Quatrième de couverture :
Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre.
Car les Streums rôdent, à l’affût d’une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légion. Votre meilleure chance de survie git selon toute probabilité entre ces pages.
Qui sont les Streums, demanderez-vous ? Pourquoi convoitent-ils les fragments du Requiem du Dehors ? Quel avantage espèrent-ils retirer de cette partition funeste ?
Si vous ignorez les réponses à ces questions, vous vous trouvez alors face à un choix. Pour lequel il est de mon devoir de vous aiguiller.
Souhaitez-vous rejoindre la Vigie, risquer votre vie et sans doute plus encore, dans une lutte désespérée pour déjouer les intrigues du Sidh ?
…Ou bien demeurer parmi le troupeau des Dormeurs, à jamais ? Pareille aventure ne se présente qu’une fois. Sachez la saisir.
Enki, enquêteur et logicien de la Vigie
Les concours ça peut vraiment avoir du bon. Merci au Salon fantastique et à l’auteur qui m’ont donné l’opportunité de découvrir ce livre, il déchire!
Mon ressenti :
Accrochez vos ceintures, ça démarre tout de suite. Quoi de plus efficace pour rentrer dans l’histoire qu’une visite guidée destinée à toi lecteur, de la vigie et d’une présentation de ses différents habitants? Des questions? Tu découvres des pages du codex metropolis pleine de définitions et de présentations des ennemis (ou pas ) : les Daedalos ou streums. Tout le récit sera d’ailleurs ponctué de pages du codex, ce qui permet de rentrer au plus profond de l’histoire qui se trame (en partageant les idées des anciens notamment), sans en perdre le fil. Des illustrations sont là aussi, pour nous plonger dans une ambiance déglinguée et chaotique. Les choses paraissent simple au départ, il pourrait s’agir d’un quête initiatique, celle de Camille, avec d’un côté le bien, de l’autre le mal (les gentils, les méchants). Du coup j’ai ressenti un petit essoufflement dans ma lecture au bout d’une cent cinquantaine de page, mais cela n’a pas duré. Rien n’est aussi simple, il n’y a pas le blanc et le noir, mais une palette de gris. Le récit m’a repris et ce jusqu’à la fin ou j’en redemandais.
Le style est étonnant. En effet Anthelme Hauchecorne décrit avec raffinement des trucs bien crados. Le vocabulaire est très riche, là où on s’attend à des échanges basiques entre marginaux. Ceci dit il faut avoir l’estomac accroché, un petit exemple : « Lorsque l’un de nos camarades ratait son esquive, il finissait éparpillé comme une mouche sur un pare-brise. ses tripes pleuvaient sur nous, nous nous prenions les pieds dedans. Depuis ce jour, j’ai le dégoût de la viande hachée. Trop de mauvais souvenirs. » On peut dire que l’auteur a le sens du détail et beaucoup d’humour. J’ai trouvé la lecture très plaisante, fluide et rock an roll (je l’ai ponctué de nombreux éclats de rire et de Ahhhh!!! Beurkkkk!!!)!
Ce que j’ai trouvé vraiment original ce sont les héros du récit. Point de vaillant chevalier, d’adolescent surdoué, de dandy voleur ect. Ici les héros, ce sont les marginaux, les punks, les gothiques, les rejetés de la société… Le postulat de départ est intéressant : et si les hallucinations du toxico au coin de la rue n’en n’étaient pas? Et si les psychotiques voyaient vraiment des êtres réels? Ce sont eux les éveillés, nous les dormeurs, qui ne voyons pas les monstres qui nous entourent. Difficile de parler de héros pour tous les habitants de la vigie, qui sont sensés lutter contre les monstres. Dans le lot il y a notamment des skin head, principalement là pour la baston. J’ai beaucoup aimé Camille, qui essaie de faire ses marques, de prendre une place dans l’organisation, pas forcément facile pour une fille dans un monde de brute.
Difficile de parler de moments préférés sans spoiler l’histoire… je peux dire qu’il y a une scène bien flippante avec plein de mains coupée qui marchent.
Une histoire au final, qui au delà des scènes un brin gores ou de bastons, nous fait réfléchir sur la définition du bien et du mal. Qui sont les véritables monstres? Autant dire que j’attends la suite avec impatience.