L’effroyable encyclopédie des revenants de Pierre Dubois & Carine M. & Élian Black’mor

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Auteur : Pierre Dubois, Elian Black’Mor (Illustrateur), Carine M (Illustrateur)  – Editions : GlénatBD, Collection Labyrinthe – Parution : 13/11/2014  – 224 pages – prix : 39.50€ – genre : fantastique, beau-livre

 

Quatrième de couverture:

Vous savez à peu près tout sur les fantômes ? Bien… Il est temps maintenant de passer à une autre espèce d’ectoplasmes : les revenants. Plus sombres, plus méchants et plus vicieux, ils font même peur aux fantômes. Car si ces derniers sont au grenier, les revenants sont à la cave. Enfin presque. Car, en ces lieux d’effroi et avec ceux qui les hantent, rien – hormis les têtes – n’est jamais nettement tranché…

 

Je l’attendais avec impatience, hâte, de pieds fermes…. bref, j’avais vraiment envie de lire ce livre, après avoir dévoré L’épouvantable encyclopédie des fantômes du même trio (vous pouvez retrouver mon avis ici).J’ai donc peu tard’ pour attaquer sa lecture

 

Mon ressenti :

Une fois que j’ai eu cette encyclopédie entre les mains, je ne l’ai pas ouverte tout de suite. Je l’ai d’abord observée sous toutes les coutures, j’ai caressée la couverture… non je ne suis pas une espèce de maniaque, l’objet livre est juste magnifique. Passez votre doigt sur la tranche, sentez la variation entre les titres en relief, les portraits lisses et parfaits…. Mais je m’égare. C’est que cette lecture porte à la rêverie. Après l’avoir feuilleté pour m’en imprégné, je l’ai enfin débutée.

Peter C., Chasseur de Fantôme de son état, va nous embarquer une fois de plus dans sa collecte de récits. Il n’y a pas le choix, il faut le suivre et voici le lecteur plongé dans ses histoires. Nous partons à la rencontre des sorties de tombes, des chasses damnés, des auberges un peu trop accueillantes et autres vaisseaux fantômes.

Certaines encyclopédie ont un côté rébarbatif, elles énumèrent des objets, sorte de collection d’informations brutes. Ici ce n’est pas le cas. Toutes les histoires recensées sont amenées par le narrateur, retravaillées par Pierre Dubois. A chaque texte, il nous conte une histoire, vécue ou narrée par Peter C. Nous voilà toute ouïe, nous partons à l’aventure. Le texte n’est pas qu’envoûtant, il y aussi une bonne dose d’humour grinçant.

« Il n’y a qu’à voir la bande de bras cassés, de goths asthéniques et de mirliflores zombifiés, qui à cette heure m’entoure pour constater combien le concept du revenant s’est, au cours du temps, douloureusement dégradé. Mais ce n’est pas leur faute… et pas vraiment la notre. »

Textes et histoires se font écho grâce aux illustrations horrifiques, mais magnifiques de Carine M. & Élian Black’mor. Comment ne pas être emporté par le récit, quand, dès le début, vous pouvez admirer cette illustration en pleine page ?

Tout concourt à nous plonger dans une ambiance gothique et fantastique. Les pages sont toutes travaillées, que ce soit au niveau de la police, que des nombreux dessins qui les illustrent (en plus des pleines pages juste magnifiques), ou encore de la trame de fond de la page.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré cette lecture. Je me suis régalée à observer les moindres détails des illustrations. Maintenant je suis une pro, je sais reconnaître les revenants des fantômes, mais je continuerais à descendre à la cave avec appréhension. Une lecture que je vous recommande effroyablement.

 

n°3

Half Bad, tome 1 : Traque blanche de Sally Green

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Auteur : Sally Green  – Editions : Milan – Parution :  24/09/2014  – 382 pages – prix : 16,90€ – genre : fantastique, jeunesse

 

Quatrième de couverture:

Dans l’Angleterre d’aujourd’hui, deux clans de sorciers vivent en secret au côté des humains : les adeptes de la magie blanche et les sorciers noirs. Mais la naissance de Nathan vient bousculer l’équilibre des forces car il est à la fois un sorcier blanc et un sorcier noir. Son père est un des plus puissants et cruels sorciers du monde. Sa mère, adepte de la magie blanche, est morte. A 16 ans, Nathan va recevoir ses pouvoirs comme tous les sorciers. Mais il n’est pas comme tous les sorciers… Son clan va décider de l’enfermer : Nathan est piégé dans une cage, battu et menotté. Les frontières entre le bien et le mal n’ont jamais été aussi floues et menacées.

 

Voilà un livre qui a fait le buzz lors de sa sortie, à grand renfort de campagne promotionnelle. J’étais plutôt curieuse de le découvrir et j’ai eu la chance de le gagner sur le blog de Karline. La proposition d’une lecture commune dans le cadre du challenge jeunesse et young adult m’a motivée et hop! Voilà mon avis.

Mon ressenti :

La couverture du livre est très bien faite, elle donne envie de découvrir l’histoire de la personne enfermée, dont la main agrippe un grillage. Je n’ai pas été déçue, car dès le livre ouvert, l’auteur nous plonge dans le quotidien de Nathan, enfermé dans une cage. Pourquoi? Nous ne le découvrirons que bien plus tard. Ce début d’histoire pose beaucoup de question : qui est Nathan? Quels sont ses pouvoirs? Comment est-il arrivé dans cette cage? Tout cela m’a profondément intriguée et m’a donné envie de découvrir les réponses.  J’ai donc été entraînée par le récit. Après un début en fanfare, retour en arrière par flash-back pour apprendre l’histoire de Nathan. Complot, actions… l’histoire s’accélère et la vie de Nathan se complique pour arriver à la cage et à après. La fin est arrivée bien trop vite à mon goût, avec quelques éléments un peu précipité. si j’avais eu le tome 2 sous la main, j’aurais enchaîné.

Le récit est haché, donnant un rythme particulier au récit. Je trouve qu’il correspond au caractère de Nathan, un peu brut de décoffrage. La lecture est assez facile, mais bien écrite. Un bon accord pour de la littérature jeunesse/young adult. J’ai lu ce livre à un moment où j’avais besoin d’une lecture légère et cela correspondait parfaitement.

Nathan me fait penser à un chat de gouttière. Il a reçu beaucoup de cailloux et il est difficile de l’apprivoiser. La vie ne lui laisse pas beaucoup de choix et je la trouve tout bonnement injuste. L’histoire peut donc s’avérer difficile à lire pour les plus jeunes, car le pauvre Nathan n’est pas épargné, que ce soit physiquement que psychologiquement. Les autres personnages tiennent plutôt bien la route, sauf celui d’Annalise à la fin du livre. Ce qui lui arrive ne semble pas très cohérent et un peu bâclé.

Au final, une lecture récréative et assez facile à lire. L’histoire est très intéressante et présente une vision de la magie et des magiciens originales. Cependant il y a quelques couacs dans le récit.

 

 Lecture commune avec : Acro, Chani. D’autres avis chez : Mutinelle, Karline

Et toutes les informations sur le site internet dédié.

n°4 n°17 n°60

L’homme qui savait la langue des serpents de Andrus Kivirähk

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Auteur :  Andrus Kivirähk – Editions : Le Tripode – Parution :  01/08/2013 – 440 pages – prix : 23€ – genre : conte fantastique

 

Quatrième de couverture:

Voici l’histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents,
de sa sœur qui tomba amoureuse d’un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, d’une paysanne qui rêvait d’un loup-garou, d’un vieil homme qui chassait les vents, d’une salamandre qui volait dans les airs, d’australopithèques qui élevaient des poux géants, d’un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons épouvantés par tout ce qui précède…

 

Je me rappelle avoir entendu Blackwolf parler de ce livre, l’avoir vu à la librairie Scylla et enfin jai lu la chronique de Lelf à son sujet. Tout cela m’a fortement donné envie de lire ce livre. Il a également reçu le Grand Prix de l’Imaginaire 2014 dans la catégorie Roman étranger. Plus d’excuse, il fallait se lancer.

 

Mon ressenti :

Attention! OLNI en approche! Un livre pas comme les autres ça c’est sûr. D’ailleurs sa lecture peut être un peu déconcertante au départ. En effet, on en entend le plus grand bien et on se retrouve propulsé dans une histoire d’homme habillé de peaux de loups, de femmes qui couchent avec des ours… sic. Une entrée en matière qui dépote. 

Concrètement l’auteur nous raconte l’histoire de Leemet, le dernier homme à apprendre la langue des serpents. Sa tribu vie dans la forêt en Estonie, avant la christianisation. Il grandit à une époque charnière pour son peuple. Les forêt se dépeuplent au profit du village, du régime carnivores ses camarades deviennent des mangeurs de pain et les anciens dieu sont reniés pour le dieu des chrétiens. Nous allons suivre Leemet, déchiré entre le passé de son peuple et l’avenir qui se dessine, qui va tenter de continuer à vivre en harmonie avec les animaux et le savoir ancestrale de ses ancêtres.

Je dirais que c’est le premier niveau de lecture. Ce qui est vraiment intéressant, c’est ce que porte le récit. L’histoire sert de prétexte pour dénoncer, entre autres, les comportements humains, la guerre, les travers de la religion… Ceci a constitué mon deuxième niveau de lecture. Le troisième aurait été impossible sans la postface passionnante du traducteur, Jean-Pierre Minaudier. Il y explique la critique que fait l’auteur de la société estonienne, que ce soit de la tentation d’accepter sans réflexion ce qui vient de l’extérieur, sous prétexte que cela vient de l’étranger, ou au contraire d’une apologie d’un passé glorieux, mais imaginaire.

Ce qui fait un OLNI de ce livre, c’est la structure narrative utilisée pour porter les propos de l’auteur. Il nous propose un conte fantastique, où un homme cul de jatte peut voler grâce à des ailes en os humains, où les hommes peuvent parler aux serpents et chevaucher les loups… Et avec ces histoires invraisemblables, il arrive à faire passer ses messages. 

Au final, une lecture étonnante et enrichissante. Andrus Kivirähk a réussi à trouver un subtil équilibre lui permettant à travers la narration d’un conte fantastique, de faire passer sa critique de l’humain et plus précisément de la société estonienne. A lire.

 

« Rien de nouveau sous le soleil. Les gens sont toujours en train d’inventer un quelconque croquemitaine pour se décharger sur lui de leur responsabilités. »

« Mais enfin, pour pourquoi est-ce qu’il faudrait que je devienne l’écuyer de quelqu’un ? demandais-je. Encore un de ces traits répugnants communs à tous ces gens à la mode – l’envie de se mettre au service d’un maître. »

« Même si tu connais la langue des serpents et si ce n’est pas la langue du diable, à quoi elle peut bien te servir au jour d’aujourd’hui ? Avec qui vas-tu la parler ? La jeunesse, c’est à Jésus qu’elle s’intéresse, tout le monde n’a que son nom à la bouche, c’est un succès phénoménal »

 

D’autres avis chez :  Blackwolf, Lelf, Joyeux Drille

 n°2

Le Dernier loup-garou de Glen Duncan

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Auteur : Glen Duncan   – Editions : DENOËL, Lunes d’Encre  – Parution : 10/01/2013   – 357 pages – prix : 22,50€ – genre : fantastique

 

Quatrième de couverture:

Jake Marlowe est le dernier de sa race.

Pourchassé par des tueurs fanatiques qui ont juré de lui trancher la tête, protégé contre son gré par une organisation secrète désireuse de vivre au grand jour, Jake a décidé d’arrêter de fuir. La prochaine pleine lune sera sa dernière.
« Va où tu peux, meurs où tu dois. »
Mais pour le vieux loup-garou suicidaire et blasé, rien ne va se dérouler comme prévu.
Par définition, l’amour est imprévisible.

 

Nominé dans le cadre du Prix Julia Verlanger 2013, j’avais été séduite par la présentation faite au public lors des Utopiales. Un an après, j’ai donc décidé de le lire.

 

Mon ressenti :

Cette chronique va être très difficile à écrire, car j’ai encore du mal à savoir si j’ai aimé cette lecture ou pas. Tout d’abord, il est important de préciser que ce n’est pas du tout de l’urban fantasy, Jake Marlowe évolue bien dans notre monde, agrémenté de vampires et d’un loup-garou. Le livre se décompose en trois parties, pas forcément égales en termes de pages. Au début, Marlowe attend la mort, la souhaite, rejette son entourage, conspue sa vie… une partie qui finit par se traîner en longueur, l’auteur nous faisant vivre parfaitement certains sentiments de son héros, comme l’ennui. Puis il rencontre l’amour. L’élément sexuel était déjà très présent au départ, là il devient omniprésent. Les scènes de sexe très crues (avec une obsession pour l’anus de ses partenaires…), mélangées au dégoût d’eux-même qu’ont les personnages, donnent un mélange malsain, monstrueux, qui m’a mis mal à l’aise. La fin du livre est pleine d’actions : enlèvement, bagarres.. là je m’y suis plus retrouvée.

Le parti pris de l’auteur est de présenter des lycanthropes qui n’ont pas d’autre choix que de se nourrir de chaire humaine. Les protagonistes se retrouvent donc confronté au plaisir qu’ils ressentent lors de la chasse sous forme de loup et à l’horreur de leurs actions une fois redevenus humain. Comment concilier bestialité et morale ? La narration se fait à la première personne, sous forme de journal intime, le lecteur se retrouve directement impliqué dans les actes de Marlowe. J’aurais sans doute été plus à l’aise avec un peu plus de distance.

Au final, une lecture très particulière, inconfortable. L’auteur nous propose un loup-garou très bestial, à la sexualité dérangeante. Un texte bien écrit, pour une lecture qui ne peut pas laisser indifférent le lecteur. 

« Baisetuemange »

« Il y a toujours un père, une mère, une épouse, un fils quelconque. C’est ça, le problème, quand on tue et qu’on mange des gens. Un des problèmes. »

 D’autres avis chez : Tigger Lilly, Lorkhan

Loup-garou n°58

Dark Lord, tome 1 : Un démon au collège de Jamie Thomson

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Auteur : Jamie Thomson  – Editions Seuil Jeunesse – Parution : 02/10/2014  – Pages : 300 – Prix : 13,50 € – Genre : fantastique, jeunesse

 

Quatrième de couverture 

Après une chute vertigineuse et inexpliquée, Dark Lord, un prince du mal démoniaque venu d’un autre monde, se retrouve dans une rue de Londres, prisonnier dans le corps d’un garçon de 13 ans. Recueilli par les services sociaux, il est placé dans une famille d’accueil et inscrit dans le collège du quartier. Ayant perdu tous ses pouvoirs, il ne peut réagir, et, en attendant de trouver une solution, il est obligé de se plier aux règlements du collège et aux coutumes étranges et ridicules des adolescents. Mais attention, Dark Lord n’a pas dit son dernier mot, sa vengeance sera terrriiiible !

Il y a des présentations de livres qui vous font vraiment craquer. Grâce à Babelio et à son opération Masse critique j’ai pu découvrir ce livre, à la quatrième de couverture tentatrice! Mouah ouah ouah! (clin d’œil à la lecture).

Mon ressenti :

Pas de déception à la lecture le ce livre, le ton  colle parfaitement à la quatrième de couverture. J’ai donc découvert avec grand plaisir un texte plein d’humour. Le héros Dirk Loyd ,alias Dark Lord, est donc un maxi méchant, qui cherche à dominer le monde, mais qui se retrouve parachuté dans le corps d’un humain (adolescent) de 13 ans. Le temps qu’il réalise la situation, il est placé dans une famille d’accueil. Les premiers pas sur terre de ce seigneur de la mort, sont vraiment tordant, entre sa peur bleue dans les voitures et ses tentatives de magie avortées. Il y a vraiment de quoi se régaler. Ses premiers pas au collège sont aussi tordant, imaginez le maître du mal qui doit se plier à l’autorité des professeurs… J’avoue qu’au deux tiers du livre les mêmes blagues à répétition, les mêmes ficelles utilisées, ont commencé à me lasser. Je me demandais donc, ce que l’auteur allait bien pouvoir trouver pour finir le livre. Eh bien, un bon vieux cliffhanger de derrière les fagots, pas mal du tout.

L’écriture est tout à fait adaptée au public et à l’histoire. C’est bien écrit et avec un humour qui régale petits et grands, sans trop de gros mots. Les petits n’étant sans doute pas sensible, comme moi, à la répétition.

Ce Dark Lord est le grand méchant par excellence, mais je n’ai pas pu m’empêcher de le trouver sympathique, perdu parmi les humains. Et au contact de ses amis (il découvre ce que c’est que d’en avoir), son caractère évolue positivement. Il est un peu difficile, par contre, d’avoir une idée arrêtée sur son entourage, car leur point de vue n’est qu’effleuré.

Des illustrations égrènent le récit et rappellent agréablement celles des livres de Roald Dahl. Mention + pour la carte du début.

Au final, une lecture très amusante, une idée de départ très bien exploitée. Elle ravira les petits, un petit risque d’ennui vers la fin pour les plus grand.

« Je dédie ce livre à la personne la plus géniale que j’aie jamais rencontrée – à savoir, moi-même : Dark Lord. »

n°3 n°56