Quatrième de couverture :
Madame Ming aime parler de ses dix enfants vivant dans divers lieux de l’immense Chine. Fabule-t-elle, au pays de l’enfant unique ? A-t-elle contourné la loi ? Aurait-elle sombré dans une folie douce ? Et si cette progéniture n’était pas imaginaire ? L’incroyable secret de Madame Ming rejoint celui de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, éclairé par la sagesse immémoriale de Confucius.
Année de parution originale : 2012
J’ai lu ce livre dans le cadre du challenge de Calypso : Un mot des titres. Il m’attendait bien sagement sur une étagère et c’est le mot enfant qui a été choisi pour cette nouvelle édition.
Eric-Emmanuel Schmitt nous propose toujours des rencontres improbables, ici c’est un occidental, négociateur de contrat qui va rencontrer Mme Ming, madame pipi d’un grand hôtel. Elle lui parlera de ses dix enfants dans un pays où le contrôle des natalités limite le nombre d’enfant à un.
C’est un conte très agréable qui est proposé au lecteur. L’écriture est douce et nous transporte dans un petit nid douillet, d’où l’on peut découvrir l’histoire. Celle-ci est bien plus profonde que l’invention de dix enfants. L’occident et l’orient se retrouve confronter dans leur culture. Le narrateur occidental, peut mener sa vie comme il le souhaite, mais est-il satisfait ? Mme Ming dans un Etat quasi totalitaire s’est inventé un monde meilleur peuplé d’enfants plus intéressants les uns que les autres. La magie opère et une fois de plus toute l’histoire coule de source. Même le petit happy end de la fin n’est pas de trop et colle à l’histoire. C’est là une partie du génie d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Le personnage qui m’a le plus séduit est sans doute la fille de Madame Ming. Elle a aidé sa mère à créer ses frères et sœurs et quand le besoin s’en est fait sentir elle leur a donné vie. Elle pourrait être jalouse de l’amour que sa mère donne à ses frères et sœurs imaginaires, mais non. Elle comprend et c’est beau.
C’est un texte plein d’émotion. Pas du tout moralisateur, mais s’il nous donne quelques clés pour une vie plus paisible. « La vérité m’a toujours fait regretté l’incertitude » nous dit madame Ling. Une belle leçon pour nous occidentaux qui prônons a vérité par-dessus tout. Un souhait ? J’aimerais lire la même histoire mais raconté par Madame Ming.