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Auteur : Clara Sanchez – Edition LGF, Le livre de poche policier – Parution : 29/01/2014 – 475 pages – Prix : 7,60€ – Genre : policier
Quatrième de couverture :
Sandra, une jeune femme d’une trentaine d’années, a décidé de venir s’installer dans un village isolé de la côte est espagnole. Un peu paumée, Sandra – qui vient de quitter un emploi qu’elle détestait et un homme qu’elle n’aimait pas mais dont elle attend un enfant – ne sait pas quoi faire de sa vie. Alors qu’elle passe de longues heures sur la plage, perdue dans ses pensées, Sandra fait la connaissance des Christensen, un couple d’octogénaires norvégiens installés dans le village depuis des années. Rapidement, le lien qui unie Sandra à ce couple devient plus qu’une simple amitié. Ils la prennent sous leurs ailes, décident de l’aider et la traitent comme la petite-fille qu’ils n’ont jamais eue. Mais un vieil homme tout juste débarqué d’Argentine, Julian, va venir perturber cette union fragile. Il révèle en effet à Sandra qu’il est un survivant du camp de Mauthausen, et que les Christensen ne sont ceux qu’ils prétendent être. Donnant au départ que peu de crédit à l’histoire de Julian, Sandra, étudiant les allées et venues de Karin et Fredrik et considérant leurs silences, finit tout de même par considérer le couple de Norvégiens sous un nouveau jour. Mais elle ne réalise pas encore que la fin de son innocence met sa vie en danger.
Mon ressenti :
L’auteur prend son temps pour installer histoire, présenter les différents protagonistes. Aussi j’ai eu un peu de mal à accrocher au début de la lecture. Passé une centaine de pages, je ne les ai plus comptées et j’e n’ai plus lâché mon livre tant qu’il n’était pas fini. Le suspens me tenait en haleine. Sandra avait alors découvert qui était les Christensen et travaillait avec Julian, ancien déporté, à les démasquer. Malheureusement la fin ne m’a pas convaincue. Un peu trop rapide, elle ne résout rien. Les méchants ne sont pas punis comme on le souhaiterait.
Cette fin, qui m’a laissé insatisfaite, révèle peut-être le plus, la qualité d’écriture de Clara Sanchez. En n’écrivant pas un happy end caricatural où « les gentils gagnent et les méchants sont punis », elle ancre son récit dans la réalité, dans le probable. Son ton est toujours juste et ne tombe jamais dans de la dénonciation basique des nazis. Elle dépeint avec justesse le mal au quotidien.
« Avant de connaître Karin, il ne me serait jamais venu à l’esprit que le mal prétend toujours faire le bien. Karin affectait toujours de faire le bien, et avait fait de même lorsqu’elle avait tué ou aidé des innocents. Le mal ne sait pas qu’il est le mal, tant que quelqu’un ne lui arrache pas le masque du bien. »
J’ai beaucoup apprécié le personnage de Julian. Cet ancien déporté a traqué toute sa vie des « anciens » nazis. A l’aube de sa mort, il n’arrive pas à abandonner cette traque. C’est le personnage le plus humain du récit. Il est resté marqué par son internement et n’a jamais réussi à être totalement heureux. Sandra , elle, suit le mouvement. Elle est bien contente de se lier avec les Christensen au départ, pensant secrètement pouvoir devenir leur héritière. Son comportement est guidé par un intérêt très basique : l’argent. Son personnage m’a donc moins plu.
Au final, après un début laborieux je me suis passionnée pour l’aventure et les risques encourus par les héros. L’effet thriller a donc bien fonctionné, malgré une fin un peu décevante.