Utopiales 2014 : 4ème et dernier jour

Dernier jour. J’attaque par une conférence histoire de se faire au premiers départs.

10h30 : L’apparition de la vie dans l’univers : fruit du hasard ou de l’intelligence ?
Avec :  Alain Bergeron, Gilles Moutiers, Hervé Cottin,Laurence Suhner, Laurent Genefort, Jean-Marc Ligny, Sylvie Denis,  Modération : Ugo Bellagamba

 

Elle me donne très envie de lire la nouvelle de Jean-Marc Ligny de l’anthologie 2014 des Utopiales.

Le dernier jour, c’est également le moment d’aller visiter les salles qui n’ont pas encore été explorées.

 

 

 

De la musique en continue pour les 10 ans de La Volte.

 

 

 

 

Ou d’aller voir les expositions comme celles sur la supraconductivité :

Au rez de chaussée, il y a l’espace jeu avec des jeu de plateau en démonstration, des costumes de jeux de rôles ….

des enfants empaillés  des costumes même pour les enfants …

des échoppes (j’aime bien le terme, je lis de la fantasy en ce moment, cela impacte mon vocabulaire) …

des trucs trop kawaï et des livres d’occasion.

 

 

 

 

Il y avait également le stand de la Game Jam (près de l’entrée) où il était possible de tester les jeux créés dans le cadre de cet évènement.

 

 

 

 

 

Le concours de cosplay est dans l’après-midi et cela commence à ce voir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Intérêt et désavantage des dédicaces le dimanche : ce qui est bien : il y a peu de monde, ce qui est moins bien : les auteurs sont fatigués.

Exemple avec Dmitry Glukhovsky, qui a dû bien fêter son prix. Je vous rassure il était tout à fait sympathique.

 

12h30 : Wonder Women II
Avec :  Florence Porcel, Joëlle Wintrebert, Sylvie Lainé, Catherine Dufour,  Modération : Natacha Vas-Deyres, Élisabeth Vonarburg, Esther Rochon,  Laure Kloetzer, Jeanne-A Debats

Une des questions posées lors du débats: est-il normal de devoir encore faire des table-rondes spéciales femmes auteurs de SF ? Avec en réponse des avis divergents.

J’accompagne Jae-Lou à la dédicace Élisabeth Vonarburg, qui prend gentiment la pause avec  Esther Rochon (team Quebec) puis avec Joëlle Wintrebert (team France).

 

 

 

Et je fini par craquer pour mon +1 du dimanche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernière dédicace avant de partir avec Anne Fakhouri.

Dans ma valise au retour :

En détail, les livres apportés et achetés/reçus sur place.

Bilan : j’ai été sérieuse sur les achats et ma valise ne m’a pas tuée au retour, j’ai vu pas mal de conférences, rencontré plein plein de mondes. Une très bonne édition!

Encore un peu d’Utopiales chez : NelfeLionel DavoustTigger Tilly, Lhisbei.

Chez moi : présentation du festivalmon programmejour 1jour 2, jour 3.

Utopiales 2014 : 3ème jour

Troisième jour et comme un petit manque de sommeil. Mais c’est pour la bonne cause, voir plein de monde, entendre plein de choses et tripoter des livres!

Le sac plein de livres pour les dédicaces, me voilà en route pour une arrivée à 10h00 pétante! J’ai rendez-vous avec Cornwall, qui apporte dans sa sacoche magique : American Fays d’Anne Fakhouri & Xavier Dollo, qu’elle a acheté pour moi, afin de  le faire dédicacer à Xavier Dollo (merci!) et Métro Z de Fabien Clavel, que j’ai eu le bonheur de gagner sur son blog (encore merci!). Ce sera mon +2 de la journée. Nous commençons par un petit tour à la librairie (logique), mais je me réfugie rapidement au bar en mode loque, trop fatiguée. On ne se moque pas! c’est intense comme Festival. D’ailleurs me voilà de retour à la librairie pour servir d’interprète à Cornwall auprès de Jo Walton. Un moment un peu magique et plein d’émotion (mode bisounours on).

11h30 : repise du Prix Planète SF à Jean-Philippe Jaworski pour Rois du Monde, tome 1 : Même pas Mort (ce qui me fait penser qu’il attend toujours que je le lise…). L’auteur n’ayant pu être présent, il a mandaté Jean-Jacques Régnier des Moutons Électriques, afin de lire sa lettre de remerciement. Une attention des plus sympathiques

Les conférences peuvent également servir de toile de fond pour les repas… (oui c’est pas bien), ce qui permet de se reposer un peu, en attendant LA conférence. En mode fan totale pour :

14h00 Rencontre avec François Bourgeon , Modération : Gilles Francescano

Un auteur/dessinateur dont les apparitions sont plutôt rares. J’ai grandi entourée de ses BD, que j’ai achetés à mon tour.

Pas le temps de traîner à 15h00 il y a une réunion de travail/réflexion pour parler du projet Worldcon in France. L’idée me plaît beaucoup, reste à savoir si je m’investi ou pas. Je ne resterais pas jusqu’au bout, dédicace oblige.

 

 

 

C’est Loïc Le Borgne qui me fait la dédicace la plus fun cette année.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est également l’heure de la dédicace avec Cindy Van Wilder (j’ai un peu triché pour la photo qui date du lendemain).

J’enchaîne par la file d’attente pour la dédicace d’Alain Damasio. 3/4 d’heure de queue, mais elles le valaient bien !

Tiens j’ai réussi à récupérer un peu mon planning initial…

17h00 : Rencontre avec Anne Fakhouri , Modération : Sara Doke 

On apprend tout sur sa façon de travailler, son imaginaire….

 

Un peu de repos de papotage à droite, à gauche…. pour arriver à :

20 h00 : remise des Prix

Pour la première fois de leur histoire, les Utopiales ont décidé d’honorer d’un « Prix Extraordinaire » un artiste dont « l’oeuvre a changé à jamais le visage même de la Science-Fiction » : Chris FOSS

Le palmarès :

  • Prix du meilleur scénario de jeux de rôle 

« Les Brumes de Saint-Malo » (pour le jeu Les Larmes du Cardinal) de Pierre Éric Mouton

  • Prix du meilleur jeu vidéo réalisé à la Game Jam 

« Neuromance » de Bastien Kerspern (GD), Charles Perinet (GD), Rémi Gourrierec (Graph), Alain Puget (Graph et Dev), Pierre Chabiland (Dev), Louis Godart (SD)

  • Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction 

« Punk Rock Jesus » de Sean Murphy, Éditions Urban Comics, 2013

  • Mention spéciale du jury : 

« Kanopé » de Louise Joor, Éditions Delcourt, 2014

  • Prix du Jury – compétition internationale de courts métrages 

« Reset » de Marcus Kryler et Fredrik Åkerström, Suède, 2012

  • Mention spéciale du jury : 

« Triad » de Bradley Oliver-White, Grande-Bretagne, 2013

  • Prix du public – compétition internationale de courts métrages 

« The Nostalgist » de Giacomo Cimini, Grande-Bretagne, 2014

  • Grand Prix du Jury – compétition internationale de longs métrages 

« The Midnight After » de Fruit Chan, Chine / Hong Kong, 2014

  • Mention spéciale du jury pour l’interprétation : 

du morse, de son créateur et de l’enquêteur de la Sûreté du Québec dans « Tusk » (de Kevin Smith, États-Unis, 2014) : Justin Long, Michael Parks et Johnny Depp

  • Prix Syfy du public – compétition internationale de longs métrages 

«Predestination » de Michael et Peter Spierig, Australie, 2014

  • Prix Utopiales Européen Jeunesse 

« Pixel Noir » de Jeanne-A Debats, Éditions Syros Jeunesse, 2014

  • Mention spéciale du jury : 

« Automne » de Jan Henrik Nielsen (traduit par Aude Pasquier), Éditions Albin Michel, 2014

  • Prix Utopiales Européen 

« Sumerki » de Dmitry Glukhovsky, Éditions L’Atalante, 2014

  

 

 

Je retiendrais l’émotion de Jeanne A Debats à l’annonce du prix, un très beau moment (même si elle n’aime pas ce genre d’expression).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une journée bien remplie avec un peu de mon programme de respecter et une soirée à la crêperie pour terminer, bien sympathique.

Un peu plus d’Utopiales avec : Marmotte, Vert, Mypianocanta.

Chez moi : présentation du festival, mon programme, jour 1, jour 2.

Newsflesh, tome 1 : Feed de Mira Grant

ID :

Auteur : Mira Grant   – Editions : Gallimard, Folio SF – Parution :  30/10/2014 – 683 pages – prix : 10 € – genre : science-fiction

 

Quatrième de couverture:

Lorsque le virus s’est propagé, en 2014, tout le monde a cru à une blague, alors que ça pouvait aussi bien être la fin du monde.
Aujourd’hui, en 2039, chacun a appris à éviter les zones infectées et les rassemblements publics. Mais lorsqu’il s’agit de suivre la campagne pour les présidentielles aux États-Unis, certains, comme les blogueurs Georgia et Shaun Mason, au nom de la vérité, sont prêts à affronter le danger : les meetings, les hordes de journalistes et d’agents chargés d’assurer la sécurité des candidats… Autant de risques de se retrouver en présence d’un infecté, face à face avec un zombie.

 

Voici un livre que j’ai envie de lire depuis sa sortie, encensé par des blogueurs dont je partage les avis. Difficile à trouver d’occasion… Il est enfin sorti en poche, aussitôt acheté et lu (c’est suffisamment rare pour que je le souligne).

 

Mon ressenti :

Je n’ai pas relu la quatrième de couverture avant d’attaquer cette lecture. Aussi, j’ai été totalement surprise par l’histoire. Ici, il n’est pas question de survivre à une invasion zombie, ils sont déjà là depuis 25 ans. Vivre en se protégeant des zombies fait partie du mode de vie de chacun. Il est donc question, notamment, de ce que l’apparition des zombies a modifié dans le mode de vie des gens ; et plus largement de l’impact de la peur sur les populations et de son utilisation en tant qu’outil de contrôle des masses. Car, oui il s’agit de zombies, mais ils servent de « prétexte » à de nombreuses réflexions de fond. La place des médias, que ce soit la télé, les journaux et les blogs, sert également de trame de fond. J’ai trouvé ce parti-pris très intéressant. Les blogueurs représentant la source d’information la plus sure dans ce monde peuplé de zombie, car ils se rendent au plus près du terrain. Ils ont été les premiers à alerter le public sur l’épidémie zombie et à croire les témoignages qui leur parvenaient. Ajoutez à tout cela des intrigues politiques… Vous l’aurez compris ce livre m’a passionné de la première à la dernière page. L’auteur n’a d’ailleurs pas choisi la facilité avec sa fin, mais chut je n’en dis pas plus.

Mira Grant nous propose un monde post infection-zombie très cohérent et réaliste. Son écriture sert parfaitement l’histoire et les réflexions sous-jacentes. Le tempo de l’action est parfaitement mené, entre scènes d’action et réflexions. Une lecture prenante et très fluide.

Nous allons suivre quatre personnages principaux : Georgia, fan de mécanique et tête pensante du blog qu’elle tient avec Shaun, son frère, un brin casse-cou mais très terre à terre et leur amie Buffy, reine de l’électronique. Le quatrième protagoniste est Peter Ryman, homme politique trop parfait pour être vrai (d’après Georgia). Le duo Georgie-Shaun fonctionne très bien. Leur passé crée une certain alchimie dans leurs actions, que l’on a plaisir à suivre. Autour d’eux naviguent de très nombreux personnages secondaires, créant un univers passionnant.

Au final, je m’attendais à quelque chose de très léger, en pensant zombie. Grossière erreur, mais pas grave. Même s’il y a des scènes de zigouillage de zombie, de fuites, d’invasions, il y a également de nombreuses réflexions passionnantes sur notre société. Comme quoi, on peut lire des histoires de décérébrés, en utilisant son cerveau. Et c’est bien.

« On vit, on meurt, après on revient, on se lève, et on traîne des pieds en essayant de dévorer ses amis ou sa famille. Et c’est pareil pour tout le monde.« 

« La peur rend les gens stupides, et le virus Kellis-Amberlee a semé la terreur dans la population ces vingt dernières années. Il arrive un moment où il est nécessaire de surmonter sa peur et de recommencer à vivre ; bon nombre de gens semblent en être incapable désormais. Des tests sanguins aux enclaves résidentielles protégées, nous avons sacrifiés au culte de la peur, et maintenant nous ne savons pas comment revenir en arrière. »

D’autres avis chez : Lelf,Blackwolf,Zina, Herbefol, LuneTigger Lilly

n°3 n°59

 n°16 

Anthologie 2014 des Utopiales

 

 ID :

Auteur : Collectif   – Editions : ActuSF, collection : Les 3 souhaits – Parution :  07/11/2014 – 416 pages – prix : 15 € – genre : science-fiction – Couverture :  Laura SAVA

 

Quatrième de couverture:

Donnez « Intelligences » comme thème à des auteurs d’imaginaire et vous obtiendrez des résultats géniaux, fous et déconcertants. Préparez la révolution avec Jo Walton, ressuscitez une momie avec Sylvie Denis, enquêtez avec un célèbre albinos et Michael Moorcock, plongez dans le monde des échecs avec Léo Henry, découvrez les dernières volontés un peu folles d’un père avec K. W. Jeter ou bien sortez en plein cauchemar post-apocalyptique avec Dmitry Glukhovsky.

 

Depuis que je vais aux Utopiales, j’achète l’anthologie de l’année. Souvent je mets un an à la sortir des étagères où elle prend la poussière. Cette année je l’ai lu dans le cadre d’une lecture commune avec Blackwolf, du coup point de poussière et une lecture étalée sur deux semaines!

 

Mon ressenti :

Chaque texte étant d’un auteur différent, je vais les traiter séparément. A chaque fois, j’ai cherché le rapport avec le thème, puisqu’il est clairement affiché : intelligence (ce qui me donne envie de trinquer en disant « la santé on l’a déjà » … désolée).

  • Intelligence(s) de Yannick Rumpala (Préface)

Une préface assez pointue sur tous les types d’intelligence, en proposant des exemples de la littérature. Instructif.

  • « Chaperon » de Laurent Genefort

L’auteur nous propose une nouvelle de type space opéra. Une nouvelle « espèce » intelligente est découverte, surprise! elle fait la taille d’une galaxie. J’ai trouvé le parti pris de l’auteur, de ne pas impliquer d’humain intéressant.

  • « Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer » de Léo Henry (INÉDIT)

Une nouvelle très déconcertante, mais passionnante, qui suscite beaucoup de réflexions. L’auteur explique le comportement fantasque et paranoïaque du génie des échecs Bobby Fisher grâce à la science fiction. Qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui ne l’est pas ? On se prend à douter. Deux pages de pure SF viennent éclairer sous un nouveau jour la vingtaine de pages précédentes. Bien joué !

  • « En sommeil » de Jo Walton (Traduction : Sylvie Denis – INÉDIT)

J’ai trouvé ce texte trop court pour tout ce qu’il porte. Il m’aurait fallu un peu plus d’explications. Dans un futur où les libertés sont restreintes, une journaliste fomente une révolution en créant une simulation d’un auteur dont elle écrit la biographie. J’aurais souhaité en savoir plus sur ces simulations, leur création, leur fonctionnement… La nouvelle se termine sur son point fort, en quelques lignes l’auteur glisse le germe du doute : après-tout, cette simulation étant créée, n’est-elle pas manipulée par l’auteur ?

  • « L’Évangile selon Artyom » de Dmitry Glukhovsky (Traduction : Denis E. Savine – INÉDIT)

Plus qu’une nouvelle, c’est apparemment un complément au livre Métro 2033, le petit plus qui explique tout. N’ayant pas lu ce livre, ce texte est comme un condensé du dit roman (post apocalyptique). Un lecture très facile et entraînante, qui donne envie d’en savoir plus sur l’histoire.

  • « Pas de deux sur la planète des ombres » de Dominique Douay (INÉDIT)

Le début de la nouvelle, bien que très classique, est prenant. Le lecteur y trouvera facilement ses marques (voyage spatial, deux « aventuriers », exploration…). Par contre à partir de la moitié du récit, j’ai un peu décroché de l’histoire. Le récit était moins fluide, comme s’il manquait des pages (peut-être dû au format nouvelle). L’histoire n’a pas assez de place pour se développer comme il faudrait. Je suis donc restée sur ma fin malgré un début prometteur.

  • « Les Dracula anonymes » de Barbara Sadoul (INÉDIT)

 Première lecture de l’auteur et pour faire très court, cette nouvelle ne m’a pas donné envie de lire d’autres de ses textes.

  • « L’Affaire du Bassin des Hivers » de Michael Moorcock (Traduction : Nicolas Cluzeau)

Une nouvelle qui nous plonge dans un Paris alternatif. S’il fallait définir le style, je dirais de l’urban fantasy. J’ai beaucoup apprécié cet univers, que je verrais bien plus développé. En effet, il y a beaucoup de personnages pour une nouvelle et un déséquilibre entre la première partie descriptive, qui prend son temps et la seconde, où est concentrée toute l’action avec de gros raccourcis. Une lecture quand même positive.

  • « L’Esprit de la roche » de Jean-Marc Ligny (INÉDIT)

Voici une belle histoire, qui redonne le sourire. Une façon intéressante d’expliquer l’origine de la vie sur les planètes. Je ne veux pas en dire plus pour vous garder la surprise, alors en quelque mot il y a : du voyage spatial, d’autre espèces plus intelligentes que les humains…

  • « Le Sage qui entre dans la paix » de Sylvie Miller & Philippe Ward (INÉDIT)

Une nouvelle qui met en scène le détective des dieux : Lasser. C’est une histoire très « classique » de Lasser, c’est à dire complètement loufoque et très récréative. Lasser se retrouve mandaté par les dieux égyptiens pour enquêter dans une université. De quoi baigner dans l’intelligence, mais aussi le complot, car une fois de plus il sera le dindon de la farce.

  • « Le court roman de la momie » de Sylvie Denis (INÉDIT)

C’est une nouvelle à retardement. Qésako ? Eh bien, à la fin de la lecture, j’étais dubitative, me demandant où voulait en venir l’auteur. Et c’est en réfléchissant au texte lu, que tout son intérêt prend forme! Du coup je me suis retrouvée à rire une demi heure après l’avoir lu … (bon j’étais peut-être dans un état bizarre). Le background est très intéressant et donnerait envie de lire un livre entier se passant dans cet univers : l’Europe est dépassée par le réchauffement climatique, ses citoyens ne se déplacent qu’en fonction de points carbones obtenus, par conséquent, des blogueurs leur permettent de vivre des évènements par procuration. Cela nous fournit le héros : Philippe. Celui-ci se retrouve propulsé docteur Frankenstein malgré lui, en donnant vie à une momie qu’il trouvait magnifique. Point de monstre physique ici, mais une beauté très brillante, mais pas que… Je n’en dirais pas plus. Un texte qui donne à réfléchir sur ce qu’est l’intelligence, avec une bonne dose d’humour.

  • « Dernières volontés » de K. W. Jeter (Traduction : Jean-Daniel Brèque)

Un texte qui m’a énormément plu, même si sa place dans le recueil m’a surprise, n’étant si SF, Fantastique ou Fantasy. Avec beaucoup d’humour, parfois grinçant, et de justesse, l’auteur va nous dépeindre un amour filiale et paternel sur fond de famille italienne, de bimbo, de papotage entre copines, d’hôpital, d’Halloween… Un sacré mélange, réussit à la perfection. J’ai très envie de  découvrir l’auteur maintenant ! Je ne résiste pas à vous faire partager une de mes répliques préférées :

« On s’habitue à tout. Tu t’es bien habituée à coucher avec Brian

-Hélas pour moi. J’aurais mieux fait de m’acheter un chien. Eux, au moins, on peut les faire couper ; si t’emmènes ton mec chez le véto, on te regarde d’un drôle d’air.(…) « 

 

Au final, une anthologie avec des hauts et des bas. Je finis sur un sentiment global positif. Y ai-je gagné de l’intelligence, je ne sais pas. Mais je me suis posé des questions, j’ai ri, j’ai passé un bon moment.

 

L’avis de blackwolf. 

D’autres avis chez : Vert, Amarüel

n°1 n°7

Utopiales 2013, Anthologie – Collectif

 

 ID :

Auteur : Collectif  – Editions : Actu SF – Parution : 17/10/2013  -386  pages – prix : 15  € – genre :nouvelles, Science-Fiction

 

Quatrième de couverture:

14 nouvelles,14 univers qui se télescopent.

Et si les nuages possédaient une forme d’intelligence ? Que faire lorsqu’on découvre un satellite artificiel qui a la texture d’une grosse grenade ? Comment agir lorsque l’on est un vampire en mission dans l’espace ?
L’anthologie officielle des Utopiales 2013 réunit, cette année encore, auteurs étrangers et francophones, pour défricher les possibles et explorer le futur. Pour être, en somme, au coeur même de notre vocation : la science-fiction.

 

Pour bien déguster une anthologie de festival, la laisser vieillir un petit peu, mais la lire avant l’édition suivante! J’ai donc lu in extremis l’anthologie 2013 des Utopiales, avant de me rendre à l’édition 2014. Par contre je ne l’ai pas chroniqué en suivant, cela m’aura évité de me faire taper dessus par les auteurs mécontents (*humour*).

 

Mon ressenti :

  • Dougal désincarné de William Gibson 
Première lecture de cet auteur (j’en ai tant à découvrir). Le narrateur raconte sa rencontre et ses discussions avec la personnalité désincarnée d’un homme. Leurs échanges sont sympathiques, mais je me suis demandé quel était le but de l’histoire. Le concept de « désincarné » est intéressante, offre des possibilités, mais sorti de cela, je n’ai pas trouvé autre chose.
  • Trois relations de la fin de l’écrivain de Jean-Louis Trudel 
J’ai trouvé l’idée de départ de ce récit très bonne. La parole, le langage ont supplanté l’écriture, qui a presque disparu. Quelle est alors la place de l’écrivain? Cela s’accompagne d’un accroissement des inégalités, d’encore plus d’exploitation des pauvres par un petit groupe de nantis. Un auteur se trouve une nouvelle raison d ‘être en se faisant défenseur de l’opprimé. Si j’ai bien aimé le concept de départ, j’ai trouvé cet auteur héros, un peu caricatural.
  • Les fleurs de ma mère de Andreas Eschbach 
Une histoire touchante et douce-amère, l’apocalypse vu par un simple d’esprit. Ne pouvant comprendre les informations, il reste confronté à un échec personnel : maintenir les plantes de sa mère en vie, alors que toutes les plantes sont en train de mourire et que la population panique… Un très beau texte, qui fait réfléchir notamment à la communication et au handicap.
  • Noël en Enfer de Orson Scott Card 
L’idée de départ est intéressante : l’enfer serait un monde entre deux, où il n’y a rien à faire, pas de but, pas d’information sur votre situation. En bref : l’ennui à perpétuité. Mais l’auteur a décidé de nous sortir de sa besace un père Noël et des lutions, qui profitent de leur situation dans cet entre deux, pour faire le bien. Amateurs de bisounours vous serez servis, pour ma part je n’ai pas accroché.
  • La main tendue de Norman Spinrad 
On continue dans les bons sentiments. En résumé, des extra-terrestre font un test pour voir la réaction des humains, ils envoient des vidéos d’une planète mourante, dévastée par son exploitation de la nature et son utilisation du nucléaire. Du coups, les humains deviennent raisonnables, limitent leur utilisation du nucléaire et montent une expédition pour sauver cette planète en partageant leur ressource….. Hum, trop invraisemblable pour moi.
  • Grenade au bord du ciel de Sylvie Lainé 
Cette nouvelle a été republiée dans L’opéra de Shaya, que j’ai lue avant l’anthologie. Voici ma chronique de l’époque : L’idée est ici dès le départ très intéressante. Une expédition découvre un artefact ancien autour de la planète Praxe. Celui-ci révèle des capacités étonnantes. Le format de nouvelle colle très bien à l’histoire. La suite c’est au lecteur de l’imaginer, quel sera l’impact de cet artefact sur l’humanité? Est-ce une bonne idée de vouloir le ramener ? Ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans ce texte est la description de l’astéroïde qu’on peut visualiser sans aucun problème.
  • Vert dur de Stéphane Beauverger 
Voilà une nouvelle qui donne envie de lire d’autres textes de l’auteur ! La société a évolué pour être gouvernée par les femmes en suivant des principes écologiques (un sacré mixe). Les hommes doivent faire profil bas et se voient attribuer les caractéristiques connotée auparavant « féminines » : émotivité… Ils doivent également éviter toute attitude à connotation « mâle » : parler fort… L’auteur à travers cette nouvelle hiérarchie pose la question de l’humain, de l’humanité, des sentiments. Un coup de coeur.
  • Comment je suis devenu un biotech de Lucas Moreno 
L’histoire est profonde et très complexe. Je ne la trouve pas adaptée au format de la nouvelle car elle mériterait d’être beaucoup plus développée, afin que le lecteur puisse avoir la compréhension de tout ce qui est résumé, mais également afin qu’il puisse profiter de la lecture entière de cette histoire. Les IA se développent en parallèle de l’humanité, sans communication entre les deux « espèces », les IA essayent d’apporter toutes les solutions aux humains, provoquant en réponse apathie et dépression. Les IA en concluent que la technologie est l’ennemie du bien-être humains et la supprime… Une histoire passionnante, mais que j’aurais aimé lire en roman.
  • Dans les mines de Mars de Jean-Pierre Andrevon 
Malgré une fin plus qu’attendue, j’ai bien aimé cette lecture. L’idée que l’arrêt des guerres crée une vague de chômage énorme aux États-Unis est surprenante, mais pas dénuée de réalisme. Pour résoudre les problèmes liés à ce nombre de chômeurs, le Président des États-Unis propose du travail sur mars, qui s’apparente plus à de l’esclavage volontaire…. Une idée pas si aberrante que ça.
  • J’ai eu trente ans de Thierry Di Rollo .
Quand l’homme découvre une façon de repousser la mort jusqu’où est-il prêt à aller? Et pour quoi? En effet, cette vie de jouissance, de plaisir perpétuelle, ne semble pas si réjouissante que ça et le prix en est trop élevé. Une histoire certes étonnante, mais très glauque.
  • Trois futurs de Ian McDonald 
L’auteur nous propose trois textes différents, mais qui se rejoignent sur l’utilisation « subversive » de la technologie. Souvent téléphones portables et ordinateurs nous sont décris comme des appareils aliénant la liberté de l’homme. Ici ils représentent la liberté dans des sociétés où la liberté est bafouée.Une lecture qui donne de l’espoir.
  • La femme aux abeilles de Thomas Day 
Cette nouvelle est très bien ficelée, mais je me demande encore ce qu’elle fait dans cette anthologie de SF. C’est un texte qui convient parfaitement au format nouvelle, bien exécuté. Une histoire de dragon, de combat, de sorcière.
  • Nimbus de Peter Watts 
Deuxième nouvelle coups de coeur de cette anthologie, une très belle découverte de l’auteur. Ici les nuages sont des entités destructrices et les humains ont dû s’adapter en très peu de temps. Nous allons rencontrer un père et sa fille. Le premier représente l’ancien monde tel que nous le connaissons et sa fille le nouveau, celui qui a grandit avec les nuages et qui fait avec.
  • La fontaine aux serpents de Jeanne-A Debats 

Un texte qui reprend le héros récurrent de l’auteur : Navarre, cette fois-ci il évolue dans l’espacce. Je me suis bien amusée à la lecture, Navarre est toujours aussi déjanté.On lui découvre de nouveaux pouvoirs comme la nécromancie et est encore plus obsédé par le sexe (si c’est possible). L’intrusion des dieux dans l’histoire m’a un peu perturbée, mais après tout pourquoi pas. En conclusion, du fun.

 

Au final, une lecture en dents de scie avec des textes qui m’ont laissée indifférente, voire ennuyée et d’autres qui m’ont vraiment plus comme ceux de Peter Watts, Stéphane Beauverger, Ian McDonald  et  Lucas Moreno. Ce qui me laisse une impression plutôt mitigée de l’anthologie. 

 

D’autres avis chez : BlackwolfVert, Tigger Lilly, Naufragés volontaires

 n°15 n°57