malgré lui, au passé également mystérieux, le garde du corps au grand cœur.

Pour conclure, cette lecture s’est avéré très agréable, avec une palette de personnage fascinante. Cependant il aura manqué un peu de piment pour la rendre très bonne.

 

« Il aimerait pleurer. Aimerait qu’il y ait en ce monde quelqu’un capable de le comprendre.
Capable de le consoler. De le rassurer.
De faire de lui un homme heureux. »

D’autre avis chez : Nanet, AzilisJoyeux-Drille, Zina

Thème 2 Session 2 : thriller

Inscription : Déstockage de pal en duo, le vrai défi !

Destockage de pal, tiens ça me rappelle quelque chose.. Ah ouiiiiiiiiiiiiiiiiii, j’ai planté la précédente édition… Oups, pas encore lu mon Asimov…

Mais c’est pas grave avec Bea nous rempilons pour la nouvelle version !

Alors qu’en est-il de cette nouvelle version ?

 

Voici le mot des organisatrices : Licorne et Zina

Cette version fonctionnera avec des cessions de 4 mois, nous serons toujours par DUO, DUO qui peut changer entre chaque cession. Il n’ y aura pas de joker, et l’inscription des duos sera définitive, lorsque les deux se seront présentés sur le forum en acceptant les règles du challenge et auront choisit leur livre. Votre duo portera un nom de reconnaissance défini et choisit selon l’humeur des organisatrices !

1ère cession – 4 mois – MARS – AVRIL – MAI – JUIN

– Vous avez les deux premiers mois MARS et AVRIL pour trouver et lire un livre dans VOTRE PROPRE PAL ,
soit le thème 1, soit le thème 2, soit les deux si vous le souhaitez
– Thème 1 – La 1ere lettre du nom ou du prénom de l’auteur doit commencer par A, F ou S, cette lecture rapporte 10 pt
– Thème 2 – lire un livre de plus de 300 pages, cette lecture rapporte 5 pt
(attention choix des deux thèmes, deux livres à lire.)
Ces lectures rapportent des points par personne et pour votre DUO. Vous l’aurez compris le thème 1 est à privilégier pour avoir le max de point.

– votre score déterminera votre sort pour les deux autres mois MAI et JUIN, cette deuxième étape n’est pas obligatoire, à vous de nous dire à l’issue des deux premiers mois si vous continuez, cette étape vous permet de doubler vos points.

Soit vous avez – de 10 pt à 10 pt, vous pourrez vous reposer pendant deux mois, vous êtes mise au placard pour cette cession, mais pourrez retenter votre chance à la prochaine cession qui commencera en juin avec votre apport de points.

A partir de 15 points, vous pourrez choisir le livre de votre choix toutes les deux, choisit dans votre propre pals et si vous remplissez de nouveau le contrat, vous doublez vos points personnels et du duo.

LES INSCRIPTIONS SERONT  CLOTUREES  LE 15 MARS 2016

 

Avec Bea nous sommes le duo : Cat et Bones et comme nous sommes des warriors, nous avons choisi les deux thèmes avec pour moi :

Thème 1 : Le Carnaval aux corbeaux de Anthelme Hauchecorne


Thème 2 : De Force de Karine Giebel et ses 528 pages


Et pour Bea : 
Thème 1 : Half Bad de Sally Green

Source: Externe


Thème 2: Jeu de Patience de Jennifer L Armentrout.

Source: Externe

A bientôt (sisi on y croit) pour mes chroniques !

Et pour la session 2 : Une demi-couronne de Jo Walton

Futurs insolites anthologie dirigée par Jean-François Thomas et Elena Avdija

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Anthologistes : Jean-François Thomas et Elena Avdija  – Edition : Hélice Hélas  – Parution : 10/02/16  –  386 pages – Prix : 24 € – Genre : Science-Fiction, nouvelles

Auteurs : Emanuelle Maia, Nicolas Alucq, Vincent Gerber, Adrien Bürki, Jean-Marc Ligny, François Rouillier, Anthony Vallat, Denis Roditi, André Ourednik, Florence Cochet, Julien Chatillon-Fauchez, Bruno Pochesci, Gulzar Joby, Olivier Sillig.

 

Quatrième de couverture :

Dans un futur plus ou moins lointain, qui peut dire ce qu’il restera de la Confédération helvétique ?

Qu’adviendra-t-il de ce fier pays abritant un peuple hétéroclite, scindé en autant de cultures que de cantons divers et variés, mi-ville mi-campagne, à la fois poli et polyglotte, à la bureaucratie aiguisée et impeccable, à la technologie et au tourisme rentables et même florissants, à l’armée de milice indispensable et indéfectible, aux multinationales si bien implantées, à la neutralité à toute épreuve, au secret bancaire si bien conservé, aux paysages et à la prospérité subjuguant touristes, migrants et expatriés de tous horizons… ?

En partant de la Suisse qu’ils côtoient tous les jours (pour les résident·es hélvétiques) ou qu’ils observent de loin (pour les français·es et suisses expartié·es), 14 auteur-es détournent la Suisse dans l’Imaginaire. Chacun-e, avec son style, son genre, met à jour et extrapole dans cette anthologie certains traits perçus « typiquement » helvétiques ; nos façons de vivre, de mourir, de considérer le monde, de l’organiser etc. Sous couvert d’anticipation, à l’aide de ce laboratoire, c’est une plongée dans l’auto-réflexion nationale que propose cet ouvrage.

 

Mon avis :

Cette lecture m’a été proposée lors des Utopiales. Mon emploi du temps ayant été bousculé entre la fin d’année et le début de la nouvelle, je ne l’ai attaquée qu’en avril. Et me voilà trois mois plus tard sur la rédaction de ma chronique. Je n’ai pas été séduite à la fin de ma lecture , j’ai donc laissé le temps à mes idées de se poser. Les auteurs étant différents, ainsi que mes ressentis, je vais traiter les nouvelles une part une.

 

  • Préface de Elena Avdija et Jean-François Thomas :

Les anthologistes présentent clairement le pourquoi du comment de cette anthologie, de même que sa contrainte : « Il s’agira d’un livre interrogeant la société helvétique, et il sera ouvert à toutes et à tous ». Ne soyez donc pas surpris de trouver Jean-Marc Ligny au sommaire (seul auteur de l’anthologie que je connaissais d’ailleurs). La Suisse est entrevue comme un laboratoire d’imagination et de pensée futuriste.

  • Helvé… ciao d’Emmanuelle Maia

Le contexte de la nouvelle n’est pas sans rappeler la problématique de gestion des politiques migratoires actuelle. Ici pas de bête fermeture des frontières mais carrément une puce qui permet l’accès, ou pas, à la suisse ! La première moitié de la nouvelle m’a beaucoup plu et surpris, la seconde est plus classique et attendue. Une bonne lecture avec une écriture très agréable.

  • Alleingang de Nicolas Alucq

 Cette nouvelle m’a laissée sur le bas-côté de ses batailles intergalactiques. Deux sociétés s’affrontent, des egos également.

  • SuissID de Vincent Gerber

Un sujet glauque mais très bien traité et avec de l’humour, j’adore ! Nous suivons les actions de la SuisseID qui propose du suicide accompagné. Attention pas de retour possible… Le suicide présenté comme un service comme les autres, décapant.

  •  Rhodanish Elektrik AG d’Adrien Bürki

Une bonne idée de départ, avec un barrage immense, démentiel, qui fait tout le Valois. Mais deux histoires différentes vont se télescoper sans que la seconde apporte plus que ça au texte. La première : le barrage qui vieilli et qui va s’autodétruire, la seconde : des factions rebelles pas très futées…

  •  Mission divine de Jean-Marc Ligny

Ce texte est un spin off de Exodes et on peut dire qu’il m’a sacrément donné envie de lire le livre !  La nouvelle est très noire et ne nous rassure pas quant à l’espèce humaine.

  •  La Mémoire de Lo de François Rouiller

 Hum… fouille archéologique, mémoire de l’eau, soirée orgiaque… et on mélange le tout, pour une lecture qui m’a laissée dubitative.

  •  Là où croît le pays d’Anthony Vallat

Une idée assez intéressante, une Suisse reconstituée, utilisée comme parc d’attraction typique pour des populations intergalactique. Mais pourquoi plaît-elle autant ? Parce qu’elle fait pays.

  • Exit de Denis Roditi

On retrouve dans ce texte, la thématique du suicide assisté. L’idée de proposer une téléréalité avec des suicidaires prend alors tout son sens. Cette suisse du futur n’est pas rassurante. Pour profiter de la vie, une drogue a été inventée afin de la ralentir et de profiter de chaque instant. Une nouvelle moins jubilatoire que celle de Vincent Gerber, mais qui présente une vision du futur très intéressante.

  • Audemars, le ver d’André Ourednik

On rebondit sur la vision du temps avec ici une société basée sur l’instant présent et l’oubli. Mais la fin vient casser ce concept si bien déroulé dans la nouvelle. Pourquoi ne pas être allé jusqu’au bout?

  • Issue de secours de Florence Cochet

Suicide, à nouveau. Le texte est très court et bien écrit. Le suicide assisté est ici proposé dans l’espace. (A force je me suis renseignée sur ce qui est proposé en Suisse, où en effet le suicide assisté est légal).

  • Vreneli de Julien Chatillon-Fauchez

Ce récit de guerre galactique est très bien écrit et passionnant ! La Suisse se retrouve prise en sandwich entre deux nations, du fait d’un hasard de développement commercial. La solution de fin de conflit proposée est très amusante et fait un gros clin d’œil à la suisse actuelle.

  • Sketches helvétiques de Bruno Pochesci

Le train fou de cette nouvelle ne m’aura pas emmenée en voyage, je dirai même que je suis restée sur le quai.

  • La vallée perdue de Gulzar Joby

 Une nouvelle gentillette, avec des géants. L’histoire est parfois maladroite.

  • Baptistin de Olivier Sillig

 Un spationaute  qui échange sa place avec un pauvre hère du moyen âge. Tout est dit.

  • Post face

Texte assez complexe, un peu trop conceptuel pour moi.

 

Pour conclure, la lecture s’est avérée inégale avec certains textes qui m’ont carrément ennuyée, d’où le ressenti global négatif. Heureusement, certains sortent positivement du lot comme SuissID de Vincent Gerber, Mission divine de Jean-Marc Ligny et Vreneli de Julien Chatillon-Fauchez, ou encore Exit de Denis Roditi.

 

n°6 n°2 X

J’ai liké ton profil… et j’aurais pas dû de Paula Hadda

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Auteur : Paula Hadda – Edition : Archipoche  – Parution : janvier 2016  – 155 pages – Prix : 6 € – Genre : humour, témoignage

  

Quatrième de couverture :

« Le monde des rencontres sur Internet semblait merveilleux tant que vous ne faisiez pas partie du CPA, le Club des Profils Anonymes. Jusque-là, vous regardiez d’un air amusé la fiche de votre meilleure amie, de votre collègue ou de votre mère. Puis vous avez commis l’impensable : vous vous êtes inscrite sur un site.. Passé la magie des premiers clics, le verdict est sans appel : le Web est un vivier de candidats inquiétants, les fameux e-boulets ! Pourtant, un jour, vous avez franchi le pas : aller à un rendez-vous…« 

 

Mon avis :

Les opérations du genre Masse critique sur Babelio, sont pour moi l’occasion de faire des découvertes sortant de mes lectures SFFF habituelles. Je me suis laissée tenter par ce synopsis qui, il faut l’avouer, vendait du rêve. Qui n’a pas déjà entendu parler de rendez-vous « foireux », de plans « moisis » provenant de sites de rencontre ? Il y a bien entendu, aussi, les versions positives, avec « ils vécurent heureux », mais ce n’est pas le propos de ce livre.

L’auteur, ici, y a mis du sien. En effet, elle a testé de nombreux sites et nous un fait un magnifique compte-rendu de ses découvertes à travers ce faux guide, ce manuel de survie sur les sites de rencontre, 10 ans et 123 e-boulets plus tard. Mais qu’est-ce que le e-boulet ? Le boulet rencontré en ligne, je ne détaille par le terme boulet qui veut tout dire.

Le début du livre est vraiment très drôle. L’auteur décrit avec beaucoup d’humour différents sites de rencontre (adopteunmec, meetic, attractiveworld…), les différents type d’abonnés ( de l’abonné crevard au booster…), les meilleurs périodes pour décrocher un rendez-vous, les photos… Le best of des pseudos est pas mal du tout et j’avoue avoir fréquemment bien éclaté de rire ! Les motivées qui souhaiteront toujours s’inscrire sur un site de rencontre, après avoir lu ce guide, auront des informations précieuses pour décrypter les professions des eboulet (du genre « médecin = soirées sur le forum de doctissimo »), comprendre leur hobby… ou encore comprendre les résultats des tests de compatibilité des sites de rencontres qui sont parfois bien surprenant ! Le tout bien sûr étant toujours très drôle. 

Par contre je me suis un peu ennuyée à la description des différents eboulet qu’elle a pu rencontrer ou dont on lui a parlé. Il faut dire qu’il y en a qui paraissent bien peu réalistes, voir très caricaturaux. Et là la légèreté de l’écriture s’est fait ressentir.

Pour conclure, une lecture pour moitié hilarante, pour moitié un peu moins drôle, mais de quoi passer un bon moment pendant les vacances.

 

« Do/don’t – les trucs à ne pas dire au premier rencard : – « Ah… c’est toi…. » (avec un demi-sourire de garce) – « T’as eu combien de rencard cette semaine? » -« T’as toujours été célibataire avant internet? » -« Pourquoi tu mets situation perso Ne sais pas? »

Pour vous donner envie, l’auteur vous présente son livre :